Crimes de guerre en RD Congo: le front tarde à voir le jour
Crimes de guerre en RD Congo: le front tarde à voir le jour
G. Alves22 september 2008 – 16:03
La mobilisation contre le désastre humanitaire à l’est du Congo ne suscite pas beaucoup d’engouement au sein de la diaspora en Belgique. Samedi, ils étaient à peine une dizaine de Congolais à manifester devant l’entrée de la galerie d’Ixelles, à Matonge. Pourquoi une telle indifférence?
Bruxelles - Les Congolais peinent à désigner leur ennemi principal dans la guerre qui se déroule actuellement à l’est de la République.
Une situation d’autant plus préjudiciable qu’elle mine toute volonté de mobilisation populaire au niveau de la communauté, particulièrement en Belgique où les tendances politiques divergent dans tous les sens.
Ce samedi, ils étaient à peine une dizaine devant l’entrée de la galerie d’Ixelles, à Matonge, à répondre à l’appel de manif lancé par un groupe de femmes d’origine congolaise.
«La guerre qui se passe chez nous, c’est tout d’abord les femmes qui payent un lourd tribut malgré que les morts sont là de part et d’autre de deux sexes», affirme Madeleine Nyanga porte-parole de ce groupe.
«Les femmes sont mutilées, il y a l’infection de virus VIH,les enfants orphelins. Je pense que pour détruire une nation, il faut commencer par la femme.»
En dix ans, pas moins de 5 millions de Congolais ont trouvé la mort, de façon directe ou indirecte à cette guerre.
Les organisateurs de la manif lancent un appel à la communauté internationale afin que celle-ci s’intéresse à la situation au Congo, au moins autant qu’elle le fait pour le Darfour. Une région dont l’ampleur des événements est loin d’égaler le désastre humanitaire que connaît l’est du Congo.
«On demande à ce qu’un lobby international puisse se soulever comme au Darfour, et surtout aux Congolais de [pouvoir] venir quand il y a des manifestations».
Lorsqu’on interroge ces mêmes organisateurs: «Qui sont les instigateurs du génocide des Congolais à l’est?», les réponses se font beaucoup moins précises:
«Je pense qu’on les connaît tous, ce n’est pas ici le lieu de les dénoncer».
Avec ce genre de discours, le Congolais, militant anti-guerre, risque d’attendre encore longtemps avant de voir venir la communauté internationale et ses propres compatriotes se mobiliser contre la guerre que Laurent Nkundabatware et son maître, le chef militariste rwandais, Paul Kagame imposent à la République démocratique du Congo.
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