Indymedia.be is niet meer.

De ploeg van Indymedia.be is verhuisd naar DeWereldMorgen.be waar we samen met anderen aan een nieuwswebsite werken. De komende weken en maanden bouwen we Indymedia.be om tot een archief van 10 jaar werk van honderden vrijwilligers.

Pourquoi le Rwanda a séquestré un avion belge?

Pourquoi le Rwanda a séquestré un avion belge?

L'affaire de l'A330 de SN Brussels Airlines immobilisé à  Kigali cache une affaire autrement plus sérieuse qu'un simple contrôle technique comme le prétend Kigali.
L'immobilisation de l'airbus A330 de SN BA survient plusieurs mois après la décision des autorités aéroportuaires belges d'interdire l'usage de l'espace aérien belge et d'immobiliser à  l'aéroport d'Ostende, un DC-8 appartenant à  la société Silverback Cargo Freighters basée à  Kigali en avril 2005. Et c'est là  que les choses se compliquent.

D'après Amnesty International (AI Democratic Republic of the Congo : arming the east, p15, July 2005 - http://web.amnesty.org/library/index/engafr620062005), le DC-8 de Silverback Cargo Freighters fait partie d'un lot de 2 achetés depuis les Etats-Unis à  un prix symbolique de 10$ US chacun, à  l'occasion d'un deal d'une grande complexité ! Ce type d'opération est courant dans les opérations couvertes des services de renseignements occidentaux. Il s'agit de transférer du matériel à  des fins d'opérations spéciales couvertes de façon à  brouiller les pistes.
Toujours est-il que, continue le rapport d'AI, Silverback Cargo Freighters a reçu ces avions en mai 2002. Ensuite, cette société, dirigée par un certain Mupenzi Innocent, a utilisé ces avions pour transporter du coltan de Kigali à  Ostende, à  l'aller et des cargaisons d'armes et de munitions de Tirana (Albanie) et de Bosnie-Herzégovine via Belgrade à  Kigali, au retour.
AI ajoute que « d'après des responsables albanais, Siverback Cargo Freighets a organisé entre avril et juin 2003, au moins 4 vols de Tirana à  Kigali transportant des armes. Ils ajoutent que de larges quantités de munitions ont été transportées. Il s'agit de 3,590,000 de cartouches de 7.62mm (munitions pour AK-47) et de 85,000 cartouches de 9mm (munitions pour pistolet ou fusils mitrailleurs). Les officiels albanais ajoutent qu'au moins un vol a impliqué des transports d'explosifs à  partir de Belgrade. »
En octobre 2003, Mupenzi Innocent, le manager de Silverback a proposé ses services au Ministère de la defense pour transporter des missiles et de larges quantités de munitions en provenance de Pologne. AI ajoute que « des sources fiables aux Nations-Unies affirment que l'un des DC-8 de Silverback Cargo (9XR-SC ) a été loué à  une compagne appelée International Air Services (parfois appelée aussi International Air Express) enregistrée au Liberia mais basée dans la Zone Franche Ras-al-Khaimah aux Emirats Arabes Unis. Cet avion a été utilisé entre mars et septembre 2004 pour transporter des armes des Balkans vers Kigali. Cette compagnie a loué un Boeing 707 de Air Memphis une compagnie enregistrée en Egypte, également impliquée dans des transports de coltan vers l'Occident (Allemagne et les USA). » Or Air Memphis figure également sur la liste des compagnies dont les avions sont interdits de survol du territoire belge.
Le 18 novembre 2004, le gouvernement de Bosnie-Herzégovine et le commandant américain des troupes de l'Otan dans ce pays décidaient de vendre au Rwanda les surplus des dépôts nationaux de munitions. Après de véhémentes protestations de la part des représentants de l'Union européenne, qui étaient sur le point de reprendre le commandement des troupes de l'Otan, ce plan a été officiellement abandonné le 11 décembre 2004. Mais le rapport d'AI signale une série de vols suspects au cours des jours suivants et conclut: «Une possible explication à  tout ceci pourrait être que les Services de sécurité des Etats-Unis ont mené une opération secrète afin d'acheminer quand même les armes vers le Rwanda, en dépit des protestations de l'Union européenne.»
Il faut noter, que ces achats d'armes et de munitions ont coincidé avec les tentatives avortées de prise de Bukavu du Col Jules Mutebutsi et du Gén Nkundabatware, en juin 2003 d'une part ainsi qu'avec les tentatives de reprise de la guerre et les operations de Kanyabayonga de décembre 2004.
Au vu de tout cela, il n'y a pas de doute que l'immobilisation de l'airbus de SNBA est un acte de représailles et de chantage dont l'intention est de permettre un marchandage entre Kigali et Bruxelles, en vue de récupérer le DC-8 de Silverback Cargo Freighters, une compagnie-écran montée par les forces spéciales de l'APR et qui sert au transport d'armes et de munitions pour ses opérations couvertes en RDC.

