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Méfiez-vous de l'OMC

Méfiez-vous de l'OMC

La sixième conférence ministérielle de l'Organisation Mondiale du Commerce se réunira à  Hong-Kong du 13 au 18 décembre prochain. Elle tentera de faire progresser les négociations de Doha, principalement sur trois dossiers chauds: l'accès au marché pour les services, les produits agricoles et les NAMA (produits non-agricoles). C'est dans cette optique que syndicats, ONG et diverses associations ont rappelé les dangers que représente l'OMC.

Le message central relayé par ces différentes organisations dont Oxfam, Amnesty, Greenpeace et bien d'autres était clair: il est urgent de replacer l'OMC et la libéralisation du commerce à  leur place: non pas au-dessus mais bien subordonnés aux objectifs sociaux, environnementaux et de développement.
La réalité contredit en effet bien souvent le dogme selon lequel la libéralisation conduit à  une croissance et à  un bien être partagé. Le processus de libéralisation se fonde sur des principes impitoyables de compétitivité, les travailleurs sont dressés les uns contre les autres. De plus, cette compétition se réalise au détriment des protections sociales, salariales, de santé publique, d'éducation, etc.

Un exemple explicite a été présenté par l'organisation SOS faim. En avril 2004, à  Yaoundé au Cameroun, l'ACDIC (Association citoyenne de défense des intérêts collectifs) a constaté le danger que représentait l'importation de poulets congelés, non seulement pour l'agriculture du pays mais aussi pour ses finances et pour la santé du consommateur. En 2000, la production nationale de volailles couvrait 61% des besoins des consommateurs, en 2003 elle ne couvrait plus que 37%. De 13 000 tonnes importées en 2000, on est passé à  22 000 tonnes en 2003. Conséquence: la perte de 10 000 emplois dans le secteur de l'agriculture et un manque à  gagner énorme pour le Cameroun. De plus, 83% des échantillons de volaille surgelée relevés sur le marché ne sont pas conformes aux critères microbiologiques et ne devraient donc pas être consommés par la population. Si le Cameroun a réagit, il n'est pas le seul touché, cette situation concerne tous les pays côtiers d'Afrique (accessible par bateaux frigo). Les grands importateurs de poulets (Brésil, USA, Chine et Union Européenne) profitent des règles du commerce international et du laisser-aller des certains décideurs politiques locaux pour exporter chaque année en Afrique quelques 400 000 tonnes de sous-produits aviaires. Une belle preuve le libéralisme économique apporte le bien-être à  tout le monde! Au Cameroun, un blocage temporaire des importations a été mis en place et une délégation a été invitée par le ministre camerounais du commerce à  se déplacer à  Hong-Kong. Reste à  savoir si ils seront entendus...

Trois dossiers « chauds » vont donc être remis sur la table à  Hong-Kong, voilà  ce qu'en pensaient les participants:

- Les négociations agricoles: les pays industrialisés déséquilibrent la concurrence avec les pays du Sud en pratiquant allègrement le dumping, technique qui consiste à  exporter des produits à  des prix inférieurs à  leur coût de production. Cette méthode est utilisée par les pays riches qui peuvent se permettre de distribuer des aides pour certaines industries. En faisant cela, ils faussent évidemment la compétition sur le marché mondial. Les pays en voie de développement devraient donc pouvoir prendre des mesures de réduction des importations pour se défendre contre toute forme de dumping et d'importations bon marché. Mais l'Union Européenne et les USA ( qui pratiquent un dumping phénoménal, notamment pour le coton) ne semblent pas prêts à  faire d'efforts.
- Les NAMA (produits non-agricoles: les pays riches désirent une libéralisation plus poussée dans les domaines non-agricoles, ce qui entraînerait des tarifs à  l'importation à  la baisse et empêcherait les pays en développement de protéger leur développement industriel et leur balance commerciale. Quant à  des matières comme l'eau, l'air, les semences et le vivant, qui font elles aussi l'objet de discussion, elles devraient être considérés comme des biens publics mondiaux donc inaliénables et soustraits à  toute logique marchande.
- l'accès au marché pour les services: l'Union européenne a une industrie de services très importante. Pour obtenir plus de demandes dans ce secteur, elle cherche donc à  ce que l'OMC accorde plus de libéralisation dans ce secteur. Les pays en voie de développement s'opposent à  cette idée, d'autant plus que beaucoup de pays ne voient pas trop les services qu'ils pourraient demandés. Il est très important aussi d'exclure de ce champ des négociations les services publiques et d'intérêt général qui doivent continuer à  jouer un rôle sur le plan social, environnemental et économique sans être menacés de privatisation ou de dérégulation.

Enfin, il paraît indispensable de revoir les processus de décision de l'OMC pour les rendre plus transparent et pour permettre une participation réelle de tous les états membres. Le système actuel, qui se présente comme démocratique, fait qu'un pays non-représenté lors d'une décision est considéré comme d'accord avec celle-ci. Or il y a chaque jour au minimum une dizaine de réunions à  Genève et la plupart des pays membres ne disposent pas d'un personnel qualifié en nombre suffisant pour être présents à  toutes les réunions. De plus, les États-Unis et l'Europe ont l'habitude de multiplier les réunions informelles, et déterminent donc souvent les orientations des débats.

Les différentes organisations ont conclues qu'il n'était pas normal que le commerce dirige le monde et qu'il serait temps d'envisager une organisation qui se situerait au même niveau que l'OMC mais qui s'occuperait des aspects fondamentaux que sont le social, l'environnement et de développement.