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La guerre de l'or noir

La guerre de l'or noir

Le 6e festival du cinéma d'attac proposait hier soir un documentaire intitulé "la damnation de l'or noir". La projection était suivie d'un débat sur le rapport entre le pétrole et la guerre en Irak. Les orateurs présents étaient Anne Morelli (professeur d'Histoire à  l'ULB), Jean Bricmont (professeur de physique théorique à  l'UCL) et Lieven de Cauter (philosophe).

Le documentaire retraçait l'influence du pétrole dans l'histoire contemporaine. L'épopée débute avec l'accord pétrole contre protection passé entre l'Arabie Saoudite et les USA au sortir de la deuxième guerre mondiale et qui permettait à  ces derniers de bénéficier de prix très avantageux sur les barils. Ensuite, vient la période des "Majors", ces immenses compagnies pétrolières occidentales (la plupart américaines) qui exploitent les gisements pétroliers dans de nombreux pays du Moyen-Orient et d'Amérique du Sud.
Malgré la création de l'OPEP en 1960, sous l'influence du ministre vénézuélien Alfonso et les nationalisations progressives du pétrole dans les pays moins développés, les "Majors" gardent encore aujourd'hui une influence considérable.
On apprend également que l'Irak est le pays qui a le mieux réussi sa nationalisation du pétrole et que c'est Saddam Hussein, alors vice-président qui en est l'initiateur. L'Irak, pourtant un des pire régime dictatorial, était dans les années 90 le pays le plus avancé (pays laïque ou les filles avaient accès à  l'enseignement)et le plus développé économiquement du Moyen-Orient. On sait bien sûr où en est ce pays aujourd'hui.

Le débat qui suivit fut, hélas, perturbé par un groupe de jeunes gens, visiblement aussi dépourvus d'idées que de respect pour les invités.
Anne Morelli a cependant pu insister sur le fait que le mot "pétrole" n'a jamais été évoqué par les États-Unis lorsqu'il ont décidé d'attaquer l'Irak. Cette façon de faire répond en fait à  un des principes de la propagande: ne jamais évoquer la cause réelle d'une guerre mais lui préférer un discours de belles causes (libérer l'Irak d'une dictature par exemple).

Jean Bricmont abondait également dans cette direction en parlant d'une guerre différente, puisqu'il ne s'agit pas d'un conflit entre voisins ou d'une lutte entre majorité et minorité ethnique dans un pays. Ici, les USA attaquent un pays lointain qui ne les menace absolument pas. Selon lui,c'est bien le pétrole et rien d'autre qui a poussé l'Amérique à  entrer en guerre. De plus,l'installation d'une démocratie durable en Irak n'arrangerait absolument pas les États-unis car si l'Irak devenait une démocratie souveraine, le pays serait libre de monter le prix du pétrole et même de construire l'arme atomique. Les USA ont donc tout intérêt à  garder le pays sous contrôle.

Lieven de Cauter, quant à  lui, rappelait d'abord que l'idée d'envahir l'Irak ne date pas du 11 septembre 2001 et que les membres du PNAC (project for the new american century) dont font notamment partie Cheney, Rumsfeld et Wolfowitz (tous membres de l'actuel gouvernement Bush) avaient déjà  proposé à  Clinton d'envahir l'Irak. Il a également insisté sur le côté illégal de cette guerre (basée sur le mensonge)et sur les "urbicides", c'est à  dire la destruction complète de certaines villes d'Irak comme Fallugia.
Enfin, la raisons principale avancée par les Américains pour continuer l'occupation en Irak, à  savoir le risque d'une guerre civile si ils quittaient le pays ne paraît pas tout à  fait pertinente, d'une part parce qu'il n'est pas sûr que ce serait le cas, ensuite parce qu'une guerre civile ferait peut-être moins de morts que l'occupation actuelle.

Notons, pour les amateurs, que le festival cinéma d'attac se poursuit jusqu'au 4 décembre au botanique. Renseignements au 0494/80.88.54 ou sur http://bxl.attac.be.