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Manifestation nationale 17 juin: "On veut continuer à  mettre la pression".

Manifestation nationale 17 juin: "On veut continuer à  mettre la pression".

Ce samedi 17 juin 2006, à  l’initiative de l’UDEP, une manifestation a traversé Bruxelles selon l’itinéraire Midi - Nord. Elle a été préparée avec l’appui de la FGTB, de la CSC et du MOC ainsi que du FAM. Une mobilisation qui a dépassé les espérances des organisateurs. Et qui a quelque peu réconforté un mouvement qui se heurte au refus de dialogue du gouvernement.

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Foto Legasse

C’est vers 13h20 que l’on peut voir le premier groupe de manifestants traverser le hall de la gare du Midi, pour se diriger vers la place de l’Europe. A forte dominante africaine, il pastiche un chant de Noël dans lequel il défend la revendication de régularisation. De 13h30 à  bien au-delà  de 14 h, la place se remplira. Comités organisés sur base régionale (Morlanwelz, Leuven), noyaux issus de mouvements d’occupation des églises (comme Ste Elizabeth à  Mons), partis et mouvements politiques (Ecolo, Groen !, CDH, PTB, POS, MAS), ONG et autres associations (OXFAM, ATTAC, CNCD, Union des Progressistes Juifs de Belgique, 11.11.11., ligue des Droits de l’Homme, Pace, Entraide et Fraternité), groupes issus de mouvances socioculturelles (comme la mouvance ULBiste).

L’objectif est clair : faire pression sur le gouvernement afin qu’il procède à  une régularisation massive mais aussi pour qu’il instaure un système de régularisation sur base de critères clairs et permanents. « On est contre le cas par cas » souligne une militante UDEP. Ali Guissé, un des coordinateurs de celle-ci nous explique que « pour l’instant, la seule négociation, c’est qu’on a vu M. Dewael, on a vu le cabinet de Didier Reynders. Pour l’instant, ils ont fait seulement des promesses en disant qu’il y aurait une régularisation massive sous forme de circulaire ou de one shot. Mais rien de clair, rien du sûr. C’est la raison pour laquelle on veut continuer à  mettre la pression : afin qu’ils décident et qu’ils pensent aussi aux clandestins. Parce que pour l’instant, aux négociations, ils ne veulent pas aborder le problème des clandestins. Et pourtant, ce sont les plus vulnérables, les plus exploités. Ils travaillent tous au noir. Ils sont vraiment marginalisés. Nous voulons qu’ils en tiennent compte ». Soulignons que les clandestins, selon lui, constituent « quasi la moitié des sans-papiers qui sont ici. Ce qui fait que c’est déjà  près de 50 % qui sont déjà  négligés ». Il ajoute qu’ « il s’agit de mettre la pression pour que lors de la prochaine séance plénière du parlement, ils prennent en compte nos propositions ».

Thierry Pierret, du MAS, explique la position de son mouvement : « Nous sommes pour la régularisation massive de tous les sans-papiers parce qu’on pense que le fait qu’il y ait toute une couche de travailleurs salariés sans papiers fait une pression sur les salaires et les conditions de travail de tous, y compris des Belges et des étrangers en situation légale. Donc nous sommes pour l’unité des travailleurs sans papiers et des travailleurs belges et étrangers légaux contre la casse des acquis sociaux et pour l’amélioration des conditions, contre la politique néolibérale, de régression sociale. Nous pensons que le combat des sans-papiers n’est qu’une facette du combat des salariés en général. Nous pensons que la seule manière de convaincre les travailleurs belges et étrangers légaux est de leur dire que si ces gens ont des papiers, c’est dans leur intérêt. Nous n’avons pas une approche purement moraliste de la question des sans-papiers, mais nous voulons développer cette lutte sur base de slogans qui peuvent unifier l’ensemble des travailleurs ».

