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« Avec ou sans orange bleue, stop à l’orage bleu »

« Avec ou sans orange bleue, stop à l’orage bleu »

La manifestation de ce samedi 15 décembre 2007 était basée sur deux mots d’ordre : l’augmentation du pouvoir d’achat et le maintien de la sécurité sociale fédérale face au menaces de régionalisation qui pèsent sur elle. On pouvait percevoir en outre un profond mécontentement face à des problèmes sociaux de plus en plus aigus et face à la crise politique actuelle qui empêche d’affronter ces problèmes. Au-delà de cela, la manifestation était porteuse aussi d’une critique des politiques néolibérales décidées au niveau européen.

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foto Han

Etant donné les circonstances, une interrogation plane : le nombre de participants. D’après ce que nous dit un responsable national de la CSC, il y a une quinzaine de cars en provenance de Liège, CSC et FGTB confondues. Il y a un car de la CSC en provenance de Saint-Ghislain. Concernant Mons, le syndicat chrétien a préparé trois cars de 50 personnes. Pour La Louvière, ce sont deux cars de 60. La FGTB de la cité de la louve a mobilisé une cinquantaine de personnes qui ont pris le train malgré les incertitudes. Une vingtaine de personnes sont parties de Soignies. Sans compter ceux qui sont venus par leurs propres moyens.

A 10h30, on pouvait déjà apercevoir un nombre important de personnes près de la gare du midi. Sur une banderole de la FGTB Métal, on peut lire : « La soif de profit de quelques uns tue le pouvoir d’achat des autres ». Les trois syndicats sont présents. On peut discerner entre autres l’ACV Métal, l’ACV Chimie, la SETCA, la BBTK-Leuven, la CSC Services publics, la CNE dont les calicots proclament « Avec ou sans orange bleue, stop à l’orage bleu », néolibéral … Sans oublier des régionales comme la CSC Mons-La Louvière et la FGTB Huy-Waremme. Un militant nous explique : « Les travailleurs doivent se priver de plus en plus de choses dont on ne devait pas se priver précédemment. On a de plus en plus de mal et de plus en plus de charges. On peut voir que tout augmente : le diesel, l’essence, les taxes de roulage. Et dans le travail, on nous demande de plus en plus pour le même prix. Même pour se soigner, c’est de plus en plus dur. Ma femme, mon enfant et moi, on est tombés malades à trois en même temps et on a eu pour 225 euros de seuls frais de médecins. Sans parler des frais de médicaments. Et je pense au gens qui doivent vivre avec 800 euros ! ». Les postiers sont aussi présents. On peut lire sur leur banderole : « Pas de bain de sang social à la Poste ».

On peut noter aussi la présence d’autres composantes dans la manifestation. Il y a des associations comme Intal, OXFAM, qui a installé un stand près de son magasin du boulevard Anspach, et Vie Féminine. Une militante de celle-ci nous dit que « c’est le moment de montrer cette solidarité et d’attirer l’attention sur d’autres problèmes que les querelles des politiciens qui ne correspondent pas à ce que vit la base. La précarisation frappe particulièrement les femmes. C’est certain ! La pension d’une femme est les deux tiers de celle d’un homme. Et elles pâtissent particulièrement des problèmes de logement ». Un panneau souligne que souvent la chasse aux chômeurs est une « chasse aux chômeuses ». A remarquer aussi la présence du mouvement des sans-papiers. « Nous sommes tous des travailleurs » proclame un de leurs calicots. Certains mouvements politiques, comme le PTB, Groen ! et Ecolo et le CAP sont également là.

Le cortège suit le parcours classique, empruntant le boulevard Lemonnier, puis le boulevard Anspach et avançant au rythme des tambours, des coups de sifflet et des explosions de pétard. A 11h30, il arrive à la Place de Brouckère. Parmi les manifestants, on peut en discerner un qui circule avec un gros sac de toile rempli, symbolisant les cadeaux fait sous le gouvernement Verhofstadt aux milieux d’affaires. Il y a aussi le père Noël de la CSC et son porte-parole qui dénoncent les inégalités sociales sur le mode ironique, notamment en pastichant le chant « Petit papa Noël ».

Vers 11h50, le début du cortège arrive au boulevard Albert II, où le podium a été installé. On peut déjà y voir Médecine pour le Peuple qui y a placé un stand. Le groupe MG Band commence son animation et joue quelques classiques du rock, dont du Dobbie Brothers et du Joe Cocker. Vers 12h10, Luc Cortebeeck (CSC-ACV) prend la parole. Il attaque les politiques néolibérales et s’en prend à la Banque Centrale Européenne. Il énonce cinq revendications : ne pas toucher à l’index, « c’est maintenant qu’il peut montrer son utilité » ; lier au bien-être le montant de toutes les allocations sociales « dans le cadre d’une sécurité sociale fédérale et solidaire »; accroître le pouvoir d’achat des travailleurs ; stopper la hausse des prix, notamment de l’énergie et des carburants ; pratiquer « une fiscalité équitable », qui épargne les revenus les plus faibles et soit « organisée sur base de la fortune ». Anne Demelenne (FGTB-ABVV) prend ensuite la parole et remercie les manifestants d’être présents, avançant le chiffre de 25 000 participants. Elle dénonce la crise politique actuelle et le coût de celle-ci pour la collectivité, coût qu’elle évalue à 2,5 milliards d’euros. Elle s’attaque aussi au surendettement et au fait que « de nombreux ménages ne parviennent pas à joindre les deux bouts ». Elle souligne aussi l’augmentation du prix des carburant et l’écart entre les revenus du travail et les autres. Elle revendique également une fiscalité qui touche tous les revenus et pas seulement ceux du travail. Rudy De Leeuw (FGTB-ABVV)dénonce comme « inacceptables, onaanvaardbaar » les appels patronaux à la modération salariale. Il défend des allocations de chômage « décentes ». Il rappelle que la manifestation est le fait des Flamands, des Wallons et des Bruxellois et s’en prend aux séparatistes. Il appelle aussi à une Europe sociale. Jan Vercamst (ACLVB) dénonce la paupérisation. Quant à Claude Rollin (CSC-ACV), il s’en prend aux menaces de régionalisation qui pèsent sur la sécurité sociale : « Nous n’accepterons aucune réforme de l’Etat qui remette en cause l’unité de la sécurité sociale. Les apprentis sorciers de la politique doivent savoir que la sécurité sociale est le fruit de la lutte des travailleurs. Elle ne leur appartient pas ».