Comité d’actions et de soutien autour de l’occupation des sans-papiers à l’ULB
Comité d’actions et de soutien autour de l’occupation des sans-papiers à l’ULB
Un étudiant18 april 2008 – 17:54
Les sans-papiers de l’UDEP ont pris la parole en occupant un bâtiment de l’ULB. Par cet acte de réappropriation d’un espace au cœur de l’université, ils se sont donné collectivement les moyens de leurs luttes. On leur reproche de n’avoir pas demandé l’autorisation, nous y voyons un acte politique dans lequel nous nous reconnaissons pleinement et dont nous entendons porter toute la rigueur.
Appel à un Comité d’actions et de soutien autour de l’occupation des sans-papiers à l’ULB.
Les sans-papiers de l’UDEP ont pris la parole en occupant un bâtiment de l’ULB. Par cet acte de réappropriation d’un espace au cœur de l’université, ils se sont donné collectivement les moyens de leurs luttes. On leur reproche de n’avoir pas demandé l’autorisation, nous y voyons un acte politique dans lequel nous nous reconnaissons pleinement et dont nous entendons porter toute la rigueur.
L’occupation des sans-papiers de l’UDEP au cœur de l’université produit une rencontre inattendue, entre des gens qui d’habitude ne se rencontrent pas. C’est une rencontre d’emblée politique, car le terrain où elle a lieu est celui de la lutte. Ainsi si nous n’avons pas de programme, c’est parce que nous pensons qu’une lutte est politique seulement si les sujets qui y prennent part ne sont pas constitués à l’avance mais sont transformés par la lutte, comme produits par la rencontre. Et une telle rencontre ne pourra qu’avoir lieu à mi chemin entre le soutien aux combats des sans-papiers et la reprise de ce combat dans une désaffiliation de nos identités sociales d’étudiant, de professeur ou de travailleur.
Atermoyant une fois de plus, les autorités de l’ULB ne veulent pas prend de position politique, tout au plus, on parle d’un accueil « symbolique », ailleurs on parle de « soutien de principe ». Il s’agit là d’attitudes attentistes qui n’engagent à rien. Le surgissement de sans-papiers au cœur de l’ULB est là, comme quelque chose d’insupportable et d’insupporté. Probablement l’université préfère donner la parole aux docteurs honoris causas et autres représentants de la misère des autres. Or nous savons que constituer l’autre en « victime » puis parler d’elle, est encore une manière de prendre le pouvoir ; celui, sournois, de la « délégation » ; pouvoir du porte-parole, de l’intellectuel qui croit de son devoir de porter la parole de ceux qui n’y ont pas droit. A cela nous opposons une politique où l’indignité de parler pour les autres fait droit pleinement à la parole de ceux qui n’ont pas part à la parole et donc à la parole des « sans-papiers ».
Depuis longtemps, l’ULB calque sont fonctionnement sur celui d’une entreprise, à chaque question politique qui se pose, elle n’a rien d’autre à proposer qu’une gestion de la crise. Les résignés essayerons toujours de nous enfermer dans des alternatives infernales qui postulent dans une même phrase que si on ne sélectionne pas les meilleurs étudiants on ne pourra pas « offrir » un enseignement de qualité, que si on ne rationalise pas l’offre des cours l’ULB ne sera plus compétitive, que l’ « on ne peut pas accueillir toute la misère du monde » sans que jamais ne puisse se poser, pour elle-même, la question de la production de la misère. Il nous apparaît clair que c’est en détourant le regard de cet horizon qu’une lutte pourra enfin poser de vraies questions, c’est-à-dire des questions qui engagent au-delà d’un simple « plan stratégique ».
Dans une même logique, le gouvernement ne cesse de tenter de gérer les questions que posent les luttes de sans-papiers et ce à coups de lois d’exceptions, de décrets et de circulaires arbitraires, en offrant un cadre légal qui permet l’existence des centres fermés et la pratique des rafles et des expulsions. Or la question des sans-papiers ne cessera à son tour, inépuisablement, de se poser à nouveau sur le plan politique.
