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Grégory

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Grégory D'Hallewin

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Compte-rendus de manifestations, interviews, recensions de livres et de films, politique d'asile, reportages sociologiques

About Grégory

Né en 1981.
Historien de formation.
Passionné par l'écriture et grand lecteur.

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Crise financière et géopolitique en ébullition

Le Monde diplomatique de ce mois de novembre consacre un dossier à l’actuelle crise financière et aux tendances dont elle est révélatrice.

Dans son article « Finances, puissances … le monde bascule », Martine Bulard souligne que « l’Amérique d’en haut », pour éviter de payer des salaires décents, a poussé celle du bas vers les institutions de crédit pour se loger, s’éduquer, se soigner. Avec les conséquences que l’on sait … Et c’est le Sud qui solde les comptes. Ce sont en effet principalement les pays émergents qui comblent les déficits américains en achetant des bons du Trésor, des emprunts émis par Washington et contractés à 80 – 90 % par l’étranger. C’est ainsi que la Chine est devenue le banquier des USA. S’y ajoutent les pays exportateurs de pétrole et les nations émergentes comme le Brésil. Sans oublier la vilaine Russie.

Dans les relations USA-Chine, l’interdépendance est claire : les USA ont besoin de l’argent chinois pour financer leur déficit ; la Chine finance ce déficit et prête aux USA pour que ceux-ci lui achètent ses produits. Face à l’actuelle crise donc, les USA ne peuvent se passer de l’argent chinois et la Chine ne peut se désintéresser du sort des Etats-Unis.

Mais, souligne Martine Bulard, la Chine a conservé un certain nombre de garde-fous face aux placements les plus douteux. Il faut dire que le système bancaire chinois reste encore en grande partie nationalisé, au grand dam et malgré les pressions du FMI. Cela ne signifie pas pour autant qu’elle est à l’abri de la crise : la chute prévisible de la consommation en Europe et en Amérique du Nord risque d’entraîner une baisse des ventes des produits chinois.

De façon plus générale, la Chine cherche à desserrer la contrainte du dollar. Elle a déjà signé des accords bilatéraux avec des pays comme l’Iran et la Russie pour assurer son approvisionnement en ressources énergétiques et a soutenu la création en mai 2007 d’un Fonds Monétaire Asiatique.

D’autres régions du monde cherchent aussi à s’émanciper, comme l’Amérique du Sud avec la Banque du Sud comprenant l’Argentine, l’Uruguay, le Paraguay, le Venezuela, la Bolivie, l’Equateur et le Brésil.

L’échec des tentatives de ranimer le processus de Doha et la réaction russe face à l’agression américano-géorgienne en août passé sont d’autres éléments qui indiquent que nous sommes, pour reprendre les propos d’Alain Gresh, « à l’aube d’un siècle post-américain ». Il souligne l’apparition de nouveaux centres de puissance comme Pékin, New Delhi, Brasilia et Moscou. Sans oublier l’Organisation de Coopération Shanghai (OCS), comprenant la Chine, la Russie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan, l’Ouzbékistan et quatre pays observateurs : l’Iran, l’Inde, le Pakistan et la Mongolie. Il met aussi en évidence que de nouvelles dynamiques de relation se créent : les sommets Chine-Afrique, les réunions des ministres des Affaires étrangères du BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine). On pourrait ajouter le rapprochement entre Amérique du Sud et monde arabo-persan étudié par Elodie Brun.

Mais Alain Gresh et Eric Hobsbawm nous mettent en garde. Le premier écrit que ces dynamiques pourraient provoquer des réactions de peur en Occident, qui seraient le terreau d’un esprit de croisade particulièrement dangereux. Quant à l’historien anglais, après avoir souligné les nombreuses différences entre l’Empire britannique et l’Empire américain, il évoque la possibilité, hélas réelle, que les USA chercheront « à maintenir une domination globale par la seule puissance politique et militaire, engendrant ainsi toujours plus de désordre, de conflits et de barbarie ».

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La saison des vautours

Cet été, on a vu deux projets de rachat de journaux par des magnats : le Wall Street Journal par Rupert Murdoch et Les Echos par Bernard Arnault.

