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Occupation de l’église St Joseph (La Louvière) : « La détermination des gens est totale »

Occupation de l’église St Joseph (La Louvière) : « La détermination des gens est totale »

Depuis le lundi 10 avril, des demandeurs d’asile de la région de La Louvière occupent l’église St Joseph, située place Maugrétout à  La Louvière. Ils se joignent ainsi à  un mouvement plus global. Celui-ci vise à  faire prendre conscience à  la population de ce que vivent les demandeurs d’asile. Ainsi qu’à  faire pression sur le gouvernement.

Comme nous le dit un membre du comité : « On a décidé de rejoindre le mouvement d’occupation des églises. Cela a été décidé durant les réunions qui ont précédé l’occupation. On a eu l’opportunité de venir ici, d’être accueilli ici grâce à  la collaboration de l’équipe paroissiale, qui a accepté de nous recevoir parce que cela crée des désagréments à  la veille des cérémonies pascales, encore que tout s’est bien passé jusqu’à  présent. On sait bien qu’on est là  pour tenir longtemps. On est pas venus que pour une semaine ou pour deux. On s’organise pour que cela se passe le mieux possible, pour qu’il n’y ait pas de conflits entre les gens d’âge et d’origine très différents ». On trouve en effet des gens de tous les coins de la planète : une famille ukrainienne, des Iraniens, des gens du Maghreb, d’Afrique centrale, d’Afrique de l’Ouest, des Balkans, de Slovaquie, de Roumanie, … « La détermination des gens est totale. Ils sont décidés à  tenir longtemps. De toute façon, pour vivre dans l’incertitude dans un centre et parfois dans la nature … Les revendications sont celles de l’UDEP. La régularisation immédiate de ceux qui sont là  depuis longtemps, l’établissement de critères clairs et permanents, la suppression des centres fermés, parce qu’il n’est pas normal d’enfermer des gens qui n’ont pas commis de délit ».

Parmi les gens présents se trouve une famille ukrainienne, les Demianov, les deux parents et deux enfants. Ils sont arrivés en Belgique en 1999. Ils ont entamé la procédure et ont eu deux négatifs. Ils ont ensuite introduit un recours au Conseil d’Etat, qui n’a toujours pas obtenu de réponse. En juillet 2005, ils ont été arrêtés à  La Louvière où ils s’étaient installés et ont scolarisé leurs enfants. Ils ont été emmenés au centre fermé de Steenokkerzeel. Suite à  une importante mobilisation dans la ville de la louve, ils ont été libérés. Mais l’incertitude demeure pour eux.

Comme pour beaucoup d’autres. Nous avions déjà  eu l’occasion de parler de Kimba, originaire du Niger, dans notre pays depuis 3 ans et dans l’incertitude complète. Il nous dit : « Parmi les gens ici présents, il y a des demandeurs d’asile en cours, presque en fin de procédure, qui sont là  depuis trois, quatre ans. Il y a des gens qui ont été déboutés et qui sont totalement sans papiers, dans la rue. Parmi eux, il y a des gens qui sont là  depuis 8 ans, 7 ans. Il y a des élèves qui suivent des formations, qui sont là  depuis 10 ans, qui sont bien intégrés, et qui sont toujours à  l’attente de ce fameux papier, pour pouvoir se dire : ‘Enfin, nous avons notre dignité.’ ». Parmi les demandeurs d’asile présents depuis le plus longtemps, il y a Berthe Ngerupeta.

