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Le PS enterre (discrètement) le référendum Belge sur la Constitution
by Enragé Thursday, Feb. 17, 2005 at 12:10 AM

Le Parti Socialiste enterre définitivement, en le privant de "voix", le projet de loi Belge qui aurait permis une consultation populaire sur la Constitution Européenne. Démontrant, une fois de plus, toute la duplicité de son discours sur la "démocratie participative". Fin du débat. Quoi? Vous dites? Il n'y a jamais eu de débat?

C'est par un commentaire de moins de trente secondes à la télévision que le citoyen Belge aura appris qu'il venait de perdre, définitivement, le droit de donner directement son avis sur la future Constitution Européenne.

Du moins pour celui qui n'aura pas manqué ces secondes. Puisque la plupart des autres, victimes d'un véritable blocus du débat, des politiques et des médias, sur ce thème, ne saura probablement jamais pourquoi certains Européens ont eu ce droit. Mais pas le citoyen Belge.

Pourtant, c'était possible. Une proposition de loi organisant un référendum, seulement consultatif, était sur la table. Las! Cette proposition n'a jamais pu trouver de majorité. Principalement du fait des parlementaires du
Parti Socialiste (associé au CDH) qui n'ont cessé, sans jamais le dire clairement, et sous les prétextes les plus divers, de manifester leur opposition résolue à toute forme de consultation directe de la population.

Eh bien voilà. Le Parti Socialiste est arrivé à ses fins. Finie, et enterrée, la consultation sur la Constitution.

On notera avec ironie que le parti qui vient ainsi de montrer son allergie à la démocratie directe est le même
qui ne cesse de s'auto-qualifier de parti "Démocratique". Le même qui, dans son programme électoral, affirmait "Plus que jamais, la participation de la société civile doit être encouragée dans les processus de décision. La construction européenne ne se fera pas contre les citoyens européens. A l’heure de la mondialisation ultralibérale, il appartient au politique d’être particulièrement à l’écoute des citoyens qui se sentent très souvent désemparés et impuissants par rapport aux évolutions du monde".

Le même, encore, dont le Président se trouvait récemment au forum de Porto Allègre. Où il est fortement question de... démocratie participative. Le même qui lance une pétition en ligne pour inciter à manifester contre la directive Bolkestein. Mais dont le site internet, les représentants, les mandataires, se taisent dans toutes les langues quand il s'agit d'expliquer la position paradoxale de ce parti sur le référendum consultatif en Belgique.

L'ironie devient tragique quand l'on constate que, chez nos voisins Français, c'est un gouvernement de droite
qui organise le référendum. Auquel participe le Parti Socialiste Français. Dans l'opposition, lui.

Voilà pourquoi, dans quelques mois, un an ou deux, au plus, "la Belgique" ratifiera la Constitution Européenne. Sans que jamais, vous, citoyen Belge, n'ayez été ni informé, ni consulté, sur la question. On vous aura même, dénié, expressément, le droit de le faire. Et "vous" signerez. Comme à l'habitude. Au coin d'un journal télévisé, dans une discrète séance parlementaire. Quand les effets de cette Constitution se feront pleinement sentir, on vous répondra "c'est pas nous, c'est l'Europe".

Vous n'aviez jamais eu le droit de vous exprimer, directement, sur cette Europe, du passé et du futur. Vous
ne l'aurez pas non plus cette fois. Par la grâce du "démocratique" Parti Socialiste. Qui s'est arrogé le droit de décider que cette Constitution était "bonne". Probablement aussi pour éviter tout forme de débat démocratique interne. Qui signe donc, à votre place. Et, cette fois, vous le perdez définitivement. Car une des particularités de ce texte est de n'être pratiquement pas révisable.

Messieurs les élus. Messieurs les socialistes. Sachez que cet ultime camouflet "démocratique", après tant d'autres, ne sera pas oublié. Si mon vote de citoyen pour paraissait à ce point indésirable sur la Constitution, au point de l'avoir écartée comme une sorte d'objet malodorant, vous vous en passerez donc aussi pour le reste. La coupe est pleine. La mienne déborde.

Au plaisir de ne plus vous revoir. Ni sur un bulletin de vote. Ni ailleurs.