Rupert Murdoch, grand magnat réactionnaire australo-étatsunien, a racheté le journal à la famille Bancroft, propriétaire du titre depuis 1902. 150 journalistes – soit près de la moitié du personnel du WSJ aux USA – ont marqué leur opposition. Ils ont exigé la création d’un comité indépendant, chargé de nommer les responsables et garantissant l’autonomie du journal. Mais si l’on se rappelle la prise de contrôle du Times de Londres en 1981, on se souvient que Murdoch avait fait des concessions comparables. Et que cela ne l’a nullement empêché un an plus tard de dire au directeur du Times à propos de cette garantie : « Mon Dieu, vous ne prenez pas tout cela au sérieux ! Pourquoi ne pourrais-je pas donner des instructions au Times alors que je le fais pour mes autres journaux ? ». Dans son éditorial du 1er août, le WSJ a d’ailleurs déclaré, sans illusion : « Nous en connaissons suffisamment sur le capitalisme pour savoir qu’il n’y a pas de séparation entre la propriété et le contrôle » ( voir http://online.wsj.com/article/SB118592457581183994.html ).

Bien entendu, le Wall Street Journal n’a pas eu besoin de Murdoch pour publier des éditoriaux qui font vomir toute personne à la sensibilité même modérément progressiste. Mais il se livrait à de très utiles enquêtes sur des sujets variés. Noam Chomsky déclarait à son propos : « le Wall Street Journal se divise en deux parties. Une partie ‘commentaires’ et une partie ‘informations’, qui est peut-être la meilleure au monde. Ce journal doit brosser un tableau relativement objectif de la réalité parce que c’est sur cette base que l’on fait de l’argent. On y trouve donc des articles bien étayés et souvent très critiques » (N. CHOMSKY, Deux Heures de Lucidité. Entretiens, p. 161). Or il n’est pas sûr que le journal conservera pareille caractéristique, en tout cas sur les sujets qui concernent directement les intérêts de M. Murdoch, propriétaire en outre de la très bushiste chaîne Fox News, du Sun, du Sunday Times, …

Bernard Arnault, qui projette de racheter le journal économique et financier les Echos, est quant à lui la première fortune de l’Hexagone, selon le classement Forbes de 2007 et la septième fortune du monde (voir http://www.forbes.com/lists/2007/10/07billionaires_The-Worlds-Billionair...). Il possède le groupe LVMH ( qui contrôle près de 70 marques de luxe ) mais il a aussi des intérêts croisés avec Albert Frère et une participation de 9,1 % dans le groupe Carrefour. Arnault siège aussi au Conseil d’Administration du groupe Lagardère. Notons aussi qu’il a été témoin de mariage de Nicolas Sarkozy et qu’il a fêté avec lui sa victoire aux présidentielles …

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Le maître, le disciple et le dindon

Dans cette livraison de juin du Monde Diplomatique, Serge Halimi tente d'établir ce qui constitue une part importante de la généalogie du sarkozysme : l'influence de la droite US. Il cerne un certain nombre de thèmes communs utilisés par les deux mouvances :

1. Le thème du déclin national, de la perte de valeurs, pour préparer un agenda réactionnaire
2. Le thème du réarmement intellectuel d'une droite appelée à se décomplexer (suffisamment pour exhiber ses milliardaires et réhabiliter le colonialisme)
3. La redéfinition du clivage social, non plus entre riches et pauvres, mais entre pauvres profiteurs et pauvres méritants (deserving poors), classification dont un certain racisme n'est pas absent
4. La mobilisation populiste d'un petit peuple conservateur, dont on se prétend le courageux porte-parole
5. La dénonciation d'un soi-disant "politiquement correct" de gauche, d'autant plus improbable que M. Sarkozy contrôle une large part des médias
6. Le culte du volontarisme (bien qu'on se précise pas plus chez Sarkozy que chez Nixon et Reagan qu'il s'agit d'une volonté d'attaquer les acquis sociaux).

Le maître est donc Nixon (ou Reagan). Le disciple est Sarkozy. Mais qui est le dindon.

Le dindon est la gauche, bien évidemment. Elle porte une part de responsabilité énorme dans la diffusion de ce discours droitier. Non seulement elle a renoncé à changer les rapports sociaux, mais comme le souligne Halimi, elle a affaibli son discours. Les démocrates états-uniens comme les socialistes européens ont été pris d'une peur de faire peur, c'est-à-dire de paraître vraiment à gauche. Aux USA, les démocrates dés les années 50 ont renoncé au discours rooseveltien centré sur l'opposition entre riches et pauvres. Et chez nous, après la chute du bloc soviétique, il n'y a pas eu le moindre débat sur ce qu'un mouvement qui veut changer la société peut faire, doit faire, ne doit pas faire et ne peut en aucun cas faire.

L'article d'Halimi (Le Monde Diplomatique, juin 2007, p.1 et 8-9) offre des éléments pour remise en perspective et une réflexion dont la gauche a plus que jamais besoin, au vu des récents résultats électoraux en France comme dans notre pays.

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