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Vénézuela: Les médias contre le peuple

Vénézuela: Les médias contre le peuple

Le cinéma d'attac proposait hier soir un documentaire intitulé « médias contre tambours », le film de Dominique Berger et Sarah Fautré exposait l'incroyable tentative de prise de pouvoir mise en place par les patrons et les médias privés vénézuéliens en avril 2002.

Le 12 avril 2002, le président vénézuélien Hugo Chávez était renversé et remplacé à la tête du pays par M.Carmona, le patron des patrons vénézuéliens, bien aidé dans son entreprise par les grands médias privés. Le lendemain, des milliers de manifestants descendaient dans la rue pour remettre « leur » président au pouvoir. Le peuple l'a donc emporté sur les médias.

Le Vénézuela compte 7 grandes chaînes de télévision, 6 chaînes privées et une publique. Les 6 grandes chaînes privées sont dirigées par des puissants patrons et regardées essentiellement par les classes moyennes et aisées du pays, elles sont ouvertement contre le président et le gouvernement en place. La chaîne publique, qui soutient évidemment Chávez est plutôt regardée par les classes plus pauvres. Dans un pays pourtant riche (plus grand producteur de pétrole d'Amérique du Sud) mais où la mauvaise gestion de ces richesses a entraîner 70% de la population en dessous du seuil de pauvreté, cette classe populaire est évidemment largement majoritaire.

La tentative de prise de pouvoir est donc le résultat d'une véritable manipulation médiatique, les chaînes privées n'hésitant pas à traiter le président en place de néo-communiste sauvage et à parler d'un régime dictatorial. Un exemple de détournement flagrant d'un fait d'actualité: Les médias privés ont passé en boucle les images montrant 5 partisans de Chávez qui tiraient des coups de feu depuis un pont, selon ces médias, ces hommes tiraient sur la manifestation qui se déroulait ce jour-là contre le président. Or, ces personnes répondaient en réalité à des tirs de rebelles anti- Chávez et la fameuse manifestation n' est en réalité même pas passée à cet endroit de la ville. Mais l'angle de la caméra et les commentaires accompagnant les images ne permettaient pas de comprendre la situation réelle.
La division du Venezuela est due aux inégalités financières mais également à un problème de racisme. La classe populaire, qui soutient Chávez , est constituée en grosse majorité de personnes de couleurs. Alors que les opposants au régime ont plutôt la peau blanche et traitent ouvertement leur dirigeant de « nègre aux cheveux crépus ».

On peut également s'étonner du peu de retentissement qu'à eu l'affaire en Europe et dans le monde. Cette situation s'explique par les affinités des grands patrons vénézuéliens avec l'administration Bush mais également avec Aznar, alors premier ministre espagnol (l'Espagne occupait la présidence de l'union européenne à cette époque). Les ambassadeurs des États-Unis et d’Espagne à Caracas se précipitant même pour saluer le président imposteur. Le journaliste du Monde diplomatique Maurice Lemoine constatait également le peu d'intérêt de la part des journalistes européens pour l'Amérique du Sud. Selon lui, les rares reporters qui s'y rendent ne parlent la plupart du temps pas un mot d'espagnol, ils logent à l'Hilton et ne se rendent que dans les quartiers bourgeois ou le centre ville, plus sûr au niveau sécuritaire mais qui ne reflète évidemment pas la situation vécue par la plupart des habitants du pays.
Pour répandre d'autres idées que celles défendues par les grands médias privés, les Vénézuéliens se sont notamment exprimés sur les murs de la ville, couverts de slogans en faveur du leader populaire. La distribution de fréquences et l'autorisation d'émettre pour des télévisions ou radios communautaires apparaît comme une autre alternative aux médias privés sous l'influence des grandes firmes commerciales. Ces petits médias sont bien sûr pro- Chávez, les opposants ayant déjà 6 grandes chaînes pour diffuser leurs idées mais si un jour une télévision ou une radio locale opposée au président demandait l'autorisation d'émettre, on peu se demander quelle serait la réaction de ce dernier.

Force est toutefois de constater que ce président, qui selon les Vénézuéliens « les rend tous fous » est resté proche du peuple. Chaque dimanche, dans une émission télévisuelle en directe qui peut durer de trois à sept heures, le président s'entretient avec les habitants qui peuvent lui téléphoner en direct. Il faut aussi remarquer que pour un président soit disant dictatorial, laisser une telle liberté d'expression aux médias qui n'arrêtent pas de le descendre, et qui on même formaté un coup d'état, c'est assez fair-play.

Quant à l'opposition, depuis que Chávez a été plébiscité par 58% de la population lors d'un référendum en août 2004, elle semble accusée le coup...

Le cinéma d'attac se poursuit encore jusqu'au 4 décembre au botanique. Renseignements au 0494/80.88.54 ou sur http://bxl.attac.be