Tzvetan Todorov11 maart 2008 – 15:54

La guerre d’Irak était déclenchée sous un double prétexte fallacieux: présence d’armes de destruction massive, complicité entre Al-Qaida et le régime de Saddam Hussein. Elle était censée punir les responsables des attaques du 11 septembre, qui ont fait environ 3.000 victimes. La guerre, elle, a provoqué la mort d’un nombre d’Irakiens jamais établi officiellement mais estimé entre 60.000 (par le Irak Body Count) et 600.000 (par le journal médical The Lancet), soit entre 20 et 200 Irakiens pour chaque Américain tué – des Irakiens qui n’étaient ni de près ni de loin liés aux morts du 11 septembre. La guerre d’Irak, amplifiée par la « guerre contre le terrorisme », a rendu licite, voire recommandable, la pratique de la torture: revendication officielle qui représente une première dans l’histoire des démocraties occidentales. Et les Etats-Unis ne sont pas seuls en cause. Les services secrets des pays membres de l’Union européenne, en suivant les instructions de leurs gouvernements, collaborent activement avec les services américains correspondants, animateurs des centres de torture. Ces pratiques n’ont provoqué aucune condamnation de la part des pays européens; or qui ne dit mot consent. Et les gouvernements ne sont pas seuls en cause: dans la mesure où la population de ces pays – vous et moi – ne réagit pas contre la torture, elle se rend complice de sa perpétuation.

Tzvetan Todorov
Philospohe franco-bulgare

Bericht aan de Bevolking is een initiatief van Het beschrijf, in samenwerking met het B/Russell/s Tribunal. Een aantal auteurs van deze teksten treedt ook aan op de Literaire Wake n.a.v. 5 jaar oorlog in Irak, op woensdag 19 maart van 20 u. tot 24 u. in Literatuurhuis Passa Porta, A. Dansaertstraat 46, 1000 Brussel. Zie www.passaporta.be

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