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Mounir Ait Hamou: “J’ai vu le scénario évoluer en comédie”

Mounir Ait Hamou: “J’ai vu le scénario évoluer en comédie”

Avec son air innocent et rêveur, Mounir Ait Hamou ressemble bien au personnage “Aziz” qu’il interprète dans le film Les Barons. Un homme aux ambitions multiples qui est devenu acteur de façon inattendue. Voici un entretien avec lui s’exprimant sur son parcours vers le monde du cinéma, son amitié de longue date avec le réalisateur et la naissance d’un film après 9 ans.

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Mounir Ait Hamou alias "Aziz" (Les Barons)

Vous connaissez le réalisateur du film Les Barons depuis des années. Comment vous êtes-vous rencontrés?
A la gare du midi, nous étions collègues. Nous travaillons comme taxi-stewards. Nous avons travaillé ensemble 2 à 3 mois. Et peu de temps plus tard, il m’a demandé si je voulais partir en voyage avec lui. Nous sommes partis 3 semaines à Cuba, logeant chez l’habitant. Nous ne voulions pas rester bloqué dans un hôtel. Avec notre sac à dos, on a pu bouger et visiter Cuba.

C’est étonnant, vous vous connaissez à peine et là vous traversez carrément l’océan atlantique ensemble.
D’habitude je pars avec des amis de longue date, mais avec Nabil il y a eu un 'feeling', on s’entendait bien, ayant le même sens de l'humour. Nous avons ainsi passé des vacances de rêve.

On apprend à connaître les gens quand on part avec eux en vacances, n’est-ce pas?
Oui tout à fait, et ça s’est bien passé. Le voyage a renforcé le lien d’amitié qui existait déjà.

A cette période le scénario était-il en cours de développement?
Ce n’était déjà plus qu’un squelette, c’était “plastifié”. Donc pour moi quand c’est plastifié c’est déjà sérieux. Après il a rencontré le co-scénariste Laurent Brandenbourger. Et à partir de là j’ai vu le scénario évoluer en comédie, séquence après séquence.

Donc cette rencontre entre scénaristes était un facteur déterminant?
Oui, c’était une école en fait. Autant Nabil était une école pour Laurent, ce l’était également dans le sens inverse.

Est-ce que le premier scénario avait un ton plus sérieux?
Le contenu était plus sérieux, mais il y avait des dialogues marrants. L’usage d’humour est propre à Nabil. Mais le film n’était pas une vraie comédie avec des personnages un peu fous.

Plus tard vous avez continué à le soutenir dans son projet en l’accompagnant jusqu’en France pour les castings, n’ayant aucune intention de vous présenter à l’audition. Comment avez-vous fait pour finalement interpréter le rôle d“Aziz”?
Nabil m’a proposé de participer à la sélection. Donc j’ai passé le casting ainsi que d’autres amis et il y avait également les producteurs qui choisissaient.

Vous connaissez sûrement déjà les dialogues par cœur?
Oui, je connaissais les personnages et leur dialogue par cœur. En plus, j’aimais bien le personnage d’Aziz en particulier.

Comment percevez-vous votre nouvelle identité d’acteur?
Honnêtement j’ai encore du mal à m’en rendre compte. Je digère à peine. Personnellement je trouve que je n’ai encore rien prouvé. Ce ne sera qu’après 3 à 4 films que je pourrais dire que c’est mon métier. Quand on me demande ce que je fais dans la vie, j’ai encore difficile à mentionner mon statut d’acteur.

Pourtant plus de 54.000 entrées en 3 semaines. Beaucoup de personnes vous ont vu et ont apprécié votre performance artistique. Comment l’expliquez-vous?
Je me dis qu’il y a eu un facteur de chance. On peut tous devenir acteur. Pourtant personnellement je n’ai pas d’expérience, c’est venu instinctivement.

La première fois que vous vous êtes vu à l’écran, quelle était votre réaction?
J’avais surtout des doutes, mais pour certaines séquences j’étais étonné, comme celle quand je mange – soi-disant – la viande de porc chez Lucien.

Pensez-vous avoir cette capacité d’être acteur?
Au début, on essaie, ça marche, ça marche pas, on vérifie.

Étiez-vous intimidé de jouer?
Oui, très intimidé, surtout le premier jour, j’en étais malade. Une nouvelle expérience, un nouveau vécu et puis il y a la pression aussi. J’avais surtout la pression car je m’inquiétais pour le projet de Nabil. Il fallait que je donne le maximum. Ce bébé, on l’a voulu depuis 9 ans…

Et pas 9 mois.
(rire) Exactement. Et je voulais surtout cette réussite pour Nabil.

Comment vous êtes-vous préparé pour votre rôle?
On m’avait conseillé de m’isoler un moment avant de faire la scène, afin que je puisse bien me concentrer, mais j’ai une autre méthode. J’ai besoin d’être avec les gens, besoin de rigoler pour me détendre. En m’isolant j’accumulais le stress et j’avais des maux de ventre. Surtout les premiers jours. Au total j’étais 15 jours sur le plateau de tournage.

Avez-vous pu profiter de la présence d’un acteur important tel que Jan Decleir?
Pas autant que j’aurais aimé dû au stress de cette première fois. Mais j’espère rejouer avec lui à l’avenir et là oui je pourrais mieux profiter de sa présence.

Selon vous, en tant qu’acteur mais également ami du réalisateur Nabil Ben Yadir, pensez-vous qu’il serait capable de reproduire un film du même calibre que Les Barons?
Oui, je pense que oui, parce qu’il est bon observateur, il a l’oeil du réalisateur. Il ajoute souvent des anecdotes de sa propre vie, et après il va habiller les films avec d'autres expériences. Ce que j’admire chez lui c’est qu’il arrive à discuter avec toi et en même temps enregistrer certaines idées. Il est capable de disperser ces idées et de les mettre dans 3 histoires de film différents endéans les 5 secondes. Tout est très visuel et les dialogues donnent envie de rester accroché. Il met en avant les relations familiales. Pour résumer, l’observation, les dialogues, et l’imagination sont spécifiques à Nabil. Et il cadre bien les scènes à l’avance. Il sait quel effet donner à l’image pour qu’elle soit comprise.

Maintenant vous jouez un second rôle, mais pensez-vous pouvoir jouer un premier rôle à l’avenir?
Je ne sais pas trop, car ce sont souvent des gens plus costauds que moi qui bénéficie de cette place dans le monde du cinéma.

Quand on voit que Vincent Cassel a pu arriver à un premier rôle, même si sa morphologie est comparable à la votre, il y a quand-même de l’espoir.
(rire) Oui, on m’a dit que j’étais un mélange entre Gad Elmaleh et Vincent Cassel.

Quels sont vos projets d’avenir?
Je suis actif dans une troupe d’acteurs de théâtre. Vendredi je joue au centre culturel d’Evere. Nous sommes à huit à jouer. Et après nous envisageons d’écrire une pièce de théâtre nous-même.

Avis aux lecteurs:
Vous pouvez connaître les dates des spectacles de Mounir Ait Hamou en consultant sa page Fan sur Facebook.

Extrait "Les Barons":