Au lendemain du 11-Septembre : une frénésie de mythes médiatiques
Au lendemain du 11-Septembre : une frénésie de mythes médiatiques
valentine11 september 2009 – 10:43
Ni les grands médias ni les médias indépendants n’ont abordé les événements du 11-Septembre avec un esprit ouvert. À quelques très rares exceptions, les grands médias et les médias alternatifs indépendants ont balayé certaines questions essentielles sur le 11-Septembre en les qualifiant de « conspirationnistes » ou « antipatriotiques » [ou en France, « antiaméricaines », NdT]. Même la presse de gauche, dont The Nation, In These Times, Mother Jones et The Progressive, entre autres, a constamment fait preuve de résistance, voire d’hostilité, envers une enquête complète et indépendante sur les attentats. Peut-être certains progressistes empêcheurs de tourner en rond ont-ils oublié les paroles d’une de leurs propres icônes, Emma Goldman, féministe et anarchiste américaine, qui avait noté avec pertinence que : « Le péché le plus impardonnable dans toute société est la liberté de pensée ». À l’instar de leurs pairs des grands médias, les journalistes de la presse indépendante ont souvent mis l’accent sur des personnalités excentriques ou des déclarations extrêmes au lieu de se concentrer sur les éléments troublants soulevés par les sceptiques. De telles pratiques institutionnalisent les actes d’autocensure qui s’appuient sur la mythologie historique américaine, phénomène que nous analyserons plus loin dans cet article. (2)
La mythologie traditionnelle américaine fut invoquée pour exalter la version officielle du 11-Septembre, qui est devenue la seule et unique version. Tony Judt, historien à l’Université de New York, a récemment regretté que le discours moderne tournait pratiquement uniquement autour « de versions officielles telles qu’elles sont officiellement formulées et perçues ». (3) Rien n’est plus vrai dans le cas du 11-Septembre. Les grands médias et même la presse progressiste ont constamment adopté la version officielle soutenue par le gouvernement et formalisée dans le Rapport de la Commission sur le 11-Septembre. Selon cette version officielle, 19 islamistes radicaux ont conspiré et percé les défenses du pays le mieux protégé du monde. Parce que les services de renseignement ont ignoré les nombreuses mises en garde, ces terroristes ont réussi à prendre le système de défense des États-Unis par surprise, détourner 4 avions, et en faire écraser 3 sur des cibles qui symbolisent la puissance économique et militaire des États-Unis. (4)
Mais est-ce la véritable histoire, et est-ce là toute l’histoire ? Existe-t-il d’autres versions qui cadrent mieux avec les faits ? Y a-t-il des détails importants qui sont ignorés ? Autant de questions que les grands médias n’ont pas posées et n’ont pas encouragé le public à se poser non plus. La résistance des grands médias, commerciaux et indépendants, a efficacement empêché de véritables reportages, de vrais débats et une analyse en profondeur sur le 11-Septembre. Cette étrange absence a fait du 11-Septembre un sujet qui revient souvent dans les publications de Project Censored. (5)
En fait, certains hauts responsables s’en sont même pris à ceux qui mettaient en doute la version officielle du 11-Septembre, comme s’ils étaient des hérétiques, et ils persistent à employer des arguments aux accents religieux pour défendre la mythologie américaine et la version officielle du 11-Septembre. Tucker Carlson, de la chaîne MSNBC, a illustré cette tendance lors d’une interview du Dr David Ray Griffin, philosophe des religions et spécialiste du 11/9. Lors de l’émission, Carlson a critiqué le professeur pour avoir mis en doute la version officielle du 11/9. Dès que Griffin a affirmé qu’il rejetait la version du gouvernement sur le 11/9, Carlson l’a interrompu et a lancé : « ... C’est mal, c’est blasphématoire, c’est un pêché que de suggérer, de laisser entendre ou d’encourager des gens à croire que le gouvernement américain aurait tué 3 000 de ses concitoyens, parce que c’est faux. » (6) Dans cet exemple, comme souvent, l’interviewer a tué dans l’œuf l’idée même d’un débat autour des idées alternatives sur le 11/9, cadrant ainsi la suite de l’interview et renforçant les mythes de la version officielle.
Nous sommes ici en présence d’une question cruciale : la fabrication de mythes par les médias décourage le pluralisme des points de vue sur la réalité, et induit par conséquent une forme de censure.
