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[Reportage] Manifestation 19 mars: «Il faut refuser de se soumettre aux diktats de l’OTAN et des Etats-Unis ».

[Reportage] Manifestation 19 mars: «Il faut refuser de se soumettre aux diktats de l’OTAN et des Etats-Unis ».

A l’occasion du troisième anniversaire de l’invasion américaine en Irak, des organisations diverses ont participé ce dimanche 19 mars à  une manifestation de protestation. Elles étaient regroupées dans la plate-forme « No war in Irak ». L’objectif était de réaffirmer le caractère illégal de l’agression, de réclamer l’arrêt de l’occupation, de refuser toute participation belge ou otanique à  celle-ci, de rappeler le respect du droit international et de dénoncer le concept de guerre préventive.

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foto (Red Kitten)

Dans les minutes qui précèdent l’heure prévue, 14 h, on peut déjà  voir des petits groupes se former sur la place du Nord. Trois organisations ont déjà  installé un stand : le POS, les anarchistes et Voor Moeder Aarde. A l’intérieur de la gare flottent les drapeaux de Animo. C’est vers 14 h que démarre le cortège pour emprunter le boulevard Albert II. On peut discerner les drapeaux de OXFAM, de Vredeshuis Aalst, de Groen !, de la LBC, de la CSC ou encore de 11.11.11. et d’ Attac.

Vers 14 h 15, nous arrivons au croisement entre le boulevard Albert II et l’avenue du jardin botanique. Nous interrogeons alors Jésus Manchego, militant CSC : « Le motif de ma présence, c’est marquer ma solidarité avec le peuple irakien qui se bat contre l’occupation américaine, mais aussi en même temps pour le peuple palestinien qui se bat contre l’invasion d’Israël. Et marquer ce point bien précis pour la paix. Ce ne sont pas les travailleurs qui veulent la guerre. C’est le capital qui veut la guerre ». Rappelant que son combat se situe dans un tout, il marque aussi sa solidarité avec ceux qui en France combattent le CPE, « ces jeunes qui se battent contre cette loi de malheur qui favorise uniquement les patrons », mais aussi avec les sans-papiers. Il veut «que l’on arrête de soutenir des guerres que le capitalisme organise pour s’approprier les richesses des peuples. C’est pour çà  que je suis ici. Mais aussi comme père, comme père, comme grand-père, et tutti quanti comme on dit. Je suis aussi ici comme syndicaliste, car le Pacte entre les générations est une agression contre les travailleurs et tant qu’il y aura des agressions contre les travailleurs, il n’y aura pas de paix. Il y a la violence de la guerre, ceux qui souffrent des bombes comme les Irakiens, les Palestiniens. C’est une violence beaucoup plus forte. Mais nous visons aussi les autres violences du capitalisme ». On peut aussi entendre un manifestant crier « Bush, Blair, c’est vous les terroristes », « Bush assassin ! Tueur d’enfants ! Menteur ! Raciste ! Criminel de guerre ! Au tribunal ! ». La manifestation est scandée par les rythmes de tambours.

Le cortège reprend pour tourner à  gauche et remonter le boulevard du Botanique, afin de se diriger en toute logique vers l’ambassade américaine, boulevard du régent. On peut voir encore d’autre panneaux et drapeaux. Il y a Stop USA ( United States of Agression ) avec le slogan « No war for oil » et leur char avec une marionnette représentant George Bush arborant une pancarte : « Ma guerre, vos morts ». On peut lire aussi « M. Bush, the world holds you accountable », « Non à  la guerre, oui à  la démocratie », «Bush wanted war criminal », « soildier » . Il y a Pax Christi, Spirit, le PTB, le SPa, Socialistische Solidariteit, le COMAC, le comité Belgique-Colombie, Pace, le MAS, la FGTB Koreans in solidarity, le VRAK.

Nous interrogeons alors une représentante du Comité de surveillance de l’OTAN, lié à  la CNAPD. « Nous avons beaucoup travaillé pour que le mouvement de la paix en Belgique prenne position fermement et avec constance contre l’occupation de l’Irak et pour le retrait des troupes et contre toute participation de l’OTAN à  l’occupation de l’Irak. C’est aussi en prévision des prochaines guerres et menaces de guerre qui nous pendent au nez et auxquelles déjà  la Belgique, même si elle dit non, participera, comme elle a participé à  la guerre en Irak, avec son adhésion à  l’OTAN et les soi-disant obligations qui en découlent ». Soi-disant car le passage d’armes dans le port d’Anvers et la mise à  disposition de l’espace aérien pour la CIA ne constituent pas des obligations juridiques, la guerre en Irak ne s’étant pas faite dans le cadre OTAN. « Nous essayons de faire bouger les choses en Belgique, ajoute-t-elle. Il faut que les partis dits progressistes soient conséquents avec ce qu’ils ont décidé il y a trois ans, il faut refuser de se soumettre aux diktats de l’OTAN et des Etats-Unis ». Arrivés en haut du boulevard Bisschoffsheim, nous constatons qu’une large part du boulevard est occupée. On parle d’environ 4000 à  5000 personnes.

Le cortège suit le trajet jusqu’au boulevard du régent où nous arrivons vers 15h15. Nous sommes alors obligés de changer de côté car un important dispositif de sécurité a été mobilisé pour protéger l’ambassade : 300 policiers facilement, avec les barbelés. Des tréteaux ont été installés à  l’entrée de la rue Guimard. Les orateurs se succèdent. Il y a d’abord Paul Schrijvers. Dans les deux langues, il exprime la condamnation de l’invasion et de l’occupation et la solidarité avec le peuple irakien. Après un intermède musical, il y a Mieke Molemans ( 11.11.11 ), Y. Polet ( CNAPD ) et Lieven De Cauter ( Brussels Tribunal ). Celui-ci, dans la lignée du Tribunal, dénonce les violations des droits humains perpétrées par l’armée américaine en Irak. C’est vers 16 h que s’achève la manifestation.