Élection de Michelle Bachelet : l'avis de deux Chiliens vivant en Belgique
Élection de Michelle Bachelet : l'avis de deux Chiliens vivant en Belgique
Tanguy Henrion20 januari 2006 – 18:46
Oscar Flores et Felix Crocco, deux Chiliens résidant en Belgique nous donne leur avis sur l'élection de Michelle Bachelet à la tête de leur pays d'origine. La présidente devra lutter contre les énormes inégalités sociales qui persiste dans le pays le plus riche d'Amérique Latine et tenter d'effacer les dernières séquelles de la période Pinochet.
Pour Oscar Flores, actif en Belgique dans la lutte pour la défense des sans-papiers, cette élection ne va pas changer grand chose dans son pays d'origine: « En dehors du fait que ce soit une femme, je ne voit pas ce qui pourrait changer. Le parti socialiste, qui était déjà au pouvoir au Chili a un programme bien défini et assez néo-libéral et ce n'est pas parce que Bachelet a des propos plus à gauche que son prédécesseur que les choses vont bouger. A partir du moment où on est critique et qu'on pense par exemples que les accords de libre échange entre le Chili et les États-Unis sont négatifs et accentuent les inégalités sociales, je ne peux pas soutenir le parti socialiste chilien ».
Felix Crocco, actif sur radio Campus estime lui aussi que la répartition des richesses est très inégale au Chili, bien que ce pays soit le plus riche d'Amérique du Sud. Mais pour lui, la nouvelle présidente peut faire bouger les choses: « Je pense qu'au lieu de parler de libéralisme ou de néo-libéralisme, il faut parler d'un gouvernement social démocrate et je crois que si les choses se font comme promis, ça devrait avancer du point de vue social. Il me paraît aussi important, que le Chili, qui a fait cavalier seul en Amérique du Sud pendant un bon moment commence à s'intégrer en Amérique Latine ».
Pour lui, critiquer le gouvernement actuel, c'est oublier ce qu'il y avait auparavant: « Les gens qui aujourd'hui critiquent et ne sont jamais contents ont la mémoire très courte, apparemment ils ont oubliés ce qu'il y avait avant. Je pense d'ailleurs qu'il y a une sorte d'amnésie collective au Chili, les dernières fois que je me suis rendu sur place, je me suis rendu compte que les gens ne voulaient pas parler du passé, pas se souvenir et quand on aborde le sujet, les gens vous regarde comme un fou »
Justement, une des missions de l'actuelle chef du gouvernement sera de clôturer définitivement « l'affaire Pinochet »: « Tout le monde est d'accord pour dire qu'il faut en finir avec cette affaire, mais d'un côté il y l'armée qui voudrait qu'on ferme la porte, pour que plus rien ne rentre mais pour que rien ne sorte également et d'un autre côté on a la population qui aimerait qu'une fois pour toutes la vérité soit dévoilée et que justice se fasse. Je pense qu'avec Bachelet, on pourrait aller vers la découverte de la vérité ». Le fait qu'elle ait été ministre de la défense pourrait d'ailleurs l'aider dans cette tâche. « Tous les chiliens, lorsqu'ils ont appris que madame Bachelet, la fille du général assassiné, devenait ministre de la défense, se sont dit que c'était comme de dire « tient, prend un bâton et venge toi » mais elle ne l'a pas fait justement et elle a réussie à se faire respecter ».
Le fait que ce soit une femme, et agnostique de surcroît, lui paraît très positif: « il ne faut pas oublier que le Chili n'est pas le pays le plus catholique de tous mais, dès la naissance, les enfants chiliens sont élevés dans un esprit très catholique et souvent assez machiste. Je pense que c'est très bien qu'elle ait fait bouger toutes les femmes du pays, qui auparavant ne votaient pas ou votaient selon leur mari. La participation a d'ailleurs été élevée, les gens étaient motivés. Le seul point négatif en ce qui concerne la participation, c'est que beaucoup de jeunes n'ont pas votés, un sur trois seulement ».
A propos de la personnalité de Michelle Bachelet, Felix Crocco pense qu'elle n'aura pas de mal à diriger le pays : « On dit que c'est une femme de caractère, qu'elle sait commander et aller de l'avant. Elle est sur le terrain depuis un bon moment. On oublie parfois qu'il y a quelques mois, on ne misait pas 50 centimes sur sa candidature mais la poigne avec laquelle elle a pris les affaires en main est assez remarquable. »
Beaucoup de travail attend donc la présidente si elle veut répondre aux espoirs du peuple chilien, mais comme le dit Felix Crocco: « il faut laisser la chance aux gens de pouvoir travailler, on jugera après ».
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