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[Irak-rapport] War profiteers - Tout est business. Privatisations et ruée

[Irak-rapport] War profiteers - Tout est business. Privatisations et ruée

En juin 2003, l’USAID (Agence fédérale pour l’aide au développement) signe un contrat avec la firme de consultance BearingPoint pour « faciliter une intégration économique rationnelle de l’Irak avec ses partenaires régionaux et internationaux ».

L. Paul Bremer, diplomate et président de la Coalition Provisional Authority (CPA), confie l’exécution de la privatisation à Thomas Foley et Michael Fleischer. Le premier est un multimillionnaire du Connecticut, ami personnel du président Bush et pourvoyeur de fonds de la campagne républicaine de 2000.

Le second n’est autre que le frère d’Ari Fleischer, porte-parole de la Maison Blanche de 2001 à 2003. Dès juillet de cette année, Foley annonce son intention de privatiser 200 entreprises d’Etat. Le tout est officialisé le 19 septembre 2003 lorsque Bremer signe l’Order 39, qui affirme la liberté pour les entreprises étrangères d’investir dans tous les secteurs.

En novembre, il y a déjà 111 offres de reprise pour 35 entreprises irakiennes (alimentation, chimie, pharmacie, chimie), ce qui est la porte ouverte à la privatisation de toute l’économie du pays et à une véritable ruée des entreprises. En violation flagrante du droit international, souligne Naomi Klein, en particulier des conventions de La Haye de 1907 et de Genève de 1949.

Nous avons choisi huit entreprises, ce qui est bien sûr loin d’être exhaustif. Elles s’insèrent toutes dans des réseaux de relations qui impliquent des secteurs de l’Etat comme le Pentagone, le FBI et le gouvernement.

Ces réseaux leur ont permis de faire des profits substantiels sur les récents conflits. Prenons l'armement. En deux ans, grâce à l'attaque contre l'Afghanistan et contre l'Irak, Northtrop Grumman augmentera ses ventes de 60 %, Boeing de 30 % et Lockheed Martin de 25 %. On peut aussi noter que plusieurs d’entre elles (Halliburton, Boeing, Lockheed Martin, Northtrop Grumman) entretiennent des liens avec le PNAC. Ce Project for a New American Century, fondé en 1997, est un des principaux cénacles néo-conservateurs. Ce petit groupe de journalistes, de chercheurs et d’intellectuels s’est glissé dans l’appareil du pouvoir et défend que les USA doivent devenir un Empire, sur le modèle de l’Empire britannique. Nous avons pris en compte l’existence d’entreprises de sécurité, comme l’anglaise AEGIS.

Les actions de la résistance irakienne et le climat sécuritaire ayant rendu plus difficile pour les entreprises étrangères d’opérer, on assiste à un boom des activités des PMC (Private Military Companies) et des PSC (Private Security Companies).