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Les conséquences de la crise dans le Nord (6/8)

Les conséquences de la crise dans le Nord (6/8)

La crise à laquelle nous assistons est la plus synchronisée et la plus mondiale de toute l’histoire économique. 90 % des pays de la zone OCDE sont actuellement en récession. Dans le monde, 11 millions de travailleurs ont perdu leur emploi en 2008. Ils pourraient être 50 millions en 2009, selon les prévisions de l’Organisation Internationale du Travail. Nous allons commencer par voir ici les conséquences pour les pays du Nord. Nous nous attarderons aussi sur les conséquences pour la Belgique et la Wallonie.

L’immobilier et la construction durement frappés

La crise frappe de façon particulièrement dure l’immobilier. Au Royaume Uni, en Irlande et en Espagne, des millions d’appartements ne trouvent plus d’acheteurs. Les prix des logements et des sols constructibles sont en baisse. L’immobilier touché, cela a des conséquences sur l’ensemble de l’industrie de la construction. Des milliers d’emplois sont détruits. En Espagne, on assiste à un recul de 20,3 % de la production dans le domaine de la construction en mars 2009 par rapport à mars 2008. Après le Royaume Uni (-21,6 %), c’est le pays où la baisse est la plus marquée.

USA, France et Espagne

A Washington, le National Bureau for Economic Research (NBER), chargé officiellement de dater le début et la fin des cycles économiques, a annoncé le 1er décembre 2008 que la récession avait commencé un an plus tôt, en décembre 2007. En novembre 2008, les USA ont enregistré une destruction d’emploi ininterrompue depuis dix mois. Le chômage frappe 6,7 % de la population active. Dans le seul secteur financier, 200 000 emplois ont été supprimés, dont 53 000 par la seule banque Citigroup.

En France, au début de décembre 2008, le chômage repartait à la hausse, faisant à nouveau passer le nombre de chômeurs au-dessus de la barre des 2 millions. L’UNEDIC, l’organisme qui gère l’assurance chômage, estime que si la croissance se contracte de 1 % en 2009, il y aurait 162 000 demandeurs d’emploi supplémentaires. La pauvreté s’est aussi aggravée : à la veille des fêtes de fin d’année 2008, 800 000 personnes (contre 700 000 en 2007) ont dû faire appel, pour se nourrir, aux associations travaillant avec les banques alimentaires.

En Espagne, pays à l’économie en grande partie basée sur le tourisme et l’immobilier, les statistiques enregistrent, pour le seul mois d’octobre 2008, 192 658 demandeurs d’emploi supplémentaires et 171 200 pour le mois de novembre. A ce moment, le total des Espagnols sans emploi atteignait les 3 millions, soit 37,5 % de plus qu’à la même date en 2007. Au 30 avril 2009, le nombre de demandeurs d’emploi s’élevait à 4 010 700 personnes, soit 18,1 % de la population active. Le pays a connu une destruction de 1,3 millions d’emplois sur les 2,7 millions d’emplois volatilisés en Union Européenne entre mars 2008 et mars 2009, soit près de la moitié. On prévoit que le Produit Intérieur Brut va connaître une baisse de 3,2 % pour cette année.

Belgique, Wallonie

En Belgique, les secteurs les plus touchés sont l’industrie textile, l’industrie automobile et ses sous-traitants, l’industrie sidérurgique, le secteur bancaire et le commerce. Le taux de chômage s’élève à 7 % pour l’année 2008, à 9,5 % pour 2009 et, selon les prévisions, à 10,5 % pour 2010. Selon l’ONEM, le nombre de jours de chômage temporaire a augmenté de 6 % de mars à septembre 2008, soit avant que n’éclate la crise. Mais cette augmentation s’élève à 87 % pour la période qui va d’octobre 2008 à avril 2009.

En Wallonie, on peut aussi remarquer une tendance à la hausse du chômage. En décembre 2008, le taux de demandeurs d’emploi au FOREM s’élevait à 16,1 %. En mars 2009, il est passé à 16,4 %. Le nombre de jours de chômage temporaire, qui avait augmenté de 3 % de mars à septembre 2008, a augmenté de 67 % d’octobre 2008 à avril 2009. Pour la Wallonie picarde (région de Tournai et de Mouscron), cette augmentation s’élève à 99 % pour la même période.

Tout cela pose des problèmes politiques et sociaux redoutables. Primo, en ce qui concerne la sécurité sociale. Il y a en effet une augmentation des dépenses (chômage complet, chômage temporaire) et une diminution des recettes (cotisations des travailleurs et des employeurs). Les travailleurs devront-ils payer une deuxième fois la crise en subissant une réduction des dépenses sociales ? Ou bien le gouvernement va-t-il redécouvrir les vertus de l’impôt ? Si la première hypothèse est choisie, cela ne sera pas de nature à soutenir un hypothétique redémarrage de la demande … Secundo, il y a l’augmentation des dépenses publiques due à la crise (sauvetage de Fortis et de Dexia) tandis que les recettes fiscales, directement liées à la croissance économique, diminuent. Cela entraîne un risque de déficit public et d’augmentation de la dette publique. D’où la question de savoir qui va payer : les travailleurs, par une réduction des dépenses sociales (services publics, enseignement, protection sociale, …), ou les riches et les capitalistes, par la taxation des hauts revenus ?
Ces enjeux sont déjà énormes en ce qui concerne les rapports sociaux dans nos pays. Nous verrons dans la partie suivante ce qu’il en est avec les pays du Sud.

Sources pour en savoir plus

I.RAMONET, « Le Krach parfait. Crise du siècle et refondation de l’avenir », coll. L’Espace Critique, Galilée, 2009.

Le Monde diplomatique, juillet 2009.

Le Monde diplomatique, septembre 2009.

Je remercie Benoît Brabant (CSC Wallonie picarde) d’avoir bien voulu me communiquer les chiffres concernant la Belgique et la Wallonie.