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Les élections à Mons, Charleroi et La Louvière

Les élections à Mons, Charleroi et La Louvière

Trois villes sous maiorat PS depuis un certain temps. On peut souligner des tendances communes, comme la perte d'hégémonie du PS. Perte relative car il garde en effet sa majorité dans ces trois villes. Mais il perd la majorité absolue à Charleroi et La Louvière. A cela s'ajoute l'inquiétante montée de l'extrême droite, et ce bien qu'elle ait avancé en ordre dispersé et reste engluée dans son absence d'organisation. Quelques réactions pour tenter un début de bilan de ce dimanche.

Charleroi
Dans la cité du Marsupilami, soulignons que le PS a enregistré un score de 38 %, soit près de 13 % de moins qu'en 2000. Le MR est passé de 16 à 24 %. Mais le quatrième parti de la ville est la liste Front-nat., qui reçoit 9,5 % des voix, après le CDH et avant Ecolo et quatre sièges. Force Nationale, dissidence du FN se voulant une Alleanza Nazionale belge, décroche 2,7 % des voix et le Front Nouveau de Belgique arrive à 0,9 %. Additionnés, les résultats s'approchent du 14 %. Le PTB+ atteint les 2,1 %. Sofie Merckx, tête de liste : "En ce qui concerne le résultat, je suis satisfaite. C'est
le meilleur que nous ayions jamais eu à Charleroi. On s'est plutôt concentré sur les endroits où on est connu, c'est-à -dire Marcinelle, là où il y a les locaux de Médecine pour le Peuple, Couillet, Dampremy, Marchienne et Gilly.

Charleroi, c'est en effet dix communes qui ont fusionné et 136 000 électeurs. On a distribué 30 000 dépliants, ce qui n'est pas assez pour tout Marcinelle. A Gilly, beaucoup de gens impliqués dans notre travail étaient issus de la communauté arabe. On y a fait un travail considérable. Nous avons recrutés de nouveaux membres". Dans certains bureaux, ils ont enregistré des résultats proches du ceux du CDH et d'Ecolo. Ce choix de se concentrer sur les endroits où ils sont connus via Médecine pour le Peuple implique aussi d'y augmenter considérablement leur visibilité : "ce qui nous manque", dit-elle. "On a été sur le marché de Charleroi pendant quatre semaines où on a loué un stand, comme les autres partis. Les gens venaient spontanément vers nous".

Concernant le vote d'extrême droite, "pendant la campagne, beaucoup de gens nous ont dit : 'si je ne vous avais pas connu, j'aurais voté Front National'. Il y a un racisme qui prend de l'ampleur et qui s'installe. On ne peut pas le nier. Il faut essayer de voir comment le combattre, différemment de ce qu'on a fait jusqu'ici. Etant anversoise d'origine, j'ai vu la montée du Vlaams Blok. Mais c'est aussi un vote de protestation. Il faut comprendre pourquoi les gens se sentent lâchés par les politiques. Beaucoup de gens ont des difficultés, n'arrivent pas à la fin du mois. Il faut lutter avec les gens pour de petites revendications, comme la suppression de la taxe poubelle. La pétition lancée en juin a déjà récolté 6500 signatures. En plus, les médias donnent la fausse impression que le gouvernement fait plus pour les étrangers que pour les Belges. On peut dire que ce genre de fausse impression arrange certains hommes politiques qui ne veulant pas d'un impôt sur la fortune. Donc il ne suffit de dire aux gens : 'Ne votez pas FN, c'est mauvais'. Il faut combattre l'extrême droite au jour le jour".

