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La crise de septembre 2008 (5/8)

La crise de septembre 2008 (5/8)

Nous allons ici aborder la crise qui a éclaté à l’automne 2008. Au-delà de la crise des subprimes, c’est aussi celle du mode de croissance néolibéral. Celui-ci se caractérise par une captation presque totale des gains de productivité par les profits au détriment des salaires. Nous allons voir ici le déroulement de la crise et les réactions politiques face à celles-ci.

La crise est donc fondamentalement celle du modèle néolibéral. Elle est la conséquence de la chute des revenus du travail et de l’augmentation de ceux du capital. Les travailleurs doivent produire toujours plus pour un coût salarial toujours moindre. Et ce pour enrichir les actionnaires. Pour conquérir de nouveaux marchés, le capitalisme néolibéral a gonflé artificiellement la consommation en poussant la population vers le crédit. « L’Amérique d’en haut », pour éviter de payer des salaires décents, a poussé « celle du bas » vers les institutions de crédit pour se loger, s’éduquer, se soigner. Avec les conséquences que l’on sait … Et c’est le Sud qui solde les comptes. Ce sont en effet principalement les pays émergents qui comblent les déficits américains en achetant des bons du Trésor, des emprunts émis par Washington et contractés à 80 – 90 % par l’étranger. La population américaine, mais aussi l’économie et la puissance des USA, vivent donc à crédit.

Les difficultés commencent

Nous avons vu qu’après l’éclatement de la bulle Internet, en mars 2000, Alan Greenspan, aux commandes de la Federal Reserve Bank depuis 1987, pousse, par une politique de taux bas et l’abaissement des frais financiers, les intermédiaires financiers et immobiliers à inciter une clientèle de plus en plus large à investir dans le logement. Des prêts subprime sont octroyés aux ménages les plus fragiles. Ce marché connaît donc une formidable expansion. Nous avons vu aussi comment, par la titrisation, les banques avaient diffusé ces titres subprime à travers la planète. Ces produits financiers étaient souvent mélangés à d’autres pour former des produits structurés.

Mais, en 2005, la Federal Reserve Bank, par crainte de l’inflation, augmente les taux directeurs de l’argent. Elle les porte à 5,25 %. De nombreux ménages sont pris à la gorge et, incapables de suivre, rendent à la banque les clés de leur maison. Les défauts de paiement se multiplient. Près de trois millions de ménages vont se retrouver dans ce cas. Fin 2006, les difficultés commencent pour les banques.

Le marché des subprimes s’effondre

Le 2 avril 2007, New Century, un des plus gros spécialiste bancaire du subprime, se déclare en faillite. Le 17 juillet, deux des fonds d’investissement de la banque d’affaire étatsunienne Bear Stearns s’effondrent. (Bear Stearns elle-même sera revendue, dans des circonstances très troubles, à JP Morgan le 16 mars 2008). En août 2007, c’est tout le marché étatsunien du subprime qui s’effondre. On se rend compte que l’ensemble du système bancaire est contaminé par des créances à haut risque disséminées partout. De nombreuses banques enregistrent des pertes colossales : Citigroup, Merril Lynch aux USA ; Northern Rock au Royaume Uni ; la Société Générale en France. Le 15 septembre, le gouvernement britannique garantit, à hauteur de 60 milliards de livres les dépôts de la Northern Rock. Il annoncera sa nationalisation le 17 février 2008. Le 29 octobre, Stanley O’Neal, président-directeur général de Merrill Lynch démissionne, après l’annonce d’une perte de 2,24 milliards de dollars. Le 4 novembre, c’est au tour de Charles Prince, PDG de Citigroup. Bref, la spirale est lancée.

Automne 2008 : le paroxysme

Le 7 septembre, Washington nationalise les deux plus importantes banques hypothécaires, Fanny Mae et Freddy Mac. Le coût de l’opération est estimé à 200 milliards de dollars. A la mi-septembre, la banque d’affaire Lehman Brothers dépose le bilan, la Federal Reserve Bank ayant refusé de la sauver. En outre, la Bank of America acquiert Merrill Lynch. Le 16 septembre, l’American International Group (AIG) est nationalisé pour 85 milliards de dollars. Trois jours plus tard, pour contrer la menace d’un effondrement général des marchés financiers, le secrétaire d’Etat Henry Paulson présente un plan de reprise des actifs toxiques des banques. Le coût de l’opération s’élève à 700 milliards de dollars. Après révision, ce plan sera adopté par le Sénat le 1er octobre et par la Chambre le 3 octobre. Le 4 octobre, à Paris, la France, l’Allemagne, l’Italie et le Royaume Uni, s’engagent à coordonner leurs actions de sauvetage du système financier. Le 6 octobre, les Bourses mondiales plongent. Cela amène deux jours plus tard sept grandes banques centrales, dont la Banque Centrale Européenne, à baisser leurs taux afin d’endiguer la débandade des marchés financiers. Le 12 octobre, les membres de la zone euro adoptent un plan commun d’aide au secteur bancaire.

Tous ces plans et ces interventions coûtent cher. En ce qui concerne les USA, l’ensemble des interventions s’élève à environ 1800 milliards de dollars. Cela aura des conséquences sur la dette de l’Etat, sur le budget et finalement sur la fiche d’impôt du citoyen étatsunien.

Crises pétrolière et alimentaire et effondrement des fonds de retraite

Dans ce climat de panique, se produit en octobre 2008 ce que certains appellent un « troisième choc pétrolier ». Le prix du baril passa alors à plus de 150 dollars, avant de retomber, un mois plus tard, à moins de 50 dollars. La hausse est due à l’intervention massive de spéculateurs sur le marché et au fait qu’ils avaient parié sur une hausse continue des carburants. Ils misaient sur un pétrole à 200 voire 300 euros le baril. Cela a provoqué une augmentation des prix à la pompe et la colère des professionnels concernés (camionneurs, pêcheurs, agriculteurs, chauffeurs de taxis, …). Dans certains pays, cela s’accompagne de grèves, de manifestations et d’affrontements.

Dans ce contexte déjà plus que troublé, on assiste à une hausse du prix des denrées alimentaires à partir du printemps 2008. A cela, plusieurs causes. Mais l’une d’entre elles est que les spéculateurs achètent les récoltes et parient sur de fortes augmentations. Cela provoque des émeutes de la faim dans plus d’une trentaine de pays comme la Mauritanie, le Cameroun, le Burkina Faso, l’Ethiopie, l’Indonésie, l’Egypte, le Maroc, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, Madagascar, les Philippines et Haïti.
Enfin, on assiste aussi aux USA à un effondrement des fonds de retraite. Certains évaluent qu’ils ont fondu de 2000 milliards de dollars. Les salariés dépendant de fonds privés pour leur pension sont très affectés par la chute des valeurs boursières. Nombre d’entre eux vont se retrouver avec une pension plus faible que prévu et vont devoir partir à la retraite plus tard.

Voici quelques unes des conséquences des crises du système. Nous verrons cela davantage dans la partie suivante.

Sources pour en savoir plus

I.RAMONET, « Le Krach parfait. Crise du siècle et refondation de l’avenir », coll. L’Espace Critique, Galilée, 2009.

« Le krach du libéralisme », Manière de voir n°102, Le Monde diplomatique.

« La crise du système », Etudes Marxistes n° 84, 2008.