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Peut-on combattre l’extrême-droite sans combattre le néolibéralisme ? Eléments de réflexion.

Peut-on combattre l’extrême-droite sans combattre le néolibéralisme ? Eléments de réflexion.

Poser la question, c’est bien sûr déjà  y répondre. Mais il s’agit aussi d’expliciter la réponse, d’expliciter pourquoi on ne peut combattre l’un sans s’attaquer aussi à  l’autre. C’est ce qu’a tenté de faire le débat du vendredi 17 mars à  la salle Palace, place Mansart à  La Louvière. Y ont participé Jean-Pierre Michiels (Parti Communiste), Yves Hellendorff (Secrétaire national des secteurs non-marchands de la CSC), Jean-Marc Lauwers (CGSP), Céline Delforge (Ecolo, parlement bruxellois) et Jean-Pierre Michiels (POS, auteur du livre « 30ans d’austérité, ils nous ont trompés ! »).

Le débat était organisé par l’association Droits Devant http://users.skynet.be/Droits.Devant/ qui défend les droits fondamentaux des chômeurs et minimexés. Il se déroulait dans le cadre de la plate-forme Pour que vive la démocratie http://www.vivelademocratie.be/ , qui regroupe des associations autour du combat contre l’extrême-droite et pour un changement du climat politique, social et culturel qui favorise l’éclosion de celle-ci.

C’est Freddy Bouchez (Droits Devant) qui ouvre donc le débat animé par Denis Colette, journaliste à  Antenne Centre. Il explique le lien entre montée de l’extrême-droite et néolibéralisme. Il récapitule les différentes étapes de la politique de régression sociale menée par le gouvernement Verhofstadt. Il y a d’abord en 2002 la loi qui modifie le droit au minimex, qui devient désormais droit à  l’intégration sociale. Puis vient la création de l’Etat social actif, « qui exerce une pression sur les chômeurs pour qu’ils acceptent le travail des agences d’intérim ». Ensuite, avec le Pacte de l’automne passé, c’est la remise en cause des prépensions. Enfin, le plus récent avatar, ce sont les possibilités d’un Pacte sur la compétitivité. Ce système est « scandaleux », car les multinationales enregistrent des profits faramineux, alors que des catégories entières de population sont menacées de perdre leurs seules et modestes sécurités. Les gens largués par ce système sont donc le point d’ancrage pour l’expansion de l’extrême-droite. « En Flandre, elle pèse lourdement sur la politique des partis. En Wallonie, il lui suffit de se montrer pour avoir un impact électoral, même si elle n’est pas très organisée ». Rappelons que le FN de Daniel Féret a fait quelques 11 % dans le canton de La Louvière aux élections de juin 2004 et 17 % à  Charleroi.

Généalogie du néolibéralisme.

Denis Colette pose la question de ce qu’est le néolibéralisme. C’est Jean-Marc Lauwers et Matthias Lievens qui tentent d’apporter des éléments de réponses. A la fin de la Seconde guerre mondiale, est mis en place le système de Bretton Woods. Il instaure la convertibilité du dollar en or et ainsi réglemente les taux de change entre les monnaies, ce qui empêche une spéculation néfaste, source de gaspillage. Il fixe aussi des conditions très strictes pour les mouvements de capitaux, afin de prévenir toute fuite qui sanctionnerait des politiques qui déplairaient aux milieux d’affaires. La base est établie pour mener des politiques sociales-démocrates. « L’époque keynésienne a été celle de la sécurité sociale et d’une adéquation entre progrès social et croissance. Bien sûr, de nombreux problèmes n’étaient pas résolus », souligne M. Lievens. Mais ce système va commencer à  être démantelé au début des années 70. Il y a bien sûr la décision de suspendre la convertibilité du dollar en or, prise par Richard Nixon en 1971, puis la suppression progressive des surveillances et des barrières sur les flux de capitaux. J.-M. Lauwers : « Quand on libéralise tous azimuts, on offre des opportunités aux entreprises pour délocaliser ». Et on permet aux institutions financières et aux investisseurs – les fameux actionnaires – de peser de façon déterminante sur les politiques socio-économiques. Le processus est lancé et comme le dit J.-M. Lauwers, « les hommes et les femmes politiques se sont délibérément délestés de tous les instruments de contrôle de l’économie ». D’où un déclin des missions de service public : déclin des systèmes de protection sociale, des services sociaux, … Le néolibéralisme est donc « une réaction au keynésianisme » et aux évolutions sociales et démocratiques depuis 1945.

Logiques du néolibéralisme.

