Paul Boudlet09 december 2005 – 16:25

Jan Kowalzig, coordinateur européen de l’association « Friends of the Earth”, actuellement présent à Montréal résume la situation sur place “Nobody’s moving, everyone seems to be waiting for each other. The situation is stuck!”. Un blocage qui ne fait qu’accentuer la pression autour des négociations. Selon lui, le protocole devrait obliger les Etats à agir, au lieu de se contenter de les inciter à prendre des décisions. « C’est une des grandes faiblesses de la convention, et une des causes de la lenteur des avancées ». Bien évidemment, une des autres causes de cette stagnation réside dans le fait que la 1ère puissance mondiale n’a pas ratifié le document en question. De ce fait, même présents lors des réunions, les Etats-Unis n’ont aucun droit de s’opposer aux progrès des négociations. Néanmoins, ils influencent malgré tout, considérablement les autres pays, ne serait-ce que par leur position dominante sur le marché mondial

Lors du sommet, les négociation se sont surtout focalisées autour de deux enjeux majeurs, portant chacun d’eux sur la période post-Kyoto. Les différents partis se sont donc penchés plus attentivement sur la problématique de la réduction des émissions de gaz à effet de serre émis par les pays industrialisés ainsi que sur le projet de révision complète du protocole, dès 2006. Avec des membres affichant des visions complètement contradictoires, l’UE n’a, réussie jusqu’à présent, qu’à décrédibiliser sa position. Entre la Finlande, l’Italie et la Grèce qui s’opposent à tout un paquet de mesures et l’Allemagne et l’Angleterre qui regardent après les Etats-Unis pour agir, les évènements prennent une tournure inquiétante. L’Union était pourtant, à la base, bien résolue à impliquer les Etats-Unis, ainsi qu’à faire évoluer les choses concernant le climat. Le Japon, plus organisé, affiche quant à lui, les mêmes intentions, mais se refuse à toute initiative sans réponse en retour de la part des Américains. Les pays émergeants attendent pour leur part que les autres ouvrent la voie. Malheureusement, les Etats-Unis paraissent plus que jamais décidé à tenir leur position, en restant hors du protocole.

L’ambiance semble donc assez tendue à Montréal. Heureusement, tout n’est pas encore joué, avec la venue des ministres ce mercredi, qui viennent assurer la relève des négociateurs. La situation pourrait se voir prendre une toute autre tournure, et des avancées concrètes pourraient peut-être s’observer au final. Espérons que ceux-ci montre plus d’initiative car si pour l’instant chacun attend après l’autre pour agir, les conséquences des changements climatiques, elles n’attendent pas pour frapper la planète.