Germain Mugamangando, responsable du PTB pour Charleroi, ajoute : "La campagne contre la taxe poubelle a pesé sur le climat politique de la commune. Car les autres partis ont ajusté leur agenda politique à cette revendication des Carolorégiens. Le MR et Ecolo ont annoncé qu'ils voulaient supprimer les taxes. Le PS a dit qu'il voulait remplacer cette taxe par une réelle solidarité financière au niveau national dans une émission sur Vivacité". Pino Cantella, n°2 sur la liste du PTB explique le sens de ce combat contre la taxe poubelle : "Les gens les plus fortunés au niveau national ont profité des réformes fiscales. Cela entraîne un manque à gagner et les communes doivent se rattraper en augmentant les taxes communales. Dans une commune riche, on peut rassembler beaucoup d'argent avec relativement peu d'impôts. Mais les communes pauvres ont besoin de taxer
plus. La tendance est donc clairement à l'augmentation des taxes communales dans les communes plus défavorisées. C'est la négation du principe de la progressivité". Selon Germain Mugamangando, "on compte bien poursuivre la campagne contre la taxe après les élections. Ce n'est pas une campagne électorale. Le but est de récolter 10 000 signatures pour début janvier, la date où se réunit pour la première fois le nouveau conseil communal".

La Louvière
A La Louvière, le PS de Willy Taminiaux est passé de 55 % en 2000 à 41,7 %. Front Nat. est le quatrième parti, avec 8,57 % soit une progression de 5,4 % et trois sièges. Trois listes alternatives s'étaient présentées : la liste d'alliance entre Ecolo et le Parti Communiste (7 %), l'UDSC (liste du
délégué syndical de Duferco Roger Leclercq 6%) et le PTB+ (4,24 %), qui a obtenu un élu, le Dr Jan Keijzer. Germain Mugamangando : "Ce résultat est vraiment très important. Cela aura des répercussions sur toute la province, comme l'élection à Herstal en a eu sur la province de Liège". Pino Cantella : "L'objectif est atteint. On a fait un chouette petit score dans tous les bureaux. Plus on approche de la Maison Médicale, plus on augmente. On siège au conseil communal avec deux autres personnes de la liste syndicale. C'est une sanction positive". Concernant le retour de l'extrême droite, "partout où on est, on leur met une petite tape. C'est un long travail. C'est à nous à aller chercher les gens qui votent extrême droite et à leur expliquer qu'ils se tirent une balle dans la jambe. Il faut les écouter car ils ont souvent à se plaindre. Il faut leur dire que si l'extrême droite est au pouvoir, ils vont mener la politique actuelle exposée en mille. Il faut lutter contre l'extrême droite avec des arguments économiques. Il faut convaincre celui qui vote que celui qui lui vole son pain, ce n'est pas qu'il croit, mais celui qui détient un gros portefeuille d'actions. Il faut combattre l'extrême droite avec ce genre d'arguments, plutôt que des arguments philosophiques et moraux. On s'est rendu compte que ce n'est pas en soignant les gens qu'on peut les convaincre de cesser ce genre de vote et de se rapprocher de nous. Nous cherchons à redéfinir notre façon de travailler. ".

Si les résultats du PTB+ indiquent une progression et que la liste UDSC engrange déjà 6 %, c'est selon Muriel Henot, 1ére de liste, "le statu quo" pour la liste Ecolo, élargie aux communistes et aux candidats d'ouverture. Cela signifie deux sièges, comme en 2000, l'un pour elle et l'autre pour le
président de la Fédération Louvière du PC Jean-Pierre Michiels. "C'est décevant. Mais Ecolo a regagné ce qu'il aurait pu perdre grâce à l'ouverture de la liste". Elle ajoute : "La bonne nouvelle, c'est que le PS a perdu la majorité absolue et qu'il doit s'ouvrir. Si nous sommes sollicités, nous sommes prêts à participer, pour autant que nous ne soyons pas des potiches dans le décor. Mais c'est le PS qui a les cartes en main et c'est lui qui choisira ses partenaires. Nous n'irons pas au pouvoir à tout prix. Et nous n'irons pas seuls au pouvoir avec le PS car ce serait une folie. Il a 20 sièges et nous deux". Quoi qu'il en soit, les priorités qu'ils entendent faire valoir sont primo l'amélioration de la qualité de vie, secundo la consultation de la population "sur tous les aménagements qui la concernent, qu'ils soient proches (parcs, voiries) ou que ce soit des aménagements plus grands (piscine, ...)" , avec en outre l'appel au budget participatif, tertio, le fait de faire de la ville un acteur de développement économique, particulièrement qu'elle pilote un certain nombre de projets et qu'elle ait un rôle de prospective à long terme. "Si on accepte des responsabilités, ce sera un de ces trois axes-là ".

