Mauroy05 oktober 2009 – 12:51

Le rapport « Sharing the effort under a global carbone budget » est basé sur une enquête réalisée par le bureau d’études ECOFYS, qui identifie différentes méthodes pour partager l’effort de réduction des émissions mondiales de gaz à effet de serre d’au moins 80% en 2050 et de 30% en 2030, par rapport aux niveaux de 1990.

« Pour éviter les conséquences les plus graves et les plus dramatiques du changement climatique, les gouvernements doivent mettre en place des mesures ambitieuses et se tenir à un strict budget global de CO2, » dit Sam Van den Plas, spécialiste climat au WWF-Belgique.

« Si les gouvernements adoptent des règles trop souples sur les émissions de gaz à effet de serre, nous aboutirons à un chaos climatique. Car au bout du compte la planète Terre ne peut convertir qu’une certaine quantité de gaz à effet de serre mais n’a absolument pas la capacité de compenser l’excès d’émissions. Nous n’avons qu’une seule planète, et elle a besoin d’un budget pour les émissions de gaz à effet de serre ».

« Finalement, établir un budget global de CO2 revient tout simplement au même que de déterminer un plafond global pour les émissions des gaz à effet de serre ».

Cette analyse estime l’enveloppe globale de gaz à effet de serre – c’est-à-dire la quantité d’émissions acceptables pour limiter l’augmentation de la température à moins de 2°C– à 1600 Gigatonnes CO2éq [1] entre 1990 et 2050. Puisque le monde en a déjà émis une grande partie, le budget restant aujourd’hui jusque 2050 est de 970 Gt CO2éq. Pour que d’ici là, il n’y ait pas plus de 970 Gt CO2éq. émis, le rapport identifie trois scénarios qui peuvent être appliqués pour répartir les charges et les bénéfices de façon juste et équitable.

Dans tous les scénarios, ce sont les pays développés qui devront fournir le plus d’efforts. Par exemple, d’ici 2050, les pays de l’Union européenne devront réaliser une réduction de leurs émissions d’environ 100%, voire plus. Mais étant donné que les pays ne pourront pas réduire leurs émissions de plus de 100%, ils devront donc financer la réduction des émissions dans les autres pays pour atteindre leurs objectifs.

Les pays à forte croissance, comme par exemple la Chine ou le Brésil, auront selon le scénario plus ou moins d’espace pour augmenter leurs émissions à court terme. En 2050, ils devront aussi réduire leurs émissions en chiffres par rapport aux niveaux de 1990.

Et dans les trois scénarios, ce sont les pays pauvres qui auront le plus la possibilité d’augmenter leurs émissions.

Actuellement, les délégations de tous les gouvernements sont réunies au sommet pour le climat à Bangkok, en Thaïlande, pour les nouvelles négociations des Nations Unies sur le climat. Cette réunion représente une étape supplémentaire pour établir les fondements pour le succès du sommet pour le climat qui aura lieu à Copenhague en décembre, où le monde devra conclure un nouvel accord sur le climat. WWF demande que les pays industrialisés s’engagent à une réduction de 40% des leurs émissions d’ici 2020 par rapport aux niveaux de 1990.