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Mobilisation historique en France contre le Contrat Première Embauche

Mobilisation historique en France contre le Contrat Première Embauche

La marche contre la précarité a atteint des sommets. Des milliers de grévistes ont rejoint la lutte. Le message du peuple est clair. Mais le gouvernement fait la sourde oreille.

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(Photo: Hannes Coudenys)

Ce mardi 28 mars, près de 3 millions de manifestants ont déversé leur colère dans les rues de France contre le contrat première embauche et son impopulaire instigateur, Dominique de Villepin. A Lille, où 60.000 personnes environ ont défilé, l’on s’accorde à  dire qu’un tel mouvement n’avait plus eu lieu depuis la mobilisation contre le plan Juppé en 1995. Armés de banderoles aux textes acides, lycéens, étudiants et délégués syndicaux ont marché près de trois heures pour revendiquer le retrait pur et simple du CPE. Ils étaient massivement soutenus par de nombreux salariés ayant répondu présent à  l’appel à  la grève générale que l’Intersyndicale (regroupant CGT, CFDT, FO, CFTC et la CGC) avait formulé en début de semaine passée.

Le cortège a quitté la Place de Paris aux alentours de 14h30. Il s’est avancé pacifiquement sous le regard des forces de l’ordre, massivement déployées pour l’occasion. Les violences récurrentes de fin de manifestations ont en effet amené les autorités à  redoubler de prudence. Les manifestants ont vu ce geste d’un mauvais Å“il. : à  hauteur du Palais des Beaux Arts où un rangée de CRS montait la garde, un groupe d’étudiantes en a témoigné en s’écriant la rage au coeur : « Protégez vos enfants, pas le gouvernement ».

Quelques centaines de mètres plus loin, un groupe de musique accompagnait la marrée humaine d’un morceau entraînant. Plus loin encore, un groupe de percussions a fait souffler sur le défilé un air de carnaval. Mais si l’ambiance était à  la franche camaraderie et à  la danse, les panneaux brandis laissaient voir la profonde détermination des mobilisés à  obtenir le retrait du CPE et plus globalement de la loi sur l’égalité des chances qui, selon eux, ne rendrait égal que devant la précarité.

Entre « Cherchons Pigeons à  Exploiter », « Contrat pour Entuber » ou encore « Contrat Premières Emmerdes », les initiales du contrat première embauche ont été maintes fois remodelées au goût de ses opposants. Aux environs de 15h15, le cortège a déboulé place Sébastopol, à  proximité du siège lillois de l’UMP, surprotégé par une horde de voitures de police. Cependant, aucun incident ne fût à  déplorer. Plus tard, au détour de la Rue sans peur, les anti-CPE on très ironiquement scandé de très convaincus : « Résistons encore une fois ! », toujours sous le regard perplexe des forces de l’ordre. Sur l’itinéraire des manifestants, certains commerces montraient porte close, d’autres, moins craintifs, étaient restés ouverts. Dans la Rue nationale, une des principales rues commerçantes de Lille, de nombreuses banques et agences de crédit immobilier semblaient narguer le défilé de ces jeunes et moins jeunes sujets à  la précarité.

Les représentants de l’Intersyndicale, en tête de cortège, escortaient la foule à  sa destination finale : la Place de l’Hôtel de Ville. Interpellé par les médias présents, le représentant de la CGT, Pierre Detré a affirmé avec une sereine conviction que « l’invitation aux négociations de Villepin n’est pas à  prendre en compte. Nous n’accepterons de discuter que lorsque le retrait pur et simple du CPE sera annoncé ». Ainsi, si Dominique de Villepin affirme camper coûte que coûte sur ses positions, les partenaires sociaux en font de même, plus unis que jamais.

L’unité semble par contre compromise au sein de l’UMP, parti du Premier Ministre français, depuis que Nicolas Sarkozy a communiqué officiellement sa perplexité concernant le contrat première embauche. Dans ses déclarations, celui-ci a avoué qu’il « aurait préféré qu’on fasse une expérimentation » de six mois. Il a appuyé la nécessité de faire des compromis et a appelé à  une « vraie négociation, sans préalables. » Les discordances au sein de son propre parti ne font pas le jeu de de Villepin et donnent à  la gauche matière à  rabrouer la loi pour l’égalité des chances qu’elle rejette en bloc. Jeudi, une issue pourrait être donnée à  toute cette affaire par la décision du Conseil Constitutionnel auprès duquel le PS avait introduit un recours il y a un mois en vue de retrait du CPE. Il statuera sur la constitutionnalité ou non de la loi sur l’égalité des chances, qui instaure le CPE.