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Aux origines de la crise : le capitalisme d’après-guerre (1/8)

Aux origines de la crise : le capitalisme d’après-guerre (1/8)

Nous allons consacrer une série d'articles sur l'actuelle crise économique; Nous allons commencer par tenter d'en comprendre les causes. Pour ce, il faut remonter au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Le souvenir des années 20 – période de folle spéculation – et de la crise des années 30 a généré une profonde aspiration à la stabilité économique. Le système monétaire mis en place en 1944 avec les accords de Bretton Woods répondait à cette aspiration. Il est mis en place parallèlement à des compromis sociaux nationaux entre capital et travail. Grâce à tout cela, les pays occidentaux vont connaître une période d’important développement économique et social. Mais des ombres subsistent au tableau.

On peut repérer dans l’histoire du capitalisme une série de cycles longs. A chacun de ces cycles, on peut associer une crise généralisée quant aux conditions d’accumulation du système, suivie d’une réorganisation de celui-ci. Le système a connu une crise généralisée à partir des années 1870. Il s’en est suivi une réorganisation, qui a consisté en un processus de concentration et de centralisation du capital. Ce processus a abouti à la fusion de grands systèmes industriels et financiers, à la croissance de sociétés monopolistiques et à l’exportation de capitaux. Cela a favorisé l’expansion coloniale et la division du monde en pays spécialisés dans la production de produits manufacturés et en pays orientés vers la production de matières premières et de produits de base. Cette expansion coloniale, dans un contexte de rivalités entre grandes puissances, va contribuer à la Première Guerre Mondiale.

Nouvelle crise et nouvelle restructuration

Cette guerre laisse une profonde crise socio-politique, à laquelle s’ajoute la crise économique provoquée par le krach boursier de 1929. Ces crises favorisent l’ascension du fascisme, qui mènera à la Seconde guerre mondiale. En outre, le bolchevisme russe, avec sa fonction d’épouvantail, accentue la pression exercée par les syndicats et les partis de gauche. Les Etats occidentaux vont ainsi mener des réformes qui vont peu à peu créer les bases d’un compromis capital-travail, concernant la part du travail dans les gains de productivité, la redistribution des revenus générés par le marché, la légitimité d’un Etat social et la garantie du plein emploi. Cet accord voit pleinement le jour au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Il prend la forme de compromis sociaux nationaux. En Belgique, on évoque souvent le Pacte social de 1944. Les partis de gauche sont forts, comme le Parti Communiste ; les mouvements de Résistance progressistes aussi, comme le Front de l’Indépendance. En outre, l’Armée Rouge fonce sur Berlin. Bref, le rapport de forces est favorable au monde du travail et les capitalistes sont prêts à de nombreux compromis.

De nouvelles règles économiques internationales sont mises en place par les accords de Bretton Woods. Comme l’ont fait remarquer certains auteurs, ces accords auraient été meilleurs si John Maynard Keynes avait pu faire entendre sa voix, mais ils sont ce qu’ils sont. Un nouveau système monétaire international est mis en place. Il est fondé sur une monnaie de référence. Keynes propose une monnaie internationale à créer : le bancor. Mais les Etatsuniens, avec White, imposent le dollar. La valeur des autres monnaies est fixée par rapport à celui-ci. La valeur du dollar est quant à elle fixée par rapport à l’or (une once vaut 35 dollars). Les taux de change entre les monnaies sont quasi-fixes. Le but est d’encadrer très strictement la spéculation.

Croissance rapide et développement

Grâce à ces compromis sociaux et à cette stabilité du système financier, les pays occidentaux vont connaître une période de développement économique et social sans précédent. On entre dans une période de croissance rapide, de l’ordre de 4 à 5 % par an. Les gains de productivité sont partagés et les travailleurs bénéficient de ce partage sous forme d’augmentation du salaire réel, de créations d’emplois, de diminution du temps de travail et d’extension de la sécurité sociale. Ce partage est globalement efficace car il entraine une augmentation du niveau de vie et du pouvoir d’achat de la population.

Les gouvernements développent les services publics, qui favorisent eux aussi la croissance économique. Ils mènent en outre des politiques macro-économiques d’inspiration keynésienne, assurant la modernisation des infrastructures. Dans la France gaulliste, ces politiques s’accompagnent de véritables mesures de planification.

Des ombres au tableau

Cette période est appelée par Eric Hobsbawm « l’Âge d’or ». Mais il ne faut pas oublier qu’il y a parfois eu des heurts très violents. En Belgique, il y a eu la grève insurrectionnelle de l’hiver 1960-61. Elle s’opposait à la loi unique, qui prévoyait une hausse des impôts indirects et des coupes dans les services publics et les dépenses sociales.

De plus cette croissance se fait en partie au détriment de l’environnement et des pays du Tiers-monde. Ces-derniers ont des économies essentiellement tournées vers l’exportation de matières premières vers le Nord. Or les prix de ces matières ont baissé dans les années 50 et 60. C’est dans ce contexte qu’émerge le mouvement des non-alignés, qui revendique un modèle de développement équitable et un juste prix des matières premières exportées. C’est l’époque des expériences où l’Etat est le principal moteur de développement et impose un modèle économique fondé sur le nationalisme, l’industrialisation, la modernisation, la protection de l’industrie locale et le renforcement du marché intérieur.

Mais le système va commencer à se lézarder dès la fin des années 60. La croissance rapide de la productivité diminue. On ne tire plus complètement parti de la capacité de production. Les investissements demeurèrent sous-employés et le taux de profit diminua. Les marchés furent saturés. Sans oublier les revendications du Sud, l’onéreuse course aux armements avec l’URSS et les effets inflationnistes de la guerre du Vietnam. Il faut aussi ajouter que, depuis la fin des années 50, l’économie étatsunienne est confrontée à la concurrence des économies ouest-européennes et japonaise qui se sont reconstruites.

Nous verrons dans l’épisode suivant les réactions des USA à tout cela.

Sources pour en savoir plus

J. PETRAS et H. VELTMEYER, « La face cachée de la mondialisation. L’impérialisme au XXIème siècle », Parangon, Paris, 2002.

R. SAVAGE (sous la dir. de), « Histoire inédite de l’économie en Belgique. De 1945 à nos jours », éditions Couleur livres, collection « L’Autre Economie », Charleroi, 2004.

« Ensemble ! », n°64, décembre 2008-mars 2009 (Voir en particulier le dossier « Crise économique » pp.18-27)).

« La crise du système », Etudes Marxistes n° 84, 2008.