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[Irak-rapport] War profiteers- Bechtel : qui sème le vent …

[Irak-rapport] War profiteers- Bechtel : qui sème le vent …

Les infrastructures irakiennes ont été détruites par les deux guerres du Golfe et douze ans d’un embargo meurtrier. Pour Bechtel, c’est là l’occasion de prendre pied dans la région en s’attribuant un rôle clé dans la reconstruction. Au plan politique, c’est capital, car les Etats-uniens ont encore l’illusion de pouvoir conquérir les esprits et les cœurs d’une population pourtant écorchée vive du fait de leur politique. Mais la suite démentira complètement ce scénario, jusqu’au départ de la firme annoncé en début novembre 2006.

Bechtel signe un petit contrat bien goupillé de 1,03 milliard de dollars avec l’USAID pour la reconstruction. Les relations de la firme n’ont pas été un handicap. Bechtel recourt au service de nombreux sous-traitants, dont General Electric, Siemens et près de 90 firmes irakiennes. Et un certain triomphalisme est affiché : en 2004, les dirigeants de la firme clament que pour 2003, le port de Umm Qasr a été drainé, de manière à recevoir des bateaux humanitaires et que 1200 écoles pouvant accueillir 1 million d’élèves ont été reconstruites pour la rentrée scolaire. Pour janvier 2004, ce serait 10 cliniques dans la région de Bagdad et de Bassora. La réalité serait un peu différente. Nombre d’écoles que Bechtel prétend avoir reconstruites ont été découvertes par les enquêteurs de Corpwatch dans un état négligé. Les murs et les portes ont été repeints, de nouveaux câbles électriques ont été placés, certains sanitaires remplacés, mais le problème fondamental restait entier : le système d’évacuation ne fonctionnait toujours pas car rien n’avait été fait. En outre, les chasses d’eau bon marché s’étaient pour la plupart brisées dans les semaines suivantes. On reproche à Bechtel l’opacité de son plan de reconstruction et le fait qu’aucune vérification n’est faite quant aux travaux.

Concernant l’électrification du pays, les objectifs n’ont pas été atteints. Le but affiché de Bechtel était de restaurer 9000 MW d’électricité, soit le niveau d’avant l’agression de 1991. Objectif qui ne sera pas atteint pas Bechtel dans les mois suivants. Un an après l’invasion, les coupures d’électricité de plus de 24 heures étaient toujours monnaie courante. L’installation de Daura, qui pourrait fournir un tiers de la capacité générative de la ville n’en fournissait qu’un dixième en décembre 2003. Selon un manager de Babcok Power, sous-traitant de Siemens, « Bechtel est juste venu pour prendre des photos. On ne peut pas juger où en est le travail de Bechtel puisqu’il ne sont jamais là ».

On peut aussi remarquer que Bechtel a un passé sulfureux en Irak. Une investigation sénatoriale a révélé en octobre 1992 que 60 livraisons de cultures biologiques ont été faites au laboratoire militaire du régime baasiste de 1985 à 1989. A l’époque, nous sommes en pleine guerre Iran-Irak et Saddam Hussein est alors l’allié de Washington. En 1988, Bechtel avait signé un contrat avec le régime pour construire une installation pétrochimique près de Bagdad. Celle-ci a servi à fabriquer des armes bactériologiques utilisées dans le cadre de la guerre avec Téhéran, mais aussi contre la population kurde d’Irak.

Le 3 novembre 2006, on peut apprendre que Bechtel a décidé de quitter l’Irak. Le contexte sécuritaire n’est évidemment pas étranger à la décision. En trois ans de présence, la compagnie a vu 52 de ses salariés tués et 49 autres blessés suite à des enlèvements, des attaques et des sabotages.


BECHTEL

Année de fondation : 1898

Pays : USA

Quartier général : San Francisco, California

Activités : construction

Montant du contrat : 1,03 milliards (pour 2003) ; 2,3 milliards de dollars au total.

Conseil d’administration:

  1. Riley Bechtel, (Chairman & Chief Executive Officer ; entré en février 2003 au Export Council du président Bush, chargé de conseiller celui-ci sur la politique commerciale ; membre de la Commission Trilatérale)

  2. Steve Bechtel, Jr., (Chairman, en retraite, père du précédent)
  3. Alan Dachs, (President & Chief Executive Officer, Fremont Group)
  4. Bill Haynes, (Senior Counselor ; ex-président de la Standard Oil Company of California)
  5. Sir John Jennings, (Senior Counselor ; a occupé de nombreuses fonctions chez Shell des années 60 à 2001 ; manager à la Petroleum Development Oman dans les années 70 ; fait Companion of the British Empire en 1985)

Relations:

Il s’agit ici d’une entreprise établie depuis longtemps dans le tissu politique états-unien. Nous nous limiterons à ses relations sous les administrations les plus récentes.
Daniel Chao, vice-président de Bechtel Holdings Inc., a été nommé membre du Comité Consultatif pour l’Export-Import Bank en août 2002. Cette banque est l'agence fédérale du crédit à l'exportation. Sa mission est d'aider à financer l'exportation de marchandises et de services américains vers les marchés internationaux. George Shultz, secrétaire au Trésor sous Nixon et secrétaire d’Etat sous Reagan, a été président de Bechtel de 1974 à 1982 et directeur de 1989 à avril 2006. Il est en outre chroniqueur régulier au magazine Forbes, dont le directeur Steve Forbes est membre du PNAC. Caspar Weinberger, secrétaire à la Défense de 1981 à 1989, a été vice-président de Bechtel. En 1998, le général des Marines Jack Sheehan rejoint la firme comme vice-président en charge des projets européens, africains et asiatiques, poste qu’il occupera jusque 2000. Il a occupé des fonctions de haut commandement à l’OTAN jusque 1997. Il a en outre siégé au Defense Policy Board, qui joue un rôle de conseiller du secrétaire à la Défense. De nombreuses personnalités y ont siégé, comme Richard Perle, un des maîtres à penser du néo-conservatisme et signataire de certaines publications du PNAC.

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