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80.000 adieux à  Joe

80.000 adieux à  Joe

La marche silencieuse et apolitique en l'honneur de Joe a mobilisé les foules. Sous le silence de rigueur, l'émotion de tout un peuple était palpable. Compte-rendu d'un défilé à  la mémoire d'un « copain » exceptionnel.

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(foto, han Soete)

Il est à  peine plus de 14 heures et déjà  le boulevard Pacheco, au centre de Bruxelles, accueille les participants à  la marche silencieuse organisée en l'honneur de Joe Van Holsbeek, tué il y a 11 jours à  la Gare Centrale par deux agresseurs toujours en fuite.

A l'intérieur de la station de métro Botanique, toute proche du lieu de départ de la marche, les wagons du métro déversent sur les quais - surveillés par des agents de police - des hordes de groupes. Des fleurs aux mains et de la détermination dans le regard, ils s'avancent vers le lieu de rendez-vous: cette marche symbolise un dernier hommage rendu à  Joe mais elle se veut aussi porteuse d'un message aux autorités: PLUS JAMAIS CA.

Les camarades de Joe de l'Institut Sacré-Coeur de Linthout sont également présents. Zigzaguant dans la foule, ils font circuler la pétition qu'ils ont initiée suite à  la mort de leur ami et à  travers laquelle ils revendiquent plus de sécurité dans les lieux publics mais aussi le renouement du dialogue avec la jeunesse délinquante. Pour eux donc, point de répit; les réactions que suscite leur présence quotidienne à  la Gare Centrale sont par ailleurs encourageantes: les feuilles à  signer placées devant l'urne dédiée à  Joe au sein même de la gare se remplissent en un rien de temps et le soutien témoigné par les voyageurs est porteur d'espoir.

A l'entrée du boulevard, il n'est pas encore 15 heures que déjà  des salves d'applaudissement se propagent dans la foule et font se redresser les poils sur la peau. Sentiment universel pour une marche universelle; des communautés aux origines diverses sont venues partager leur volonté de dire adieu à  Joe. Dans cette masse dense et multiculturelle qui se forme, l'émotion est à  son comble. Pour tous aujourd'hui, Joe, c'est la jeunesse belge, quelles que soient ses origines. Aujourd'hui, Joe était le fils et le frère de tous, qu'elle qu'ait été sa religion.

Aux alentours de 15 heures, les Scouts dont Joe faisait partie se sont donnés la main pour former une ligne qui devait être la tête de cortège. Ils se sont avancés un quart d'heure plus tard, marquant le début de cette marche silencieuse. Point de cris donc, les revendications se sont tues mais pouvaient bel et bien se lire dans les yeux d'une foule émue. Devant ce spectacle insolite d'intimité partagée, on ne peut s'empêcher de se demander ce qui est le plus effrayant: le meurtre de Joe où ce que cet acte injuste fait se dégager d'un société qui, depuis 10 jours, ne cesse de dénoncer à  corps et à  cris une insécurité aliénante?

Un peu partout dans la foule, on aperçoit des foulards rayés: les scouts sont venus en masse, de toute la Belgique. Les louveteaux Saint-Clément de Watermael-Boisfort ont répondu présent et Samuel, 10 ans, nous avoue qu'il aurait bien voulu aider Joe, que c'est dommage qu'il soit mort « pour ça, pour un MP3 ». La responsable du groupe nous explique que les enfants posent beaucoup de questions sur les circonstances du crime et ressentent beacoup de tristesse. Sarah et Din, immigrés de deuxième génération, respectivement d'origine espagnole et albanaise, expriment quant à  eux leur incrédulité par rapport aux effets potentiels de la pétition. « Je ne pense pas que ça va changer grand chose », dit-elle. Et Din de poursuivre: « En plus, la solution, c'est pas d'instaurer un état policier! » D'une autre génération, la mère de Sarah, active dans le monde associatif, évoque le rôle des associations, primordial dans le processus d'intégration. Elle souligne néanmoins que l'intégration n'est pas le seul problème à  pointer du doigt. « Selon moi, il s'agit avant tout d'une question d'éducation », poursuit-elle.

Face à  cette remarque, on ne peut s'empêcher de penser aux difficultés maintes fois éprouvées mais peu de fois réfléchies, d'une génération de parents cobayes d'une société à  laquelle mai '68 a arraché toute expression restante d'autorité. Que dire dès lors de ceux qui se battent contre cette nouveauté sociologique et qui doivent y ajouter les tiraillements psychologiques dus à  l'entre-deux culturel duquel ils se débattent en vain?

Du côté de la communauté maghrébine, Mohammed et Ismaël, étudiants de 20 ans d'origine marocaine, dénoncent l'acte commis par les deux agresseurs. Pour eux, une seule solution pour réduire la criminalité: être plus sévère avec les criminels. Quant aux agresseurs de Joe, ils espèrent qu'on va les « enfermer pendant un bon bout de temps », voire « les renvoyer dans leurs pays ».

Devant la gare centrale, un autel monté en l'honneur de Joe comprenait photos et bougies ainsi qu'un espace réservé au dépôt de fleurs. Après s'y être arrêté quelques instants, le cortège a poursuivi sa route jusqu'au palais de justice où la dislocation était prévue sur les coups de 17 heures. Joli épilogue à  un défilé tacite qui a su user de ce dernier symbole pour demander à  qui peut l'assurer que justice soit faite.

autorité

Mai68 a bon dos ; pourtant il me semble que certaines choses très positives commme l'écologie politique par exemple en sont issues. Au lieu d'accuser un événement populaire de nos maux, travaillons notre jardin et soyons des éducateurs attentifs, bienveillants, avouant à  la fois notre faiblesse humaine et notre détermination , notre intention d'être de bons parents, enseignants, etc.

Accuser le passé de nos maux ne résoudra aucun problème mais pourrait donner des arguments aux fatalistes comme aux ennemis de la démocratie.

Soyons des présences dans le monde d'aujourd'hui, et non des ombres tournées vers le passé ; des constructeurs, des inventeurs de futurs, malgré tout.

L'autorité est pour moi le fait de qui est auteur de ses instants , autant que faire se peut, avec sa peur, ses faiblesses, ses défaillances, par son action et son intention vivace.

B. Cotroux. Père de famille, enseignant, auteur-compositeur.

ça me laisse dubitatif ,

ça me laisse dubitatif , moi je mets cet acte sur le compte de la jeunesse et du désespoir et j'ai bien l'impression que cette jeunesse sera de plus en plus déséspéré à  l'avenir.