Viviane Laroy, secrétaire régionale d’Ecolo : « Ecolo défend la régularisation des sans-papiers selon des critères clairs et précis. C’est comme l’intitulé de la manifestation. Par rapport aux droits fondamentaux. On considère qu’il n’y pas de raison que l’Europe soit une Europe forteresse. C’est aussi par réaction contre la politique fédérale actuelle, qu’on considère comme de plus en plus de droite. On essaie de défendre une société pour tous ». Muriel Gerkens, députée fédérale, ajoute qu’un mécanisme de régularisation permanente comme celui du projet UDEP est nécessaire et si cela implique des ennuis avec l’Union Européenne, « il appartient à  la Belgique d’avoir des positions osées, et de faire bouger les autres Etats ». Elle condamne en outre les tendances récentes de la politique européenne d’asile, qui consistent à  confier aux pays limitrophes de l’Union la tâche de stopper les flux migratoires : « C’est inadmissible. Il n’y aucune raison de s’en remettre à  d’autres Etats. Sinon il y aura des camps, le soutien à  des régimes douteux, ce sera l’horreur. Tout ce qui est politique d’asile est un combat permanent et la tendance est mauvaise, tant au niveau belge qu’au niveau européen. Avec en plus cette horreur que d’un côté on refuse les étrangers et de l’autre on va ouvrir les frontières pour faire venir des gens qualifiés pour venir combler des manques de main-d’Å“uvre. On va pouvoir dire qu’on est ouvert et qu’on complète leur formation alors qu’on vide ces pays ». A la question de savoir si cela ne s’inscrit pas dans une logique néocoloniale, elle nous répond : « C’est horrible de se dire cela, qu’au XXIème siècle, on soit capable de faire cela ».

C’est vers 14h50 que le cortège démarre, empruntant le boulevard Lemonnier. A l’arrière, il y a ceux qui occupent l’église Ste Elizabeth à  Mons. Ils sont 25 environ. Les russophones y prédominent et on peut lire sur leur banderole : « Monsieur Dewael, combien de temps nos enfants doivent-ils attendre ? » En tête, il y a la banderole « Régularisation », qui est écrit dans les trois couleurs nationales. Mais un slogan particulièrement récurrent est : « Je suis belge et je vote pour la régularisation ». Et dans les deux langues.

Pour Colette, ex-enseignante, trouve inacceptable que l’on investisse de telles quantités d’argents pour appuyer les dispositifs répressifs de certains régimes, alors que l’argent pourrait servir à  « aider ces pays à  se développer et à  faire en sorte que ces gens n’aient plus besoin de quitter, aider les gouvernements à  créer des emplois, à  garder les populations dans des conditions démocratiques et socio-économiques favorables » . Elle conclut par : « L’Europe forteresse, je n’en ai rien à  faire. Ce n’est pas cette Europe-là  que je souhaite ».

C’est vers 16h15 que nous arrivons devant l’Office des Etrangers. Ali Guissé y prend la parole. Il avance le chiffre de 20 000 manifestants. « Cette réussite n’est pas celle de l’UDEP, ni celle des associations. C’est la vôtre et je vous en félicite ». Il présente ensuite les différents orateurs qui se succèderont. Il y a d’abord Mme Svetlana, de Gand. Elle se réjouit de voir le nombre élevé de participants et formule à  nouveau l’appel à  une régularisation massive sur base de critères clairs et permanents. Vient ensuite Hadim, qui annonce que le mouvement de solidarité fait tâche d’huile en Espagne et en France. Il dénonce le gouvernement qui « fait tout pour ne pas répondre aux revendications de l’UDEP » et qui « suit son agenda au mépris total de la détresse humaine ». Il dénonce la volonté du VLD de supprimer de facto l’ultime recours qu’est le Conseil d’Etat. Les sans-papiers « vont se retrouver à  la merci de l’arbitraire de ce ministère qui gère la violence d’Etat, entretient le sentiment d’insécurité des citoyens et les amalgames racistes et mène la lutte contre le terrorisme ». Il rappelle le sort des clandestins. Il souligne aussi que des Belges sont présents à  cette manifestation et attaque le ministre Dewael parce qu’il ignore leur voix.