Rwandaise, elle a fui le génocide en 1994, dans lequel elle a perdu des membres de sa famille, et s’est d’abord réfugiée au Zaïre, puis Congo, à  Goma. Avec les guerres du Kivu, elle a à  nouveau fui pour la Belgique. Psychologiquement fragile, elle n’a plus vu son pays depuis près de 12 ans et ne se sent pas de taille à  affronter un retour. « Je ne sais pas comment je vais recommencer ma vie là -bas. Je ne sais comment évolue la situation économique. Ce sera trop difficile pour moi de m’adapter et vu ce qui s’est passé, tous les cauchemars que j’ai vécu, je ne voudrais pas retourner sur le terrain. Cela me rappellera les mauvais souvenirs ». Elle a posé deux demandes d’asile, toutes deux négatives. Le séjour sur le territoire lui a été refusé. Elle trouve cela pour le moins fort car certains instigateurs du génocide ont pu se réfugier en Belgique. De plus, pourrait-on ajouter, la responsabilité historique de la Belgique et de sa politique coloniale dans la situation du Rwanda est un motif suffisant pour traiter les demandeurs d’asile originaires de ce pays avec un peu plus d’humanité. L’affirmation est également valable pour les gens de la République Démocratique du Congo. Un demandeur d’asile originaire de ce pays n’hésite pas à  nous dire qu’il trouve les Belges « durs ». Il est ici depuis 7 ans et, après que la recevabilité lui ait été refusée, a présenté une demande au Conseil d’Etat. Toujours pas de réponse.

Ali Sayahi-Ofi est en Belgique depuis le 14 novembre 2000 et suit la formation de l’école de la Ligue des Familles pour apprendre le français. Célibataire et seul, il a reçu un premier avis négatif, puis en 2004, il en a reçu un second. Il a ensuite introduit un recours auprès du Conseil d’Etat et attend la réponse. « Je n’ai pas le droit de travailler. Je n’ai pas le droit d’être un stagiaire. Donc je suis toujours à  la maison. Parfois, je vais à  la ligue des familles. Je travaille encore pour apprendre à  lire et à  écrire la français ». Il ne cache pas son émotion devant le mouvement de solidarité qui s’est manifesté : « Sans le comité de soutien, on est zéro. Sans tous ces gens qui viennent nous apporter à  manger, nous dire ‘On est avec vous’, on est rien. Je voudrais remercier tous ceux qui sont derrière nous ». D’autres demandeurs d’asile originaires du Maghreb se présentent à  nous. L’un d’entre eux est en Belgique depuis 2001 et toutes ses démarches de demande ont été négatives. Il souligne être venu en Europe à  cause de l’insuffisance de perspectives sociales dans son pays. Une autre, Naïma Ourich, ici depuis 2001, affirme venir aussi pour ces raisons. Deux Algériens, psychologiquement très fragiles au point d’avoir dû être hospitalisés à  Ste Thérèse, expliquent leur histoire. L’un, arrivé ici en 2003 ; a perdu sa famille dans un tremblement de terre. L’autre, ici depuis l’année passée, travaillait comme agent de sécurité « dans une grande société algérienne ». Pris en otage lors d’une nuit de service par un groupe armé qui a commis un vol, il a été arrêté et accusé de complicité. Il a alors été torturé à  l’électricité 9 jours durant. Il nous montre des plaies cicatrisées sur le ventre et sur les bras, les secondes ayant sûrement été infligées au chalumeau. « J’ai été jeté à  la rue et je ne peux pas rentrer en Algérie, sinon je suis mort ».
Deux demandeurs originaires d’Iran viennent s’ajouter. L’un, Morteza , sollicite l’asile pour des raisons médicales. L’autre, Madjid, est ici depuis trois ans et sa demande a reçu une réponse négative. Il a appris le français et suit une formation en informatique, qu’il a brillamment réussie jusqu’à  présent. Mais sa situation d’incertitude l’angoisse : « pour moi, tout cela est une prison, juste un tout petit peu plus ouverte ».

Tous ces demandeurs d’asile occupent donc l’église. Les matelas ont été offerts par des citoyens belges. La FGTB s’occupe des repas du matin. La commune des repas de midi, via le CPAS. Elle s’est d’ailleurs engagée à  interpeller le pouvoir fédéral. L’association « Utopie » apporte une part de l’alimentation. La prochaine assemblée du Comité aura lieu le 20 avril, afin de préparer la manifestation du 21.

les sans papiers

nous ne sommes pas riche,financierement parlant.mais on peut toujours faire acte de solidaritée,de soutien moral.nous avons pleins de vetements,de jouets,de draps,...mais nous ne voulons pas encombrer les locaux par des choses inutile;ou peut on ce renseigner sur ce qui est utile ou non?