De plus en plus d'enfants en détention dans les centres fermés
De plus en plus d'enfants en détention dans les centres fermés
Tanguy Henrion25 januari 2006 – 18:36
En 2005, 10 à 20 enfants étaient enfermés dans le centre fermé 127 bis, aux abords des pistes de l'aéroport de Zaventem. En 2006, ils sont une soixantaine dans ce même centre. De plus, une aile réservée aux familles avec enfants a récemment été ouverte au centre de Mersplas (Anvers) et une quarantaine de places pour des familles avec enfants vont voir le jour à Vottem. Le gouvernement belge continue donc à enfermer de plus en plus de mineurs, en négligeant les impacts psychologiques que l'enfermement peut provoquer chez ces enfants.
Depuis le mois de mai 2005, le centre 127 bis a ouvert une troisième aile consacrée aux familles. Le chiffre hebdomadaire d'enfants présents dans ce centre oscille entre 50 et 65 enfants. Depuis le milieu du mois, une section réservée aux familles est également opérationnelle au centre de Merksplas mais on ne dispose pas encore de chiffre pour ce centre. Enfin, le centre de Vottem va également ouvrir une aile réservée aux familles avec enfants dans le courant du mois de février. Ce qui prouve, selon différentes associations actives dans la lutte pour les réfugiés, que loin de chercher des alternatives, le gouvernement fait une priorité de l'enfermement de familles avec enfants.
Ces centres sont bien évidemment tout à fait inadaptés pour des enfants, comme le confirme Cédric Vallet, membre du Ciré (coordination et initiatives pour et avec les réfugiés et les étrangers) : « le centre 127 bis est composé de bâtiments en pré-fabriqué, qui laissent passer tout les sons, le centre se situant juste à côté de l'aéroport de Zaventem, je vous laisse imaginer le bruit épouvantable qui y règne. Les enfants sont la plupart du temps dans une salle commune enfumée en permanence. Ils n'ont pas de réelle possibilité de jeux et sont privés d'éducation puisqu'il n'y a pas de professeur qui vient régulièrement. Les enfants ont droit à deux heures de sortie par jour et il n'y a que deux éducateurs pour 60 enfants ».
Des études ont clairement démontrés l'impact psychologique que peut avoir une détention en centre fermé. En 1999, le centre de guidance de l'ULB, département santé mentale a publié un rapport rédigé par des psychologues, pédopsychiatres et assistants sociaux. Ce rapport, en étudiant les conditions de vie en centre fermé: accessibilité des jeux, horaire de la salle de jeux, temps restreint de sortie, atmosphère du centre, désÅ“uvrement des enfants, relation endommagée avec les parents, contexte de violence, pas d'éducation,... avait permis de dénoncer sans équivoque l'enfermement des mineurs. La détention en centre fermé était assimilé à de la « maltraitance psychologique aux conséquences inévitables sur le développement de l'enfant ». Les nombreux symptômes remarqué chez ces enfants (énurésie, eczéma, déprime,...) résultent des « seules conditions de vie des centres fermés ». Les rapporteurs avaient également tenu à souligner le danger majeur que représenterait une séparation des parents, prévoyant par avance une « solution » de l'Office des étrangers qui amènerait à placer les enfants dans une autre structure. L'unité familiale doit être un principe de base au même titre que le respect de l'intérêt supérieur de l'enfant.
Quand on sait que la Belgique a ratifié le 15 janvier 1992 la Convention internationale des droits de l'enfant qui consacre l'intérêt supérieur de l'enfant et qui prévoit notamment que « l'arrestation, la détention ou l'emprisonnement d'un enfant ne doit être qu'une mesure de dernier ressort, et être d'une durée aussi brève que possible », on peut légitimement se demander comment le gouvernement peut enfermer aussi facilement tant d'enfants. Lysiane de Sélys, de l'asbl « point d'appui » répond: « Dernièrement, on a posé ce genre de questions en commission intérieure de la chambre au ministre de l'intérieur qui a répondu qu'il ne voyait pas d'autres alternatives à la détention d'enfants. Ca ne lui pose aucun problème de s'asseoir sur des conventions internationales que la Belgique a ratifié à partir du moment où lui n'envisage aucune autre alternative. Du côté des associations, on pense que le ministre n'a pas cherché, n'a pas été voir ailleurs ce qui se fait pour élaborer des alternatives à la détention de mineurs ».
Pour protester contre l'enfermement de mineurs, une septentaine d'associations en appellent à une mobilisation citoyenne contre l'enfermement d'enfants, ce dimanche 29 janvier à 14 heures au départ du parc de la citadelle (Liège), pour une manifestation jusqu'aux grilles du centre fermé de Vottem. La manifestation se clôturera par une action symbolique: il est demandé aux participants d'apporter des peluches qui seront accrochées aux grilles.
Une manifestation nationale en faveur de la régularisation des sans-papiers est quant à elle prévue le 25 février à 14 heures à partir de la gare du midi à Bruxelles. Pour Claude, sans-papier et co-fondateur de l'UDEP ( Union pour la défense des sans -papiers), seule une mobilisation massive des citoyens peut faire bouger les choses: « nous invitons tous les citoyens- élèves, étudiants, chômeurs, travailleurs belges ou européens à nous rejoindre pour la grande manifestation nationale. Car nous soutenir, c'est appliquer la déclaration universelle des droits de l'homme: Tous les hommes naissent libres et égaux en droit et en dignité ».
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