J.-M. Lauwers souligne qu’avec le néolibéralisme « les profits ne sont plus réinvestis dans des activités, mais qu’ils profitent uniquement aux actionnaires. Ils n’hésitent pas à  désinvestir d’une entreprise quand celle-ci fait moins de 15 % de profits ». Ajoutons que lorsqu’ils sont très élevés, on va les jouer en bourse. Y. Hellendorff pointe du doigt les mécanismes de culpabilisation des travailleurs induits par le néolibéralisme. « Le travailleur devient un ‘coût de production’, que l’on doit réduire, voire supprimer. On menace donc de le licencier. Dans ce système, le travailleur et l’emploi sont des maux nécessaires. Ils sont là  pour maintenir un niveau bas de salaires. On dit au travailleur que s’il n’est pas satisfait, il peut aller voir ailleurs car il y en a des centaines qui sont prêts à  prendre sa place ». Une culpabilisation également appliquée dans les institutions de l’Etat chargée du contrôle des chômeurs, pourrait-on souligner. Il conclut par : « J’en viens à  être de plus en plus persuadé que de nombreux hommes et femmes politiques ne veulent pas le plein-emploi ». Ce qui veut donc dire que le chômage est un choix délibéré. Il est un moyen d’éviter la reprise de l’inflation – alors que l’inflation est ce qui permet l’amélioration du niveau de vie - et d’exercer un chantage sur les salariés afin qu’ils acceptent des réductions de leurs droits sociaux.

Le grand théoricien du néolibéralisme, Milton Friedman, écrivait que ce système économique devait prospérer dans le cadre d’une démocratie formelle, mais où le débat politique, médiatique et social devrait porter sur des problèmes accessoires. L’essentiel – la répartition des richesses et du pouvoir – doit rester hors d’atteinte. Tout est donc fait pour restreindre autant que possible le débat et la réflexion. J.-P. Michiels dénonce « la commercialisation à  outrance, la culture Star Ac’ ». Céline Delforge met en exergue « le manque de réflexion globale de la société », que l’on retrouve chez les hommes politiques comme ailleurs. « Comparez un journal télévisé de la RTBF d’il y a 20 ans où si on devait expliquer un sujet complexe pendant dix minutes, on le faisait. Actuellement, comment voulez-vous dire quelque chose d’intelligent sur un sujet en 30 secondes ? ». Qui dit restriction de la réflexion et du débat dit aussi restriction de la démocratie politique. J.-P. Michiels pointe « la perte d’emprise du législatif à  l’avantage de l’exécutif, visible au niveau fédéral comme communal » et « le déplacement du pouvoir au niveau supranational, comme l’Union Européenne, l’OMC … ». D’où une impression d’impuissance, d’aliénation politique chez beaucoup de gens.

Dangers et espoirs.

Tout cela génère un malaise que l’extrême-droite sait bien exploiter. D’autant que la gauche, comme le souligne M. Lievens, « a adopté une politique néolibérale, ou sociale-libérale. Elle se trouve du mauvais côté des barricades. Et c’est pour cela que les syndicats se heurtent à  elle. Il y avait la possibilité d’une autre politique, par exemple vis-à -vis des traités qui ont jalonné la formation de l’Union Européenne. Par exemple, fixer comme critères d’adhésion à  l’Union fait d’avoir des services publics forts, une sécurité sociale forte. Mais les sociaux-démocrates ont refusé cela ».Ils ont abandonné leurs objectifs fondamentaux. Céline Delforge se souvient que lors du vote de ratification du projet de constitution européenne au parlement bruxellois, elle avait été la seule à  voter contre … avec l’extrême-droite. « J’ai été effrayée de voir que les gens d’extrême-droite, du Vlaams Belang, on contesté ce texte en récupérant dans leur discours des arguments altermondialistes. Et ce alors qu’ils sont les chantres de l’ultralibéralisme le plus dur ». Ce genre de manipulation est aussi présente, bien que de façon beaucoup plus rudimentaire (comme d’habitude), dans les discours et la littérature du FN. Dans le tract de juin 2005, on peut lire Patrick Cocriamont (ancien du Front de la Jeunesse) réclamer dans la suite d’Attac l’instauration d’une taxe Tobin. Cela apparaît d’autant plus impudent lorsque l’on sait le démantèlement social que préconise l’extrême-droite, en gros ce que font les partis actuels, mais en plus radical.

M. Lievens souligne lui qu’ « il faut situer la montée de l’extrême-droite dans un contexte de luttes depuis les 25 dernières années. Ces luttes ont mené à  des défaites (modération salariale, indexation, missiles, … ). Cela a abouti à  de la démoralisation. Beaucoup se demandent à  quoi cela sert de s’organiser, de militer dans un syndicat ». Il appelle à  la constitution d’un pôle de gauche antinéolibéral. Ce pôle a été à  l’Å“uvre en France lors du combat contre la constitution européenne. On peut ajouter qu’il existe aussi en Allemagne, dans la mouvance d’Oskar Lafontaine. « En Belgique, cela manque. C’est la tâche qui nous attend Mais l’heure est au débat en Wallonie comme en Flandre ». Il rappelle à  ce titre le combat que mènent par le trio Georges Debunne, Jef Sleeckx et Lode Van Outrive. Ce pôle peut jouer un rôle d’interpellateur, de fouet, vis-à -vis des partis de gauche traditionnels. Un tel mouvement devrait être organisé au niveau européen. Avis aux progressistes…

voici le lettre que j'ai envoyé aux orateurs.

Bonjour,

Je vous souhaite un bon debat !

Malheuresement il est trop loin pour venir.

