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African Day 2008 : « Le but est que les gens soient solidaires ».

African Day 2008 : « Le but est que les gens soient solidaires ».

Ce jeudi 1er mai se déroulait au Hall d’Honneur du Stade Roi Baudouin (avec une certaine ironie quand on sait que le cinquième roi des Belges n’a pas toujours joué un rôle des plus heureux dans la politique africaine de notre pays) l'African Day 2008. Il avait deux objectifs. Le premier était la sensibilisation à la problématique du sida et des maladies vénériennes, en encourageant la prévention et le dépistage volontaire et en revendiquant l'accès aux soins médicaux pour tous. Le second était la promotion de meilleurs rapports interculturels entre les diasporas africaines et les autres communautés du pays. Le tout était placé dans l’optique du dialogue et de la solidarité. Une série d’associations étaient présentes. Nous avons pu nous entretenir avec certains de leurs membres.

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Vers 14h10, alors que nous arrivons au Hall situé avenue de Marathon (après certaines difficultés pour nous repérer), nous pouvons voir les stands des associations se préparer. Parmi celles-ci, LISALISI Congo, dont les tables se situent juste tout près des portes d’entrée. Celles-ci laissent entrer un vent qui gêne particulièrement les personnes installant affiches, flyers, livrets, ballons avec ruban rouge, romans-photos à vocation éducative, paquets de préservatifs, … LISALISI signifie « entraide » en lingala. Sa présidente est Francine Djema. Arzina Ismaël Fataki de l’association : « On a demandé à LISALISI d’organiser cette deuxième édition de l’African Day. Nous sommes là pour soutenir et montrer à la communauté qu’il faut être solidaires entre nous, pour promouvoir notre asbl et les artistes amateurs. Le but est que les gens soient solidaires face aux maladies sexuellement transmissibles, comme le sida, qu’ils se parlent, qu’ils discutent, s’aident, … Et ensuite, nous voulons élargir cette solidarité dans les rapports entre les différentes communautés en Belgique ».

Parmi les autres associations présentes, il y a LIBIKI (« guérison » en lingala). Et aussi Congokulture, qui est enregistrée au près de l’UNESCO. Elle a été fondée en 2006 à Bruxelles. Elle dispose d’une aile belge et d’une aile canadienne. C’est aussi un site web : http://www.congokulture.net/ . Lina Racine, de l’aile canadienne, nous explique : « L’île de Montréal compte environ deux millions d’habitants. Il y a 15 000 Congolais, si on ne compte que les adultes. Montréal est une ville de prédilection pour les migrants congolais. Il y a aussi des Congolais dans l’Ouest anglophone, avec lesquels on parvient à avoir des contacts. Le mandat principal de l’association est de faire la promotion des arts et de la culture de la République Démocratique du Congo. Un autre point est de faire des ponts entre les artistes et artisans congolais et de la diaspora. A partir du Québec, nous avons également commencé à développer des liens avec les artistes congolais présents aux Etats-Unis. Le site est mis à jour quotidiennement à partir de Bruxelles et de Montréal. Les premières années sont difficiles pour une asbl, mais nous avons des projets. Il n’est pas facile de vivre de son art en général. Mais pour un Africain, c’est doublement difficile. Par artistes et artisans, nous avons une définition large : sculpteurs, écrivains, comédiens, … Par exemple, il y a Bonbon Fifi, un comédien qui jouait à Kinshasa. Il vit aujourd’hui en Caroline du Nord. Pour beaucoup – peut-être pas pour les jeunes qui vivent ici – c’est un excellent comédien. Nous tentons de montrer qu’il existe toujours. Il joue pour l’instant dans une série sur les Congolais aux Etats-Unis. Et je peux vous citer d’autres exemples ». Concernant plus précisément la problématique du sida, « j’ai travaillé dans le domaine de la prévention au Canada. Pour la communauté africaine, c’est particulièrement catastrophique. Il y a des problèmes de tabous, de mythes, de croyances. Personne n’est épargné, aucune communauté ne l’est. Mais c’est particulièrement marqué chez les Congolais. Il y a beaucoup de travail à faire. Les obstacles sont les mêmes que dans la communauté congolaise de Bruxelles. Le projet de prévention entrepris à Montréal il y a quelques années s’est soldé par un échec. Les besoins sont restés les mêmes, sont restés criants …Donc on projette de le relancer, mais pour cela, on aimerait avoir des contacts avec les Congolais de Belgique, où souvent la réalité est la même. Nous sommes donc ici pour jeter des ponts et aussi échanger des informations ».

Parmi les autres associations présentes, il y a Culture-Espoir. Un de ses représentants nous explique qu’elle « vise à promouvoir la culture africaine, en particulier congolaise, puisque nous sommes nombreux à être originaires de là. Le plus important est de trouver l’identité africaine, de redécouvrir l’identité de l’homme noir. C’est quelque chose qui nous a échappé dans notre histoire. On limite notre histoire à ce qu’il y a eu après l’arrivée des Occidentaux. On veut que nous vivions dans un monde mondialisé en abandonnant notre identité, nos valeurs africaines et nous avons un problème avec cela. On veut redécouvrir notre identité et nos valeurs, alors que beaucoup de jeunes sont perdus dans l’identité européenne et l’identité américaine. Ce que Léopold Sedar Senghor et Aimé Césaire ont fait au niveau de la littérature est très bien, mais nous cherchons un langage africain ou négro-africain. Il existe ». Concernant la problématique du sida, « ce problème tue beaucoup de gens en Afrique et nous travaillons dans tous les endroits où l’on parle de l’Afrique et de ses problèmes. Nous sommes là pour le sida, mais aussi pour la famine et le problème d’un rapport économique inégal qui est maintenu entre l’Occident et l’Afrique. L’Europe dit qu’elle veut travailler en toute amitié avec l’Afrique. Mais dans une relation d’amitié, il faut aussi reconnaître les crimes et les erreurs que l’on a commis. Et l’Europe a voulu nier l’identité africaine ».

Du côté des artistes, nous avons pu recueillir les propos de Razy, auteur-compositeur : « Le sida concerne tout le monde. Nous voulons aider les gens atteints par la maladie, leurs proches, leurs amis. Il faut amener les gens atteints à se sentir humain. On veut parler aux proches et aux amis pour leur expliquer comment se conduire et comment soutenir les gens atteints. Nous voulons qu’ils se sentent comme les gens atteints de n’importe quelle autre maladie. On tolère quelqu’un qui a une pneumopathie. On veut aussi que ce soit le cas des gens atteints du sida ». Un jeune artiste parle aussi des difficultés qu’il rencontre : « On fait de la musique et du rap. On aimerait bien avoir des possibilités, des pièces et des locaux pour notre activité artistique. On veut avancer, aller de l’avant. Mais on ne nous encourage pas assez. Certains quartiers n’ont pas le droit d’être encouragés ».