Autre troublante coincïdence
D'autre part, une étude de Pole-Institute, un institut basé à  Gisenyi et à  Goma, monté par Kigali pour faire de la psyops (psychological operations, terme employé dans l’armée américaine pour les opérations de guerre psychologiques) et du lobbying au service de ses opérations couvertes en RDC , étude signée Dominic Johnsonn et Aloys Tegera, intitulée « Digging deeper : how the DR Congo's mining policy is failing the country » (in Regards Croisés n° 15) montre qu'une guérilla juridico-économique fait rage entre Kigali et Kinshasa par ses agents du RCD-Goma basés à  Kinshasa et le gouvernement de transition de RDC pour le contrôle des mines de cassitérite, de niobium, de colombotantalite et d'or au Nord-Kivu. Cette guérilla mets aux prises des compagnies nationales congolaises et des firmes internationales d'une part et des sociétés-écran créées par l'ex Congo-Desk de l'APR, telles que Metals Procession Association, basée à  Gisenyi dirigée par le Sud-Africain David Kovarsky et les structures de financement mises en place jadis par le RCD-Goma comme « Congo Development Holding Corporation » ainsi que par la Commission Provisoire de Pilotage mise en place pour gérer la Somikivu et la Sominki, des compagnies d'Etat qui avaient le monopole de l'exploitation de la cassitérite et du coltan au Nord-Kivu. Le fournisseur de MPA n'est autre que « Mining Processing Congo", la société créée par Moïse Nyarugabo et Azarias Ruberwa, juste après l'instauration du gouvernement de transition à  Kinshasa mais dont les documents de création ont été anti-datés pour les besoins de la cause et qui exporte l'essentiel de la cassitérite traitée par MPA. Or, les transports des matières premières dont MPA a besoin ainsi que le transport des 200 T de lingots d'étain produits chaque année par MPA vers ses clients étrangers nécessitent un opérateur discret. C'est précisément le rôle que joue Silverback Cargo Freighters … dont l'un des avions est bloqué par la Belgique. Récupérer cet avion le plus vite possible est donc une question de la plus haute importance. Surtout que cet avion a été acquis de la manière que l'on sait. Au prix de 10$ US l'avion, je peux m'en offrir une centaine avec mon salaire. N'importe quel minimexé peut le racheter à  son prix d'achat ! Le problème que cet avion pose à  Kagame, c'est qu'il est possible qu'on remonte la filière de son acquisition et qu'on découvre les secrets qui entourent cette opération aussi secrète que mafieuse qui implique des services secrets étrangers. Il ne faut donc pas être étonné de constater la présence de Azarias Ruberwa à  Kigali dans la période qui a précédé la petite gueguerre avec la Belgique à  travers l’avion de SN BA.
Cette affaire n'est ainsi que le sommet de l'iceberg, une affaire où mafia et opérations couvertes de certaines officines américaines se croisent.

