Documentaire: « Résister n'est pas un crime »
Documentaire: « Résister n'est pas un crime »
Bruno Bové29 juni 2007 – 11:53
Vu le 31 mai 2007, lors de son avant-première au cinéma Nova, à l'initiative de Bruxelles Laïque, du Nova, de Vox et du CLEA. Une avant-première gratuite, d'un documentaire dont le montage n'est en fait pas encore définitif, sur un sujet militant comme l'est "l'affaire Bahar" et fait par un collectif de cinéastes ... un énième brulôt au sujet certes méritoire mais pour le reste plus ou moins spontex?
Quelle surprise, dès le premier plan nous sommes plongés dans ce qui appartient autrement qu'au domaine du long metrage de fiction (en format mi-scope)! Et malgré les moyens plus que modestes, durant presque deux heures jamais nous quittera cette impression.
Dans un documentaire aux sujets pourtant peu photogéniques, comme peuvent être la loi anti-terroriste (votée en décembre 2003) et la lutte contre les procédures et procès de la justice belge lancés contre 11 membres présumés du parti marxiste turc DHKP-C (une organisation n'ayant jamais commis d'acte violent à l'étranger).
Dont Bahar Kimyongür qui est citoyen belge mais que la Belgique de façon aussi scandaleuse que lâche (en essayant de filer la sale besogne aux Pays-Bas) a néanmoins voulu extrader vers la Turquie, un pays pratiquant la torture. C'est dire comment le dit collectif de cinéastes (dont fait d'ailleurs partie Marie-France Collard, on se souvient de son admirable "Ouvrières du Monde", B 2000 - 84') est parvenu à magnifier et à nous rapprocher de tout ce que la caméra a capté entre janvier 2006 et avril 2007. Y compris les nombreuses interviews des avocats, membres de la famille sympathisants, ainsi que observateurs et commentateurs inquiets de la façon dont ont été bafoués les droits de l'homme dans cette affaire, qui démontre comment la dite loi permet de qualifier des personnes de "terroristes" par leur seule appartenance à une organisation, sans qu'il y ait lieu d'actes délictueux, sinon de criminaliser toute opposition sociale.
Après l'annulation par la Cour de Cassation et la libération de Bahar, la portée du documentaire va encore en augmentant. Bahar: "Depuis la fermeture des mines et depuis que l'ambassade Turquie travaille la communauté turque, il est devenu plus difficile d'y faire entendre des points de vues progressistes. Mes pensées vont aussi à ce gréviste de la faim turque, qui ici en Belgique s'était fait poignarder à mort par un membre des Loups Gris (organisation fasciste turc), par ailleurs nullement inquiété par la justice belge.
Mais avec cette formidable mobilisation autour de notre cause j'ai senti ici pour la première fois naître un esprit de lutte tel qu'il existe en Turquie. Espérons que l'on apprendra ici davantage des mouvements d'opposition en Turquie et qu'à leur tour ceux-ci apprendront du mouvement alterglobaliste d'ici et ailleurs dans le monde". Le film se termine avec la fête de libération, Bahar Kimyongür remerciant tous ceux qui ont donné leur soutien, puis chantant et jouant du luth.
"Résister n'est pas un Crime!" n'est pas sans fautes. La plus importante étant peut-être le manque d'images illustrant les deux moments de mobilisation maximale (tandis que sont systématiquement suivies les concentrations à Bruges, etc., souvent à des moments comme le matin en semaine et ne rassemblant donc pas tellement de monde)! Il y aurait donc lieu de chercher des images supplémentaires ou de chercher une autre solution; il serait dommage que, sans le vouloir, l'impression soit donnée que l'enjeu n'intéresse pas tellement de gens et/ou n'est finalement pas si important. Car c'est plutôt tout le monde qui doit se sentir concerné.
En effet, que reproche-t-on a Bahar? D'avoir chahuté la visite au parlement européen du Ministre turc de l'Intérieur, Ismaïl Cem. C'est dans le film: Bahar et un(e?) comparse ont réussi à pénétrer l'hémicycle et crient des slogans dénoncant les prisonniers politiques en Turquie, le ministre en question n'étant nullement personnellement agressé ou même insulté. A quoi s'ajoutent l'inculpation d'appartenance à un comité de soutien à des prisonniers turcs et de collaboration au bureau d'information du DHKP-C. Concrètement: la traduction de communiqués ou de bulletins d'information.
Tout cela date déjà de l'an 2000. Mais depuis décembre 2003 a donc été voté en Belgique la loi anti-terroriste. Laquelle en vient à juger non pas des actes mais des opinions et des convictions. C'est également dans le film: quand Bahar, après de longs mois d'incarcération, comparait le 19 avril 2007 enfin devant la Cour de Cassation qui annulera les jugements de Bruges et de Gand (le 7 novembre 2006, il avait été condamné à cinq ans d'emprisonnement), il est accompagné d'un garde dont le visage est entièrement cagoulé, question de bien faire compendre qu'il s'agit d'un dangereux terroriste! L'annulation signifie donc certainement la victoire d'une vaste mobilisation. Qui reste entièrement nécessaire. Puisqu'il serait question d'un nouveau procès ...
Pour toute info, voir le Comité pour la Liberté d'Expression et d'Association (CLEA), www.clea.be
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