Permettez moi de faire une remarque et une proposition.

Evidemment je comprend très bien et j'approuve le sens du titre de votre débat ce soir: l'extrème droite est un des résultats du politique néoliberal ! On ne peut pas combattre l'extrème droite avec un cordon sanitair vide comme les partis traditionels l'appliquent, complètement détaché de la politique neolibéral avec une bonne sauce éthique.

Mais vu d'ici, de ma ville où 24% des électeurs votent VB , j'ai l' impression qu 'il faut retourner la question: est-ce que des réponses au néoliberalisme ont un impact si le VB continue à  monter ?Ne pense pas que cela est un jeu de mot ! Ou le débat sur l'oeuf et le poulet !

C'est cette question-là  qui fonctionnne comme hypothèse de base du débat que l'ancien parlementair Jef Sleeckx est en train de lancer sur base de son engagment avec Georges Debunne et Lode Van Outrive contre le TCE. L'idée soujacant est que le résultat politique de notre lutte contre la politique de Lisbonne comme contre toute politique de droite,sans début de victoires, nous échappe ce qui met un hyptohèque sur le rassemblement des résistances.

Victoires politiques, victoires sociales, n'importe. La configuration belge fait que comme dans le cas du pacte de génération, syndicalement, notre effort a aboutit à  bloquer certain choses. Mais politiquement il faut parler d'un défaite. Au contraire, certains victoires politiques, comme notre veto populair contre la participation belge à  la guerre d'Irak ou d ' aspects progressives dans la politique de l'arc en ciel après 1999 ne trouvent pas d'encrage social en dehors des média etc.

Je mentionne spécifiquement l' énorme victoire historique des dockers qui ont réussi par deux fois à  obliger le Parlement Européen ét la Comission Européen (!) à  retirer une directive sur le travail portuaire, quand-même fortement demandé le patronat. Et bien, il y a 4 semaines pendant un fête de victoire ici à  Gand, organisé par les syndicats, les élus du VB et beaucoup de leur membres sont venus à  donner 1000 euro pour féliciter les dockers, démarche qui a un certain soutien chez les dockers. Avec lequel le VB prouve 2 choses: qu 'ils ne sont pas un entrave pour gagner et que la gauche est faux de mettre un cordon sanitaire contre eux. Même que tous les partis liés strcuturellement à  la gauche (SPa,GROEN! et les MOC dans le CD&V) ont voté contre la directive, je ne mets pas mes mains dans le feu pour leur confier une issue dans de telles situations pénibles ou il faut défendre le cordon et en même temps de ne pas affaiblir le front de lutte contre la directive. Ce sont les mêmes problèmes politiques qui ont inspiré les verts et les socialistes à  empecher que la population aurait son mot à  dire sur le TCE.

Toute cette situation mène à  la nécessité d 'un objectif politique simple et concrete sur base duquel la rassemblement des résistance peut prouver une utilité politique immédiate et indépendemment du déroulement des grandes batailles sociales et la gestion des grands courants politiques qui restent en place.Cette objectif est à  mon avis la bataille électoral pour arracher la première couche de électeurs du VB de la droite afin de les gagner comme base pour une politique de gauche.Cette objectif en soit n'est évidemment pas un programma en soit, mais un hypothèse de travail à  confirmer dans la pratique, vu le fait que si on entend Jef Sleeckx, les partis traditionelles ont prouvés de n'être plus capables de le faire. Est-ce que notre premier Ministre n'a pas promis en 1999 de juger sa politique selon les scores du VB. On est loin au jour'hui de telles déclarations.

Vu la question centrale de la division institutionel de l' Etat belge dans ce débat et surtout vu l'utilisation par toute la classe politique et les sommets sociaux, de cette division pour régler les problèmes socio-économiques (voire la préparation de la réforme d'Etat pour l'après les électios 2007 et voire la question du CMB) et vu le sépartisme flamand qui reste le noyaux dur du programme du VB et qui leur donne une cohérence politique et idélogique et une encrage large dans tous les classes sociales en Flandre , vu tous ces éléments....

je vous invite de venire une fois à  Gand pour un débat similaire comme vous organisez au jour'huis, afij de stimuler à  la base la dialogue entre citoyens et travailleurs francophones et des citoyens et travailleurs néerlandophones. Avec comme titre:

" Un autre cordon sanitaire est-il possible ?"

Il est claire que ce débat ne se déroule pas dans un atmosphère partidaire, mais bien dans le cadre d'une réflexion commun entre le nord et le sud sur ce qu'on pourrait nommer "l'hypothèse Sleeckx".
On a ici une fête de 1 mai le 30 avril. Si vous ête libre ce jour-là  je peux proposer aux organisateurs de prendre du temps pour un telle débat.

Est-ce que vous voulez envoyer ce mail aux autres oraterus dont je n'ai pas l'adresse email ? Merci et encore une fois bonne débat.

raf verbeke
avant délégué Carnoy et comité blanc Recht op Recht
militant en soutien de l'initiative Sleeckx/Debunne/Van Outrive pour un autre politique.
0497/23.07.60.