des habitants d'Anderlecht et des sympathisants des personnes sans papiers06 juli 2006 – 14:03

C'est avec la plus grande indignation que nous avons appris que, sur votre commandement, mardi matin, le 4/7/06 à  6.30 heures, 48 peronnes - hommes, femmes et enfants - réfugiés dans l'église de Cureghem, ont été arrêtés, et sortis de l'église par la petite porte de derrière et ensuite emmenés de force vers le commissariat de police d'Anderlecht. De là , autour de 19 heures ils ont été déportés dans un autobus noir, sous les huées de protestation des citoyens en colère, probablement vers des centres fermés.

Vous avancez trois arguments pour cette décision.

Le premier est l'hygiène des lieux, de l'église, alors que tous ceux qui y sont venus ont été témoins de ce que l'église était nettoyée régulièrement et que encore le samedi 11, on y célébrait un mariage. Si des probèmes de santé se sont posés de temps à  autre (comme dans chaque famille) ils n'ont pas eu rapport avec l'hygiène, mais avec la situation incertaine de ces gens. Et la situation de santé n'était pas de nature à  motiver une intervention des autorités.

Le deuxième argument a un rapport avec la sécurité dans le voisinage.
Ne semble-t-il pas normal que des tensions puissent exister, là  où des centaines de gens de différents nationalités se rencontrent autour de l'occupation, là  où dorment chaque nuit une cinquantaine de gens qui attendent presque désespérément un regularisation ?.
Il faut cependant faire une distinction entre ce qui arrive dans l'église et la situation dans le quartier. Des situations qui ont parfois un lien mais parfois pas de lien du tout. Mais de nouveau, l'insécurité n'a jamais pris une proportion qui puisse justifier l' assaut brutal et la violence que vous avez commanditée comme Bourgmestre.

Dans le troisième argument, vous essayez de mettre en cause la parole et la responsabilité du Curé Jan Claes.
Ce dernier a, à  ceratines occasions, en toute honnêteté, expliqué que la situation, pour lui, a été parfois intenable et qu'il a parfois souhaité que l'occupation d'église cesse. Mais il est tout à  fait malhonnête d'interpréter cela comme si cela constituait une demande de Jan Claes pour une intervetion de la police. En tergiversant ainsi les paroles vous abuser de la parole de quelqu'un pour mener une opération lâche contre des gens sans défense, sans concertation avec les responsables de l'église, sans une conversation avec les gens du voisinage ou avec les gens sans papiers,
Vous saviez pourtant très bien qu'un accord avait été conclu avec l'UDEP pour finir l'occupation le 21 juillet 2006.

Enfin, Monsieur le bourgmestre, faut-il souligner que vous n'avez jamais pris l'initiative d'un contact ou d'une invitation au dialogue dans les mois passés... depuis le 25 avril.

Quelqu'un qui s'appelle Bourgmestre - bourgmestre de tous les citoyens de de n'importe quelle nationalité, inscrits ou non - doit avant tout constituer une protection pour ceux qui sont les plus vulnérables dans sa commune et les soutenir dans les situations difficiles; et non pas les exclure et les déporter vers des institutions fermées.

Par cet acte d'agression, vous renforcez clairement l'insécurité qui lève partout la tête, et vous donner un déplorable exemple à  tous habitants d'Anderlecht, de Bruxelles, de la Belgique et au monde entier.

Avec nos salutations indignées,

Des habitants d'Anderlecht et des sympathisants des personnes sans papiers.

(Anderlecht, le 5 juillet 2006)