Sophie20 maart 2006 – 01:35

Le contrat première embauche mobilise plus que jamais les foules. Hier à  Lille, étudiants, lycéens, parents, retraités et syndicats étaient venus marquer la poursuite de la lutte. Parmi les syndicats présents, notons la CGT, la CFDT, la FO, SUD éducation, L'UNSA, etc.
La manifestation a débuté à  15 heures à  la porte de Paris à  Lille, à  proximité de la gare de Lille Flandres et s’est avancée pacifiquement jusqu’à  la place Richebée où elle s’est dissoute sur les coups de 17 heures.

Sous un soleil éclatant, environ 45.000 manifestants ont défilé dans les rues de Lille. Les lycéens en tête de cortège brandissaient des banderoles aux slogans évocateurs tels que « Non à  la casse des acquis sociaux », « C’est pas les jeunes qu’il faut casser, c’est le chômage et la précarité », « 2006 : séparation de la bourse et de l’état. UMP dehors ». « Qui sème la misère récolte la colère », slogan le plus répété, résumait par ailleurs bien l’état d’esprit des manifestants et surtout des étudiants. Une rose à  la main, témoin de leur volonté de manifester sous le signe de la paix, les lycéens et étudiants ont crié tout leur mécontentement par rapport aux Cpe qui compromet leur avenir sur le marché du travail. Les syndicats étaient quant à  eux venus témoigner leur soutien aux moins de 26 ans, premiers concernés par le Cpe, et ont par la même occasion menacé d’organiser une journée d’arrêt de travail national. Ainsi, sur les chars déployés par quelques-uns des syndicats, des morceaux de musique célèbres remis au goût de la situation étaient entrecoupés d’appels à  la grève générale.

Plus déterminés que jamais, les manifestants ont communiqué leur volonté de vaincre contre le plan de soutien à  l’emploi de de Villepin et la Loi pour l’egalité des chances qui selon eux, créera davantage de précarité. Un membre de la CGT présent dans le cortège nous résume la position de son organisation : « Le Cpe, c’est la porte ouverte à  tout. Demain, ce sera les contrats ‘je te prends je te jette’, comme le système américain ».

Notons qu’à  proximité de la place Sébastopol, à  une centaine de mètres du point d’arrivée de la manifestation, deux cars de CRS bloquaient l’entrée et la sortie de la rue où est situé le siège de l’UMP. C’est par ailleurs là  que des partisans de l’extrême gauche brandissant des drapeaux noirs ont tenu tête aux CRS en criant en chÅ“ur : « Police partout, justice nulle part » ou encore « Police nationale, police du capital ». Une émeute a donc éclaté rue Solférino avec le lancement de projectiles de la part des insurgés et de fumigènes de la part des forces de l’ordre.

Cette perturbation n’aura toutefois pas réussi à  entacher une manifestation qui s’est dans l’ensemble déroulée dans une ambiance bon enfant et qui aura permis de faire entendre une nouvelle fois les revendications de la population. Toutefois, suite aux actions qui se sont déroulées ce week-end et qui ont mobilisé entre 500.000 et 1,5 millions de personnes, de Villepin s’est déclaré résolu à  ne pas démordre de sa politique actuelle. Un sondage paru dans la Libération dévoile que 60% des Français souhaitent le retrait du Cpe. De plus, ce même sondage dénonce que les Français voient à  71% dans les mouvements anti-Cpe le symbole d’une profonde crise sociale.