Georges Alves 05 augustus 2008 – 14:10

Concours de circonstances ou bon vouloir du chef ? Mayobo multiplie des actes confirmant sa légitimité au sein de l’Exécutif national. Avant son départ en Chine avec le chef du gouvernement, il a donné lecture des audits réalisés par la Mission interministérielle d’éthique et de bonne gouvernance.

Ces audits mettent en causes la gestion des régies financières et entreprises publiques dont la Direction générale des impôts (DGI) ; la Direction des recettes administratives et domaniales (DGRAD) ; l’Office des douanes et assises (Ofida) ; la Société nationale d’électricité (Snel) et l’Office national de transport (Onatra). 17 personnes physiques et 10 autres personnes morales sont censées répondre devant la justice de la disparition dans les caisses de l’état d’un montant avoisinant les 1,3 milliards de dollars US pour la période allant de février à juillet.

Même radié des listes du Palu, Gizenga préfère visiblement Mayobo puisque c’est avec lui qu’il est parti en vacances à Beijing en Chine la semaine dernière. Le Palu reproche à cet enseignant à la faculté de Polytechnique de l’université de Kinshasa devenu ministre près le premier ministre, d’avoir notamment fait passer ses intérêts personnels au dessus de ceux du parti. Antoine Gizenga ne s’est jamais prononcé, publiquement, sur cette affaire. Certaines sources affirment que le patriarche aurait même été choqué d’apprendre la révocation de son plus proche collaborateur… via les médias. Comme tout le monde.

Seul un remaniement de l’Exécutif national - attendu dans les prochains jours, selon des médias kinois - pourra éclairer l’opinion quant à la position du patriarche congolais sur l’affaire Mayobo. Pour l’instant, le mutisme du vieux contribue plutôt à mettre la pression du côté des « camarades » justiciers dont l’urgence des sanctions à l’encontre de cet universitaire originaire de la ville de Bandundu tarde à trouver un écho favorable tant auprès de Joseph Kabila que d’Antoine Gizenga, le leader incontesté du Palu.