han26 september 2006 – 22:01

Le dimanche 8 octobre, vous vous réveillerez d’un pas léger. Vous sourirez au soleil. Vous achèterez des fleurs. Vous vous habillerez de couleur vive (sauf le vert de gris, banni ce jour-là ). Vous plaisanterez avec les voisins (vous verrez, vous parviendrez miraculeusement à  vous souvenir d’une histoire drôle, vous qui les oubliez toujours). Vous donnerez pour une fois une petite pièce à  la mendiante roumaine qui traîne sur la place (et vous découvrirez qu’elle parle votre langue aussi bien que vous, même qu’elle a un diplôme de philo et qu’elle en sait sur votre ville tellement plus que vous qui ne levez jamais la tête de votre ordinateur).
Vous feuilletterez un roman oublié depuis trop longtemps sur un rayon de votre bibliothèque et vous vous rappellerez comme c’est magique, un livre de fiction, tellement plus magique que la pub que l’on vous enfonce tous les jours dans la tête pour que vous oubliez tout le reste.
Vous découvrirez alors que vous avez mille questions à  poser, toutes plus inutiles, toutes plus importantes, mille personnes à  rencontrer juste pour le plaisir de causer. La ritournelle d’une petite chanson vous reviendra soudain, vous qui avez cessé de chanter depuis quand ? dix ans ?
C’est alors que vous vous rappellerez que c’est jour d’élection, que chez nous on a le droit de choisir qui on veut pour nous représenter et pas seulement ceux qui ont décidé de faire de nous des robots arrogants et inhumains. Et, c’est le cÅ“ur léger, avec un sourire ironique, que vous entrerez dans l’isoloir…

Alain Berenboom