Indymedia.be is niet meer.

De ploeg van Indymedia.be is verhuisd naar DeWereldMorgen.be waar we samen met anderen aan een nieuwswebsite werken. De komende weken en maanden bouwen we Indymedia.be om tot een archief van 10 jaar werk van honderden vrijwilligers.

Le GRESEA en chien de garde des multinationales

Le GRESEA en chien de garde des multinationales

BRUXELLES -- A l’image de ce qui se passe dans d’autres pays, la Belgique possède, depuis le 10 août 2005, son propre mécanisme de surveillance des multinationales. L'association GRESEA (Groupe de Recherche pour une Stratégie Economique Alternative) est l’initiatrice du projet BELWATCH. Le lundi 29 mai 2006, une conférence s’est tenue à  ce sujet. Elle rassemblait des orateurs issus d’organisations de surveillance provenant d’autres pays comme SOMO des Pays-Bas et FINNWATCH de Finlande.

La conférence sur le monitoring des multinationales a eu lieu au siège du CNCD à  Bruxelles et donné lieu à  un échange de vues sur les méthodes de travail utilisées par différentes organisations nationales de monitoring. EEVA SIMOLA de FINNWATCH a expliqué en quoi consistait le travail de FINNWATCH. Avec un minimum de moyens et seulement une seule employée affectée à  cette tâche, l’organisation finlandaise FINNWATCH essaie de faire des audits de multinationales par l’utilisation de réseaux d’organisations partenaires au Sud. «Il y a beaucoup d’improvisations », souligne Eeva, «mais c’est incroyable ce qu’on peut déjà  obtenir avec GOOGLE. Nous commençons avec des entreprises que nous soupçonnons d’utiliser des pratiques malhonnêtes et ensuite, nous creusons le sujet. Comme la majorité des organisations nationales de monitoring, nous nous attachons surtout à  la situation des travailleurs, aux dégâts causés à  l’environnement ainsi qu’aux infractions commises au regard des dispositions légales en vigueur dans le pays en question».

JORIS OLDENZIEL (SOMO) dispose, quant à  lui, de plus de moyens pour mener à  bien ses missions. Du fait de la standardisation de leurs procédés d’audit, les résultats obtenus après enquête par les Hollandais suscitent la confiance. C’est la raison pour laquelle des commanditaires leur confient régulièrement des missions de monitoring pour lesquelles on leur demande de mettre telle ou telle multinationale sur le gril. Ils font aussi des enquêtes pour le compte d’autres organisations de monitoring comme par exemple… FINNWATCH. Les projets de SOMO sont également subsidiés par l’Union Européenne, différents ministères néerlandais (Affaires économiques et des Affaires étrangères), la Coopération au Développement des Pays-Bas ainsi que d’autres organismes de cofinancement.

La méthode de travail de SOMO consiste d’abord à  réaliser le profil de différentes entreprises. Ensuite, l’équipe de SOMO décide si un audit est utile ou pas. Si oui, elle va alors s’attacher à  définir quel est le maillon ayant le plus d’influence dans un processus de production. Ce maillon spécifique est dans la plupart des cas à  l’origine de mauvaises pratiques, entraînant des conséquences néfastes pour le reste de la chaîne de production. «Bien que nous nous consacrions aux multinationales présentes chez nous, beaucoup de pratiques malhonnêtes dans ces multinationales se déroulent à  l’étranger». Les contrôles à  l’étranger sont, la plupart du temps, effectués par l’entremise de correspondants agissant pour le compte de l’une ou l’autre ONG locale.

«Des contrôles effectués systématiquement sur le terrain se révèleraient trop cher. Et en plus, ça ne fonctionnerait pas parce qu’il est difficile, en tant qu’Occidental, de gagner la confiance d’un travailleur étranger» précise JORIS. En effet, dans les filiales des multinationales installées en Afrique ou en Asie, les Blancs occupent en général les postes de direction. Bien souvent, les travailleurs locaux ne veulent pas divulguer des informations à  des Européens par crainte d’être licenciés. Nous devons donc être particulièrement prudents dans notre travail afin de ne menacer aucun emploi existant», estime le représentant de SOMO.

BELWATCH, le projet francophone mis en place par le GRESEA, en est encore à  ses balbutiements. A l’heure actuelle, il observe avec intérêt les différentes méthodes de travail mises en Å“uvre par les autres organisations actives dans le domaine de la surveillance des entreprises multinationales. ERIK RYDBERG a précisé que l’aspect linguistique revêtait une importance toute particulière. «Je voulais mettre en place une organisation de monitoring francophone surtout parce que beaucoup de francophones ne maîtrisent pas suffisamment l’anglais comme langue véhiculaire. Le français est également en Afrique une langue très importante. Souvent, elle est même la deuxième langue des habitants. Et comme nous sommes très actifs en Afrique, il est également important de faire connaître là -bas les résultats qui découlent de nos enquêtes».

Le BELWATCH du GRESEAdispose d’un nombre de collaborateurs. De plus, le GRESEA est, depuis longtemps, actif dans les domaines de l’analyse économique et de la globalisation. En centralisant l’information archivée en provenance d’autres organisations de monitoring, il est possible de s’épargner un grand temps de recherche. ERIK RYDBERG estime aussi qu’Internet a beaucoup à  offrir en la matière. «Cependant, on doit le manipuler avec prudence car la surinformation sur le net conduit souvent à  de la désinformation». «Nous devons aussi utiliser les réseaux existants d’ONG et de syndicats afin d’obtenir des informations». Raison pour laquelle il est très important de faire connaître le BELWATCH aux différentes organisations existantes.