arch/ive/ief (2000 - 2005)

L'Italie et la Suisse ont fait saisir des serveurs Indymedia
by (traduction duende) Saturday, Oct. 09, 2004 at 2:41 PM

L'Italie et la Suisse ont fait saisir des serveurs Indymedia

Le 8 octobre 2004, Indymedia a appris que la demande de saisir des serveurs Indymedia hébergés par une société américaine au Royaume-Uni provenait d'autorités publiques en Italie et en Suisse. Plus de 20 sites Indymedia, plusieurs streamings radio Internet et d'autres projets étaient hébergés sur les serveurs. Ils ont été mis hors ligne le 7 octobre après que Rackspace, Inc., un des hébergeurs web d'Indymedia, a reçu une injonction en ce sens.

Indymedia ignore toujours les raisons de l'injonction et qui détient actuellement les serveurs.
Selon des dépêches d'une agence de presse italienne et une interview de l'Agence France-Presse (AFP) avec Joe Parris, porte-parole du FBI, le FBI a agi à la demande de l'Italie et de la Suisse. «Ce n'est pas une opération du FBI,» a déclaré Parris à l'AFP. «L'assignation était pour le compte d'un pays tiers, via un traité d'assistance légale.» (1)

Le 8 octobre, Rackspace a publié un communiqué indiquant qu'ils avaient remis les serveurs suite à une injonction relevant du Mutual Legal Assistance Treaty (traité d'assistance légale mutuelle). Ce traité établit des procédures d'assistance mutuelle entre pays pour des enquêtes relatives à des faits de terrorisme international, de kidnapping et de blanchiment d'argent. Le tribunal interdit à Rackspace tout autre commentaire à ce sujet. (2)

Un administrateur système d'Indymedia a indiqué: «Nous ne savons pas si Rackspace a reçu injonction de se taire, ni quelles restrictions légales leur ont été imposées pour qu'ils agissent ainsi, ni si leur service juridique a eu assez de temps pour étudier la demande.»

Aidan White, secrétaire général de la Fédération internationale des journalistes, a déclaré: «Nous sommes les témoins d'une opération internationale de police intolérable et intrusive contre un réseau spécialié dans le journalisme indépendant. La manière dont ceci a été mené sent plus l'intimidation contre l'enquête journalistique légitime que l'investigation criminelle.» (3)

Indymedia condamne le fait que, 24 heures après la mise hors ligne de deux serveurs complets, Indymedia n'obtient toujours aucune information sur les raisons de l'injonction.

La déconnexion des 2 serveurs a affecté plus de 20 sites Indymedia de différents pays ainsi que plusieurs projets sans lien avec Indymedia. Indymedia considère que cette opération extrêmement intrusive est une menace sérieuse contre la liberté d'expression dans le monde entier.
Indymedia insiste pour que les serveurs soient restitués, parce que chaque jour où ils sont inopérants et où les données irremplaçables d'Indymedia sont inaccessibles augmente le préjudice matériel subi par Indymedia dans le monde entier.

Notes:
(1) Dépêche AFP
(2) Communiqué de Rackspace, 8 oct. 2004: «Dans la présente affaire concernant Indymedia, Rackspace Managed Hosting, une société américaine avec une implantation à Londres, agit conformément à une injonction émise en vertu d'un Mutual Legal Assistance Treaty (MLAT), qui établit des procédures d'assistance mutuelle entre pays pour des enquêtes relatives à des faits de terrorisme international, de kidnapping et de blanchiment d'argent. Rackspace a répondu à une assignation d'un commissaire, dûment émise en vertu du titre 28, United States Code, section 1782 dans une enquête qui n'a pas été lancée aux États-Unis. Rackspace agit en bonne entreprise citoyenne et coopère avec les autorités policières internationales. Le tribunal interdit à Rackspace tout autre commentaire à ce sujet.»
Plus d'infos en anglais sur le MLAT:
(3) IFJ Statement http://www.ifj.org/default.asp?Index=2734&Language=EN
(4) Les volontaires d'Indymedia en sont réduits à des spéculations quant aux raisons possibles de cette opération. Indymedia Suisse soupçonne que l'injonction pourrait être en relation avec la publication sur un site français (IMC Nantes) de deux photos de policiers suisses infiltrés lors des événements à l'occasion du G8 en Suisse en 2003. Ces dernières semaines, des contacts ont eu lieu entre la Suisse, et plus particulièrement la Suisse alémanique, et le FBI. Le FBI a également pris contact il y a peu avec Rackspace ainsi qu'avec un activiste Indymedia de Seattle à ce sujet mais, selon des informations envoyées mardi par Rackspace à Indymedia, l'affaire semble close.
Pour sa part, Indymedia Italie ne peut que supposer que la demande est motivée par l'attitude des autorités italiennes vis-à-vis d'Indymedia, ouvertement hostile depuis le sommet du G8 de 2001 à Gènes.
(5) Plus d'infos de fond en anglais: http://indymedia.org/en/static/fbi
(6) Contact: imc-press(a)indymedia.org or +1-415 867 9472


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by bruno Sunday, Oct. 10, 2004 at 12:22 AM

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et on fait quoi face à tout ça ?
by Zorro Bouglione Tuesday, Oct. 12, 2004 at 10:12 PM
vv_bxn@hotmail.com

Je suis quand-même assez surpris de voir qu'une opération d'une telle ampleur ne suscite pas plus de réactions. Je ne parle pas de communiqués de presse, de questions parlementaires ou du fait de remettre les sites on-line (que je concois bien être la priorité) mais d'actions spontanées de la part de visiteurs de sites indy p.e. Unique exception : l'action ludique proposée demain à Amsterdam.
Si j'étais à la place de ceux qui ont commandité cette confiscation, je n'hésiterais pas à recommencer de plus belle car je ne vois pas venir de réaction massive qui m'en empêcherait.
Bon, il est vrai que je n'ai pas de proposition toute faite mais sincèrement, on attend sagement qu'ils en confisquent d'autres ??? Quelqu'un a une idée, des propositions ?