En ce lundi de Pâques, les sans-papiers qui avaient tenté d’occuper l’église du parvis de Saint-Gilles le 5 avril dernier se sont à  nouveau rassemblés pour manifester. A 14 heures, Ali Guissé, président de l’UDEP (Union pour la Défense des Sans-papiers), a pris la parole devant une centaine de personnes pour faire l’état des lieux de la situation actuelle des sans-papiers et des occupations d’églises, sujet qui fait actuellement couler beaucoup d’encre. Il a ainsi fait allusion aux réfugiés afghans qui occupent toujours le local paroissial à  proximité de la place Flagey ainsi qu’à  la première occupation par des sans-papiers de l’UDEP en Flandres, à  l’église Sint Antonius de Gand.

A ce jour, 7 églises sont occupées : à  Namur, à  La Louvière, à  Charleroi, à  Gand, à  Mons, à  Erezée ainsi qu’à  Etterbeek. La mosquée de la ville de Namur est également occupée depuis le 14 avril. En outre, un peu partout, des collectifs se regroupent dans des locaux d’associations et entament des grèves de la faim. C’est le cas d’une vingtaine de sans-papiers algériens à  Saint-Gilles.

Dans son discours, Ali Guissé a soutenu les occupations d’églises en expliquant qu’il s’agissait là  de la seule façon de rendre le mouvement visible. « Si on occupe pas les lieux publics, personne ne verra le drame que vivent les sans-papiers», criera-t-il à  plusieurs reprises à  la foule. Il explique que des membres de l’UDEP ont rencontré le Cardinal Daneels hier à  l’occasion de la messe pascale après qu’une série de sans-papiers venus prier se soit fait éjecter de la cathédrale Sainte Gudule pour raison de sécurité.

Le chef de l’Eglise catholique belge a dit qu’il se prononcerait officiellement en faveur ou contre les occupations d’églises ce mardi. Malgré les justifications apportées par différents évêchés sur le refus d’accueillir des sans-papiers dans les lieux saints, la position de l’Eglise reste en effet relativement floue par rapport à  la problématique. Le positionnement du Cardinal Daneels sur la question permettra sans doute des éclaircissements à  cet égard.

Ali a ensuite invité les personnes présentes à  se rendre rue de la loi vendredi 21 avril devant le cabinet de Patrick Dewael, ministre de l’intérieur, pour contester son projet de loi. Les membres de l’UDEP en ont profité pour distribuer des tracts détaillant la proposition de loi dite UDEP qui réclame des critères d’acceptation clairs et permanents pour les sans-papiers. Grâce à  cela, comme le dit Ali, « les sans-papiers n’auront plus besoi d’aller dans les églises pour s’exprimer ».

Edith Mercier, responsable de l’Assemblée des voisins d’Ixelles, a également pris la parole et s’est exprimée sur la situation des sans-papiers afghans qui entrent dans leur 18ème jour de grève de la faim.

Sur les coups de 15 heures 30, la foule s’est éparpillée et chacun est rentré chez soi. Une conférence de presse se tiendra sur le parvis de Saint-Gilles le jeudi 20 avril à  10h30.

Photos: Sophie Messina