Ainsi parlent les mafiossi
Quand on laisse faire des bandits, on risque tôt ou tard d’être maltraité soi-même. C’est ce que le couple Verhofstadt – De Gucht expérimente aujourd’hui. La Belgique n’a pas bronché quand les soldatesques de agame ont massacré des millions de congolais, en employant le napalm et des armes sophistiquées contre des civils congolais sans défense.
Mais voilà  donc un communiqué de presse furieux que Verhofstadt et De Gucht ont lancé après le dénouement de l’affaire avec l’avion : « Le gouvernement belge est indigné de l'attitude des autorités rwandaises dans l'affaire de l'Airbus de la SNBA, qui, du 21 au 24 février 2006, est resté bloqué à  Kigali. L'appareil n'a seulement pu quitter le Rwanda qu'après 72 heures de retard et qu'après des interventions répétées du Premier Verhofstadt et du Ministre De Gucht. …Ne pas autoriser le départ d'un avion sans raison légitime est tout à  fait contraire au droit international. C'est pourquoi le Chargé d'affaires rwandais a été convoqué aujourd'hui au Ministère des Affaires étrangères.(…) Ceci est totalement inacceptable, d'autant plus que l'avion de SNBA répond à  toutes les normes techniques internationales et est en état de navigation.La Belgique ne manquera pas d'informer ses partenaires de ces pratiques inadmissibles qui risquent d'entacher sérieusement l'image du Rwanda auprès de la Communauté internationale. Si de tels faits devaient se reproduire, cela risquerait alors d'avoir un effet néfaste sur la coopération entre les deux pays. »

Et voici la réponse que leur a donné Charles Murigande, ministre des affaires étrangères rwandais, quelques jours après le communiqué de verhofstadt et De Gucht. Murigande a d’abord indiqué que l’avion belge avait « connu une panne technique à  son atterrissage. Nous ne pouvons pas nous permettre de fermer les yeux devant un problème technique et mettre en danger la vie d’autant de passagers en autorisant le décollage de l’avion qui n’avait même pas de pièces garantissant son état normal »..
Murigande a poursuivi qu’après le feu vert qui a été finalement donné à  l’appareil pour décoller, les passagers rwandais du vol ont été maltraités.
Au cours de leur transit, lundi à  Nairobi (Kenya), pour la Belgique, ils auraient été contraints d’attendre de longues heures avant d’avoir un autre avion. En outre, les responsables de la SNBA auraient accepté de prendre en charge le séjour, dans un hôtel de Nairobi, de tous les passagers en transit à  l’exception des ressortissants rwandais.
« Cette attitude discriminatoire est de nature à  alimenter un nouveau scandale diplomatique » a estimé le ministre rwandais, ajoutant qu’une note de protestation avait été remise lundi à  l’ambassadeur de Belgique à  Kigali. « C’est une erreur monumentale que le Rwanda ne pourra pas tolérer et qu’il va pour dénoncer devant les autorités belges », a renchéri M. Muligande, estimant toutefois que « grâce à  une coopération franche fondée sur les vieilles relations entre les deux pays, ce litige pourra être réglé dans les meilleurs délais ».

Faut-il s’étonner de ce langage de Murigande ? Nous vivons une période où de avions de la CIA peuvent illégalement atterrir et décoller dans presque tous les pays d’Europe avec des prisonniers clandestins, contre toute les règles du droit international et humain. Pourquoi alors, le régime rwandais, parrainé et entraîné par la même CIA, ne pourrait-il pas se croire être intouchable et faire preuve d’une arrogance de maffiosi ? L'avion de SN Brussels Airlines sera libéré. La seule question qui se pose, c'est à  quelle condition ? Que donnera la Belgique en échange ? On le sait déjà . Comme pour l'affaire Guy Theunis, on nous dira: « Rien. » Secret d'Etat oblige ! Mais il sera très intéressant de garder en Å“il ce qui se passe les jours ou semaines qui suivent avec l’avion de Silverback à  Ostende.