Les problèmes ne manquent en effet pas à La Louvière. Pino Cantella souligne le même problème que celui posé pour la taxe-poubelle à Charleroi, c'est-à -dire le fait que les communes plus défavorisées doivent taxer davantage :"A La Louvière, l'impôt additionnel sur les personnes physiques est de 8,7 %, soit un des plus élevés". Il y a aussi le logement : "On s'est amusé une fois à faire un calcul : 1% de la fortune de la famille Boël permettrait de construire 2000 logements. A La Louvière, on a besoin de 5000 logements. C'est ce que nous revendiquons. La situation est catastrophique.

Dans certains quartiers, on voit une maison avec trois fenêtres et six ou sept boîtes aux lettres. Et dans les cités, les portes des logements insalubres sont simplement recouvertes de planches. C'est du gaspillage. On ne comprend pas pourquoi les petits revenus sont mis sous pression alors que les détenteurs de portefeuilles d'actions, on ne sait plus les rattraper au niveau communal. Il faut de façon urgente construire des logements pour la population et faire baisser les prix dans le privé qui spécule. Et améliorer la qualité des logements dans le privé, parce c'est scandaleux. Je comprends
que des gens veulent protester, sanctionner. Mais nous devons les éduquer politiquement pour qu'ils ne votent pas extrême droite. Et puis il y a aussi ce racisme qui s'installe ..." Son analyse des affaires qui ont secoué la Carolorégienne et le Foyer Louviérois est la suivante : "On remplace l'ancien système des logements sociaux, qui était dégueulasse, par quelque chose où on fait entrer le privé dans le public. En témoigne l'appel de top managers du privé. Le loyer et les charges vont augmenter, ce qui va maintenir les classes moyennes dans les centre-villes, afin que ceux-ci aient l'air bien beaux, tout en éliminant les petits revenus. Mais d'abord, il faut assainir. Soulignons que Messieurs Di Rupo et Antoine sont parfaitement d'accord là -dessus". Il dénonce aussi un nouvel exemple de privatisation des profits et de collectivisation des pertes : le cas d'entreprises qui polluent, dont les sites sont rachetés par la société publique de la Région Wallonne. Elle les dépollue aux frais de la collectivité et ensuite les revend à bas prix avec d'énormes facilités pour les entreprises.

Mons
A Mons, le PS a baissé de 10 %, mais il garde sa majorité absolue avec 51,5 %. Ecolo a fait 8,6 %, ce qui est aussi in statu quo, le CDH 11,7 %, le MR 16 % et Front-Nat. 8, 3 %, soit trois sièges. Un certain malaise, nous l'avons déjà souligné, est perceptible quant à la gestion de la commune.
Certains dénoncent le "je-m'en-foutisme" dans la politique du logement. Citons le cas des tours de Ghlin, qui doivent être démolies, mais dont les habitants on n'a pas vraiment prévu de reloger les habitants. Mais cela n'a pas remis en cause la majorité absolue du PS. Le PTB, qui enregistre 1,22 % des voix, soit 0,23 % de plus qu'en 2000, n'y a a fait qu'une campagne confidentielle, comme l'explique Pino Cantella : "Ce qu'on visait était de peser dans certaines communes pilotes. Mons n'en était pas une. On progresse très légèrement. Une maison médicale fait défaut à Mons, mais cela ne devrait pas tarder". Il dénonce aussi d'autres scandales illustrant cette privatisation des profits et cette collectivisation des pertes. Si le malaise est réel, il est pour l'instant contenu. Mais on ne peut s'empêcher de souligner que Front Nat. est le seul parti - si l'on peut utiliser ce vocable - à Mons qui ait enregistré une progression notable ...