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Terre brûlée

Terre brûlée

L'opération en cours à Gaza est faite de crimes de guerre et de violations systématiques et généralisées de toutes les règles du droit international. Dans la journée du dimanche, Israël poursuivait ses frappes sur la bande de Gaza où les raids menés depuis samedi font état de près de trois centaines de morts et de plus de 700 blessés côté palestinien.

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Le peintre espagnol Goya disait : «Le sommeil de la raison engendre des monstres» ! Jamais formule n'a autant illustré la réalité.

Retranché dans son bunker à la fin de l'année 1945 alors que ses armées opéraient l'indéniable reflux de la débâcle, Adolf Hitler, « Führer devant l'éternel », qui avait ordonné au général Dietrich von Choltitz, chargé de la Kommandatur de Paris, de détruire celle-ci, s'était-il écrié : «Paris, brûle-t-il ?» ! Le dictateur s'était fait une singulière conception du retrait. Il inventait ainsi à sa décharge la formule de « terre brûlée » qui connaîtra une certaine fortune au point que le cinéaste français Alain Clément en fera plus tard le thème de son film fétiche…

Nous sommes à Gaza, soixante trois ans plus tard ! Un homme, premier ministre de son état, Ehud Olmert puisque c'est de lui qu'il s'agit, est en train de quitter lui aussi le pouvoir en Israël dans une confusion où se mêlent scandales de corruption et surenchères idéologiques. Il vient d'ordonner de violents bombardements sans précédent sur la bande de Gaza et ordonné à son état-major militaire de la brûler pour ainsi dire, carbonisant sous un déluge de feu près de deux cents personnes, et parmi elles des femmes, des enfants et des vieillards.

Le raid unilatéral le plus meurtrier depuis la première guerre des trois qui ont opposé Israël aux Arabes : 1948, 1967 et 1973. Gaza est depuis des lustres soumise au blocus israélien. La communauté mondiale, quelle que soit l'importance des Etats et gouvernements qui la composent, est indignée mais demeure impassible. Les gouvernements arabes eux-mêmes ne présentent plus, et ce depuis longtemps, une quelconque cohésion pour coordonner la moindre riposte.

«L'usage disproportionné de la force» ! En effet, le gouvernement israélien n'a pas lésiné sur les moyens d'intervention et les atrocités. On redoutait, on imaginait et, dans le creux d'une angoisse qui ne disait pas son nom, on attendait même ces bombardements. Car, dira-t-on, de guerre lasse et confronté aux dérisoires roquettes du Hamas, il n'avait de cesse de programmer la riposte et brûlait de frapper fort. Un débat s'était-il instauré au sein du gouvernement israélien que , déjà, les « faucons » du Likoud , talonnés par un « cheval de retour » du nom de Netanyahu augmentaient la pression.

Les « déchirements » entre amateurs d'une guerre éclair, ce que l'on appelle un « Kriegspiel », et une guerre totale, n'étaient qu'une pathétique dérision, comme aussi cette visite de la ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni, au Caire pour rassurer le président égyptien Hosni Moubarak que des bombardements, il n'y en aura point. Faudrait-il croire donc que les proclamations de la ministre des Affaires étrangères israélienne au Caire relevaient du mensonge et de l'illusionnisme ?
Si, en effet, le contraire s'est produit, autrement dit des raids d'une rare et sauvage violence ont été lancés sur des populations innocentes, épargnant même les militants du Hamas et auteurs des roquettes contre Israël pour s'abattre sur des populations civiles, c'est que les « faucons » de Tel-Aviv ont dû l'emporter. Dans la confusion qui caractérise cette « fin de règne » de l'équipe de la Kadima et de celui qui a succédé à Ariel Sharon, pressé aussi par la surenchère des extrémistes de droite comme Nétanyahu, le gouvernement israélien est de toute évidence tiraillé. Il donne une mesure inquiétante de la pire vacation.

Son noyau dur, dont beaucoup reprennent à leur compte l'antienne militaire de tout détruire à Gaza, profite à coup sûr d'une autre vacation, celle qui s'est installée jusqu'au 20 janvier à la Maison Blanche dans l'attente du nouveau président élu, Barack Obama. Or, à voir la réaction approbatrice des raids par le gouvernement de George W. Bush , exprimée hier par le représentant des Etats-Unis au Conseil de sécurité, on ne pouvait que se rendre à l'évidence : s'il n'a pu leur apporter publiquement son soutien, le gouvernement américain a manifestement cautionné les raids massifs, affirmant même « qu'Israël ne faisait que se défendre » !
Il convient, dans ces conditions, de se garder de l'approximation. Les raids israéliens contre Gaza, outre leur dimension tragique, ont à coup sûr un caractère « électoral ». Le combat sans merci que se livrent le Likoud et la Kadima dans la perspective des prochaines élections législatives vient donc de livrer son premier secret, sur le dos de quelque 270 Palestiniens. Golda Meïr, qui était réputée comme la plus déterminée des Premiers ministres qu'Israël ait jamais eus, avait inventé la formule : « Israël en danger de paix ! ». Pour elle, comme pour ses émules – dont notamment Benjamin Nétanyahu, la paix avec les pays arabes ne pourrait conduire Israël qu'au ramollissement et à une attitude émolliente, réduisant ainsi son agressivité et sa capacité à résister. Nous y voilà ! La communauté internationale est aujourd'hui au pied du mur, confrontée à cette vérité que la paix n'est pas pour demain dans cette région.

C'est la raison pour laquelle, inquiet de la poursuite et de l'enchaînement des violences, le monde Arabe interpelle la communauté mondiale pour qu'elle intervienne efficacement. appelle à l'arrêt immédiat de ces hostilités qui, au-delà des importantes pertes de vies humaines, exposent, une fois de plus, la région à l'embrasement, à la violence et aux divisions. C'est enfin dans le même esprit que Conseil de Sécurité et au Quartette international, afin de prendre leurs responsabilités en vue d'assurer la cessation des violences, la nécessaire poursuite du dialogue et de la négociation entre toutes les parties concernées ». Sans doute, faudrait-il prendre de telles paroles avec la plus grande gravité et le sérieux qui s'imposent. La double démarche est à présent l'ultime chance de mettre fin aux violences et d'alléger les souffrances du peuple palestinien.