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Le mouvement des sans-papiers s'unit et annonce une marche contre le projet Dewael

Le mouvement des sans-papiers s'unit et annonce une marche contre le projet Dewael

Ce matin, les sans-papiers se sont réunis autour de l'église du parvis où se tenait une conférence de presse organisée par l'UDEP. Cinquante personnes environ se sont déplacées pour écouter les témoignages des représentants des occupations d'églises qui foisonnent actuellement dans toute la Belgique.

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La conférence s'est tenue sur le seuil de l'entrée de l'église. Successivement, les porte-paroles des groupes de sans-papiers occupant les églises de Verviers, Charleroi, Gand et La Louvière ont pris la parole. Edith Mercier, responsable de l'Assemblée des Voisins d'Ixelles a également fait un état des lieux de la situation au centre Lumen où 60 Afghans entament leur 20ème jour de grève de la faim. Onze d'entre eux ont par ailleurs déjà  été admis d'urgence à  l'hôpital. Rappelons qu'ils avaient tenté d'occuper l'église Sainte-Croix d'Ixelles le 31 mars dernier pour protester contre la décison du Ministère de l'Intérieur de ne plus proroger l'autorisation de rester sur le territoire belge pour tout Afghan arrivé après le 1er janvier 2003. Soutenus par le MOC (Mouvement Ouvrier Chrétien) et l'Assemblée des Voisins, ils ont sollicité une entrevue avec le Ministre Dewael, sans succès. Pourtant, comme le dit Edith Mercier: « Ils ne peuvent pas rentrer dans leur pays tant la situation en Afghanistan est catastrophique. Occuper les églises est le seul moyen pour lutter. Et la seule chose que les gens peuvent mettre sur la table c'est leur vie. »

Ilya Volkov, sans-papiers d'origine russe de 17 ans, a quant à  lui dressé le bilan de la première occupation organisée en Flandres, à  Gand. Plus de 1000 inscriptions ont été comptabilisées sur la liste circulant au sein de l'église Saint-Antoine. Cinquante personnes dorment dans l'église, chacune représentant une nationalité . Ilya confirme que les négociations avec le pasteur se sont déroulées dans les meilleures circonstances et avec le soutien de la paroisse. Une manifestation débutera par ailleurs à  10 heures demain sur la Vrijdagsmaarkt.

Dans la bouche des différents représentants, le même message: justice et équité sont revendiquées pour tous les sans-papiers. Ils souhaitent une régularisation basée sur des critères clairs et permanents, comme l'instaure la loi dite UDEP. Ils rejetent également les régularisations « one-shot » comme celles qui ont eu lieu en 2000 ou encore dernièrement à  l'église Sainte-Boniface où 130 sans-papiers ont été régularisés.
La statégie est autre cette fois-ci et l'importance du mouvement en témoigne: pas moins de 7 églises sont aujourd'hui occupées et partout en Belgique des collectifs s'organisent pour amplifier le mouvement en investissant des locaux où certains se mettent en grève de la faim. C'est par ailleurs le cas des sans-papiers algériens dont l'état se détériore quotidiennement, selon une dame venue témoigner pour eux. « Certains ont même commencé une grève de la soif », dit-elle, visiblement chamboulée.

Un membre de l'UDEP a également pris la parole pour dénoncer les aspects néo-colonialistes de la politique du Ministère de l'Intérieur. « Quand un blanc vient en Afrique, nous lui ouvrons les bras et nous l'appelons coopérant, dit-il, alors que quand nous venons en Europe pour échapper aux dictateurs que l'Occident a lui-même mis au pouvoir, nous nous faisons traiter d'illégaux ». Devant la verve de cet Africain, une jeune femme belge venue soutenir le mouvement essuie quelques larmes. Une autre s'insurge: « C'est tout le monde qui est venu?! C'est dingue, il n'y a que les gens concernés qui ont fait le déplacement. Il devrait y avoir une plus grande mobilisation de la part de la population ».

Marie-Pierre de Buisseret, juriste soutenant l'UDEP, a ensuite fait le compte-rendu des réponses données par Patrick Dewael le 19 avril aux parlementaires réunis en commission de l'Intérieur. Les réponses furent de deux ordres. Au sujet des occupations d'église, le ministre a répondu qu'elles ne mèneraient à  aucune régularisation collective. Son administration traite les dossiers sur base individuelle et n'en changera pas. Il a en outre souligné qu'accepter une telle loi reviendrait à  considérer comme inefficace la loi actuelle, ce qui n'aurait pas de sens. En ce qui concerne la loi dite UDEP ainsi que la création d'une Commission permanente de régularisation, il s'y oppose formellement.

Outre ces refus prévisibles, le Ministre présentera au parlement la proposition de révision de la loi de 1980 sur les étrangers qui devrait encore durcir la législation en matière d'asile et s'attaquer à  l'article 9 alinéa 3 qui permet d'invoquer les circonstances exceptionnelles qui permettent aux étrangers de demander l'asile depuis la Belgique. Pour contrer cette réforme, le Forum Asile et Migrations (FAM) appelle les parlementaires à  ne pas voter la modification de l'article 9 alinéa 3 proposé par le gouvernement. La FGTB Wallonie et Bruxelles ainsi que la CSC-MOC se sont d'ores et déjà  également positionné en faveur des sans-papiers.

Demain une marche partira à  10 heures 30 de la cathédrale Sainte-Gudule et s'avancera vers la place du Congrès. Dans le cadre de cette marche, l'UDEP appelle toutes les forces politiques et sociales à  la mobilisation. « Pour que la lutte continue », martèle-t-il, « en toute solidarité. »

Rendez-vous:

Vendredi 21 avril à  9h30 devant la gare centrale