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La diaspora congolaise peine à trouver la bonne information

La diaspora congolaise peine à trouver la bonne information

C’est le constat qui s’est dégagé à l’issue de l’échange entre Albert Mukulubundu, conseiller en Communication politique auprès du Premier ministre congolais Adolphe Muzito, et les membres du groupe Intal Congo, samedi 30 mai à Bruxelles.

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« Nous n’avons pas l’impression qu’il y a un gouvernement qui travaille au Congo.  Tout ce qu’on sait ici c’est ce que racontent les opposants », a annoncé de go l’un des participants à cet échange.  M. Mukulubundu a reconnu les limites du gouvernement en matière de communication, notamment avec la diaspora. Mais il a tenu à souligner qu’« Il ne faut pas perdre de vue la disproportion des moyens entre le gouvernement et ses adversaires ».  Il a expliqué que les efforts du gouvernement en matière d’information sont parfois minés par des médias dits « périphériques ».  La dernière expulsion en date de Mme G. Dupont [correspondante à RFI  Radio France Internationale], serait une illustration de cette lutte qui se mène surtout à l’intérieur du pays.

L’affaire Kamerhe a retenu le plus d’attention.  Vital Kamerhe n’est autre que cet ancien secrétaire général du PPRD [le parti du Président Kabila] qui, devenu président de l’Assemblée nationale, a préféré évoluer à contre courant de  la majorité qui avait  fait de lui la troisième personnalité du pays.

Albert Mukulubundu analyse le dossier Kamerhe à partir des élections de 2006 : « Vital Kamerhe n’a jamais digéré que Gizenga devienne Premier ministre. Il l’accusait d’immobilisme dans l’unique but de le fragiliser et de lui arracher ce poste. Lorsque Gizenga a démissionné [NDLR : après 18 mois d’exercice du pouvoir], Kamerhe a cru que son heure était venue.  Il a introduit auprès de Joseph Kabila une liste des membres du gouvernement qu’il voulait diriger.  Kamerhe ne s’est jamais remis de la nomination d’Adolphe Mozito. Son hostilité envers le gouvernement n’a fait que croître au fil des mois ».

« Battre le fer tant qu’il est encore chaud »

Tombé en disgrâce après ses déclarations hostiles au gouvernement, Vital Kamerhe n’a jamais envisagé de quitter ses fonctions.  Albert Mukulubundu décrit son périple auprès des dirigeants africains dans le but de faire changer d’avis à Joseph Kabila.  Thabo Mbeki lui aurait répondu qu’il venait lui-même de vivre la même histoire avec son parti politique.  Un autre dirigeant africain lui aurait dit cette fois : « Ce qui fait que nous, Chefs d’Etats, nous soyons différents de vous autres, nos collaborateurs ; c’est justement le fait de pouvoir de temps à autre décider seuls sans vous consulter. Si nous devrions tout le temps nous référer à vous avant de prendre une quelconque  décision, en quoi serions-nous différents de vous ? »  Un troisième Chef de l’Etat lui aurait enfin signifié sans détour : « Si jamais le président de mon Assemblée nationale arrive un jour à agir comme vous l’avez fait avec Kabila,  je n’aurai pas la moindre hésitation à le mettre dehors ». 

L’attitude des dirigeants africains n’a pas empêché l’opposition interne d’adopter un point de vue tout à fait contraire.  Un grand dignitaire de l’église chrétienne du Congo dont nous préférons taire le nom,  aurait déclaré : « Vas-y mon petit, il faut battre le fer tant qu’il est encore chaud ».  La grande majorité de mobutistes avait soutenu jusqu’au bout la rébellion de Kamerhe.

Pour rappel, au lendemain de l’entrée des troupes rwandaises au Congo, Vital Kamerhe avait accusé le gouvernement d’avoir violé la constitution.  Il s’est indigné sur les ondes de la radio Okapi, la radio de la Monuc, de n’avoir pas été prévenu par le Chef de l’Etat de  l’ opération commune FARDC [Forces armées congolaises] et APR [Armée patriotique rwandais] baptisée «  Umoja Wetu ».  Une opération qui visait à maîtriser les rebelles rwandais actifs à l’est de la RDC.

Dans le fond, les accusations de l’ancien secrétaire général du PPRD visaient Joseph Kabila en personne.  Puisqu’il est le seul, de par ses pouvoirs discrétionnaires, à pouvoir autoriser ce genre d’opération sans en avoir forcément à passer par ses collaborateurs.

Parmi les griefs retenus contre Kamerhe  s’ajoute cette attitude quelques peu suspecte de l’ancien président du Parlement. Kamerhe a choisi le mutisme face aux adversaires politiques de Kabila qui le traitaient d’étranger durant la campagne présidentielle de 2006.  « On répond aux imbéciles par le silence », disait-il. Résultat des courses : Joseph Kabila qui a été accueilli au départ par les Kinois comme un digne successeur de son Héro de père, Mzee Laurent Kabila, finira par passer  aux yeux des mêmes Kinois pour un sujet rwandais, usurpateur du pouvoir congolais.

Contrats soumis au diktat du FMI

Kamerhe n’a jamais été du reste tendre avec les Chinois.  Il serait même, selon Mukulubundu, à la bases d’une close impliquant directement les institutions de Bretton Woods (le Fonds monétaires international et la Banque mondiale) dans le suivi des accords conclus fin 2007 entre la Chine et le Congo.  On ne devrait donc pas s’étonner que Dominique Strauss Kahn, le directeur du FMI qui a séjourné au mois de mai dernier à Kinshasa, vienne imposer aux autorités congolaises la révision de ces contrats comme préalable à tout processus d’allègement de la dette du Congo.  ... Les fameux 12 milliards de dollars américains contractés par Mobutu pour couvrir ses éléphants blancs dont le barrage d’Inga et la sidérurgie de Maluku.

A la demande des participants, Mukulubundu a aussi parlé de l’évolution des 5 chantiers, les travaux de reconstruction nationale initiés par le Chef de l’Etat au lendemain de son élection.  Il a fixé les esprits notamment sur la réfection en cours du Boulevard du 30 juin, les travaux d’éclairage public également en cours dans les principaux artères de la ville de Kinshasa, l’installation des fibres optiques, inaugurés au mois de mai dernier par le Chef de l’Etat, dans la province du Bas-Congo, ainsi que sur l’inauguration du tronçon  Matadi – Muanda par le même Kabila. 

Forts de ces éléments de réponse, les membres d’Intal Congo sont repartis visiblement satisfaits de la  rencontre. Mais combien de temps ce sentiment pourrait-il durer ? La question de l’information demeure décidemment une énigme pour la diaspora congolaise.  Les Congolais de Bruxelles peuvent suivre deux émissions radio et une télé en semaine.   Mais beaucoup d’observateurs estiment que ces émissions qui relèvent du bon vouloir de leurs animateurs  issus de la communauté ne sont pas toujours livrées dans le respect de la déontologie.

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