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[Opinion] Socialiste «romantique» (Autopsie d'un système)

[Opinion] Socialiste «romantique» (Autopsie d'un système)

Le socialisme, côté PS, rime trop souvent avec cynisme, affairisme, clientélisme et carriérisme. Par son système des privilèges, le PS occupe le pouvoir pour le pouvoir. C'est la fin d'un rêve.

Jean GUY, Ancien rédacteur en chef du quotidien «Le Peuple»

Interrogé, voici peu, par un confrère flamand qui me demandait si le PS n'était pas «trop» dominant en Wallonie, je lui ai répondu que c'était le résultat du suffrage universel et que, en l'occurrence, il n'était pas question de le remettre en cause.

Reste, pour l'essentiel, l'usage quotidien que l'on fait du vote du peuple, pour employer, par les temps courants, un mot gonflant, un tantinet suranné et fort vidé de son sens, faut-il bien le dire, le constater, l'assumer et l'avouer.
Ceci dit, connaissant fort bien le PS de l'intérieur, pour l'avoir tutoyé dans ses grandeurs, ses misères, ses éclats et son intimité, pour l'avoir aimé et m'en être séparé, comme un amant trahi, mais nostalgique, je mesure mieux aujourd'hui sa force et ses faiblesses.
A l'aune, sans doute, de mes idéaux.

Quand nous avons quitté, ensemble, comme envisagé depuis longue date le PS, Ernest Glinne et moi, Ernest-le-Rebelle, mon camarade, m'a dit: «Depuis quarante ans, j'essaye de changer le PS de l'intérieur. C'est impossible!»
Récemment, lui aussi interrogé par un confrère flamand («De Morgen») sur mon compte, Philippe Busquin, qui présida fébrilement le PS dans une période décadente, dit de moi: «Jean, c'est un socialiste romantique!»

Quel bel hommage!, en vérité. À l'heure justement où socialisme, côté PS, rime trop souvent avec cynisme, affairisme, clientélisme et carriérisme. Vive le romantisme!

Or, à  quoi, assistons-nous? Au réalisme ego pur et dur. A l'occupation du pouvoir pour le pouvoir. A la fin du rêve. Au triomphe de Ravaillac et à  l'assassinat de Mendès-France. Le radical-socialiste Mendès-France qui reprenait la leçon de Jaurès: «C'est à  nous de fatiguer le doute du peuple par la persévérance de notre dévouement.»

Tu parles!
Sans Machiavel, sans Fouché, sans Talleyrand, le système PS s'est installé sans penseur ou grand ordinateur. Du boulevard de l'Empereur au même boulevard de l'Empereur (siège du PS à  Bruxelles), de ministre à  ministre, de cabinet ministériel à  cabinet ministériel, de province à  province, de ville en ville, de village à  village, de section locale à  section locale... C'est le système des privilèges.

Chacun doit sa place au PS et la considère comme un privilège. Échu du droit du prince ou de quelque potentat régional, provincial ou local. D'un haut membre de la hiérarchie de la RTBF jusqu'à  un locataire social, chacun doit être conscient du «privilège» qu'il a reçu.
Une sorte de conférence de la solidarité promotionnelle!

Partout, parti ou administration, l'organisation est semblable, par paliers ou escaliers. Un tout petit «entourage» du chef qui «privilégie» un petit groupe qui lui-même donne du galon -et des privilèges- à  d'autres... Etc. Dans ma grand-ville (Charleroi), il ne me serait guère difficile de remonter les «escaliers». La formule est largement répandue avec ses exceptions comme La Louvière du vrai et bon Willy Taminiaux.
Cette occupation du pouvoir pour le pouvoir, avec ses avantages, est devenue obsessionnelle, sportive, culturelle, judiciaire, éducative, sociale, médiatique, entrepreneuriale même, et parfois surtout... occupation du pouvoir pour le pouvoir partout...

Faut-il, par parenthèse, souligner que les trois patrons des trois chaînes télé les plus importantes de Wallonie-Bruxelles (RTBF, RTL-TVI, Be-TV) sont tous PS, que sur treize administrateurs de la chaîne publique, sept sont PS et que, on n'est jamais assez prudent, le président-ministre y a mis comme vice-président son plus proche et plus fidèle collaborateur?
Occupation du pouvoir, soit et certes.
Mais pour quoi faire?

Je suis décidément un socialiste romantique...