« Les mythes auxquels on croit ont tendance à devenir des vérités »
George Orwell
Avant même de devenir un pays, l’Amérique s’est toujours appuyée sur la mythologie culturelle pour se donner du sens et un but. Ceci est évident dans la croyance exprimée par plusieurs des premiers dirigeants de l’époque coloniale selon lesquels l’Amérique et le Nouveau Monde étaient « des terres vierges », des terres libres de toutes les souillures de l’Histoire qu’ils avaient abandonnée derrière eux en Europe. Le dirigeant puritain John Winthrop avait déclaré que l’Amérique « sera comme une cité sur la colline », vue et vénérée comme la nouvelle Terre Promise. (7)
Au fur et à mesure que leurs besoins changeaient, les Américains se sont racontés de nouvelles histoires. Pour créer une nouvelle république, les Américains devaient créer de nouvelles croyances impulsées par un sentiment de destin national. Au XIXe siècle, cet amas d’idéaux finit par s’imposer dans les esprits de la plupart des Américains sous couvert du « destin manifeste ». Ce terme, lancé par John O’Sullivan, un journaliste et mythologue du XIXe siècle, se basait sur l’idée que l’Amérique était à la fois exceptionnelle et triomphante dans toutes ses entreprises ; que l’Amérique, par une inspiration divine, était destinée à devenir le phare du monde de la démocratie, et que la nouvelle république n’emploierait les armes que pour défendre ses intérêts nationaux. (8)
Puisque les intellectuels, les politiciens, les journalistes, les responsables et autres personnalités médiatiques ont depuis longtemps assimilé ces mythes, ils sont partie prenante de la grande narration de l’histoire américaine. Cependant, il existe d’autres versions plus proches de la réalité historique qui contredisent souvent la ligne officielle.
Au lendemain du 11-Septembre : une frénésie de mythes médiatiques
Dans toute période de traumatisme psychologique, les sociétés tendent à se raccrocher à leurs mythes. Après le 11/9, de nombreux Américains désorientés se sont retournés vers leur mythologie traditionnelle pour retrouver du sens et un but collectif ; personne ne voulait être perçu comme antipatriotique. Toujours attentifs à l’état d’esprit de l’opinion publique et aux tendances, les politiciens ont eu recours aux termes familiers des mythes traditionnels pour expliquer les événements qui ont suivi. En retour, les médias, en accord avec de puissants pouvoirs politiques, ont ressuscité les mythes du destin national et de la loyauté, de l’exceptionnalisme moral, du triomphe sur l’adversité, pour expliquer les événements récents.
En tête du mouvement dans les médias, Dan Rather, le présentateur star de CBS déclara : « Je vais faire mon travail de journaliste, mais en même temps je vais leur accorder [à l’administration Bush] le bénéfice du doute, à chaque fois que ce sera possible dans une telle situation de crise, d’urgence. Pas parce que je crains une réaction du public, mais parce que je veux être un Américain patriote et fier de l’être. » (9) Plus tard, Rather regretta ses propos, mais à l’époque ils renforcèrent le pouvoir du nationalisme aveugle en temps de crise. Dans les grands médiaux commerciaux, la plupart ont abandonné leur rôle de critiques et se sont transformés en simples larbins du pouvoir.
Le Président George W. Bush a poursuivi dans la voie de la mythologie nationaliste après les attentats du 11/9 en affirmant que le monde avait changé et était désormais divisé en deux, entre le Bien et le Mal. Les peuples et les nations à travers le monde devaient choisir leur camp. Dans cette conception manichéenne, les « ennemis » ne se trouvaient plus uniquement à l’étranger, ou « là-bas » comme au cours des deux dernières guerres mondiales, mais désormais « ici » aussi, et peut-être même des Américains en faisaient-ils partie.
Peu après le 11/9, Bill Maher, animateur de l’émission « Politically Incorrect » sur la chaîne ABC, réagit à une déclaration du Président Bush selon laquelle les terroristes du 11/9 étaient des lâches. Maher répliqua sèchement : « C’est nous qui avons été des lâches. En balançant des missiles de croisière à des milliers de kilomètres. Ca, c’est de la lâcheté. Rester dans l’avion lorsqu’il frappe l’immeuble. Vous pouvez en penser ce que vous voulez, mais c’est tout sauf de la lâcheté. » (10) Peu après, Maher a été viré de son émission sur ABC. En réponse à Maher, le porte-parole de la Maison Blanche, Ari Fleischer, avertit que dans un monde post-11/9, les Américains devaient « faire attention à ce qu’ils racontaient ». (11)
Un tel néo-McCarthysme montrait le risque encouru par ceux qui prenaient leurs distances avec le discours nationaliste. (12) D’une manière ironique, ce sont les journalistes qui auraient dû mener les débats après le 11/9, tout en veillant au respect du pluralisme. Mais, à l’instar de Dan Rather, beaucoup sont devenus de simples sténographes du pouvoir en place, marginalisant et même diabolisant toute analyse « hérétique » importante.
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Article original en ligne ici :
http://www.projectcensored.org/asse...
Traducteurs :
VD pour Le Grand Soir http://www.legrandsoir.info Et Arno Mansouri pour ReOpen911 http://www.ReOpen911.info
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