L’espace social est plus que jamais l’espace de la ségrégation. Nous nous opposons clairement aux lois scélérates et aux mesures politiques infâmes contre les nouveaux boucs émissaires, ces juifs du temps présent que sont les sans-papiers, les sans-emplois, les sans-voix, les sans-argents et autres sans-droits qui font tache dans la grande aventure du néolibéralisme et du néoconservatisme triomphants. C’est une véritable « guerre » qui a lieu contre ceux qui n’ont pas de papiers, contre ceux qui n’ont pas d’argent, contre ceux dont le travail est dur et ingrat, contre ceux qui viennent d’ailleurs parce qu’ils ne peuvent pas vivre là où ils sont, contre les anormaux, contre ceux qui n’acceptent pas de rentrer dans le rang. Tous ceux là seront fichés, soumis à des règlements nouveaux, et à des lois oppressives.
L’UDEP est un mouvement de défense des sans papiers, démocratique et ouvert à tous. L’UDEP entend lutter afin de rendre visible, par l’action collective, les contradictions que produit notre société autour de la question des sans papiers. Par là l’UDEP entend manifester l’urgence d’une nécessaire régularisation. Celle-ci ne pourra avoir lieu que sur une base juste, viable et acceptable par tous les sans papiers et sans discrimination aucune.
Nous reconnaissons dans la lutte, la nécessité pour les sans-papiers d’exiger leur régularisation. Toutefois, ni l’immigration sur base économique, ni la régularisation des sans-papiers n’empêcheront que la question se repose avec insistance sur un plan politique. Dès lors nous voulons poser la question de l’immigration comme une question sans réponse - sans une réponse de gestionnaire. Nous pensons que seulement alors peut s’élaborer une position commune avec les sans-papiers à la hauteur de cette situation.
Nous nous sommes constitués comme « Comité d’Action et de Soutien autour de l’Occupation des Sans-papiers ». Par là nous affirmons que nous soutenons les sans-papiers dans leurs luttes au delà d’un soutien passif et bien pensant. Nous considérons que la rencontre avec les sans-papiers depuis leur lutte nous oblige à prendre parti et qu’une telle prise de parti doit se traduire dans des actes. C’est pourquoi nous entendons lutter côte à côte avec les sans-papiers dans la mesure où leur situation nous rappelle ce qui nous est insupportable dans ce monde de surveillance, de norme et de contrôle permanent. La régularisation de tous les sans-papiers, l’arrêt des expulsions et des rafles, la destruction des centres fermés, le droit au mariage et au regroupement familial, le droit de circuler et de s’établir n’importe où sont pour nous des revendications légitimes. Cela demande de nous plus qu’un soutien sans conséquence. C’est depuis cette affirmation que nous entendons poser une réflexion et des actes avec les sans-papiers en lutte.
Comité d’Actions et de Soutien autour de l’Occupation des Sans-papiers à l’ULB.
Activités et actions :
VENDREDI 18
18h : Projection du film « Actions UDEP 2006 » A l’occupation (n° 129 avenue Buyl)
19h : Débat créatif suite à la projection
LUNDI 21
12h30 : Prise de parole des occupants lors de l’Assemblée d’Info des Etudiants
Lieu : Auditoire Chavanne
15h : Match de foot ETUDIANTS et SANS-PAPIERS
MERCREDI 23
12h30 – 14h : Dégustation de couscous organisée par les occupants UDEP (1 € symbolique)
Lieu : Avenue Héger – Foyer
JEUDI 24
10h30 : Conférence de presse
Lieu : A l’occupation (n° 129 avenue Buyl)
12h30 : Actions communes avec les sans-papiers sur le campus
Lieu : Avenue Héger – devant les marches du Foyer (F1)
A venir : « expériences de lute » : Comment dans la lute nos rapports au monde et aux autres se trouvent transformés ? Partage des réalités et des savoirs de la lute avec les occupants. écriture de textes en commun.
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