Le représentant du FAM attaque la position de gouvernement, « celle de l’angoisse et de l’irréalisme » et affirme qu’ « une société démocratique ne peut se contenter d’un système complètement discrétionnaire ». Viennent ensuite les représentants syndicaux, dont Anne Demelenne, nouvelle secrétaire générale de la FGTB. Celle-ci dénonce le fait que nombre de sans-papiers doivent travailler au noir et n’ont aucun droit alors qu’ils contribuent au fonctionnement économique du pays. « Quand vous êtes pris dans un travail au noir, vous risquez l’expulsion. Mais l’employeur lui risque juste une sanction administrative ». Elle stigmatise « les nouvelles formes d’esclavagisme » et annonce aussi qu’ils auront un entrevue avec le Premier ministre mercredi prochain. Les orateurs suivants dénoncent la logique sécuritaire et utilitariste des options de politique d’asile européenne, sur laquelle le gouvernement belge calque la sienne, ainsi que l’extorsion des matières premières des pays pauvres. Les frères Dardenne, co-signataires de la Carte Blanche parue vendredi dans Le Soir appellent le gouvernement à  ne pas fermer la porte au dialogue et rappellent l’article 1er de la Déclaration de 1948. Il est aussi annoncé que si le gouvernement campe sur ses positions, une grève de la faim, à  laquelle participeront des Belges également, commencera la semaine du 26 juin.

Thierry Pierret, du MAS, explique la position de son mouvement : « Nous sommes pour la régularisation massive de tous les sans-papiers parce qu’on pense que le fait qu’il y ait toute une couche de travailleurs salariés sans papiers fait une pression sur les salaires et les conditions de travail de tous, y compris des Belges et des étrangers en situation légale. Donc nous sommes pour l’unité des travailleurs sans papiers et des travailleurs belges et étrangers légaux contre la casse des acquis sociaux et pour l’amélioration des conditions, contre la politique néolibérale, de régression sociale. Nous pensons que le combat des sans-papiers n’est qu’une facette du combat des salariés en général. Nous pensons que la seule manière de convaincre les travailleurs belges et étrangers légaux est de leur dire que si ces gens ont des papiers, c’est dans leur intérêt. Nous n’avons pas une approche purement moraliste de la question des sans-papiers, mais nous voulons développer cette lutte sur base de slogans qui peuvent unifier l’ensemble des travailleurs ».

Viviane Laroy, secrétaire régionale d’Ecolo : « Ecolo défend la régularisation des sans-papiers selon des critères clairs et précis. C’est comme l’intitulé de la manifestation. Par rapport aux droits fondamentaux. On considère qu’il n’y pas de raison que l’Europe soit une Europe forteresse. C’est aussi par réaction contre la politique fédérale actuelle, qu’on considère comme de plus en plus de droite. On essaie de défendre une société pour tous ». . Muriel Gerkens, députée fédérale, ajoute qu’un mécanisme de régularisation permanente comme celui du projet UDEP est nécessaire et si cela implique des ennuis avec l’Union Européenne, « il appartient à  la Belgique d’avoir des positions osées, et de faire bouger les autres Etats ». Elle condamne en outre les tendances récentes de la politique européenne d’asile, qui consistent à  confier aux pays limitrophes de l’Union la tâche de stopper les flux migratoires : « C’est inadmissible. Il n’y aucune raison de s’en remettre à  d’autres Etats. Sinon il y aura des camps, le soutien à  des régimes douteux, ce sera l’horreur. Tout ce qui est politique d’asile est un combat permanent et la tendance est mauvaise, tant au niveau belge qu’au niveau européen. Avec en plus cette horreur que d’un côté on refuse les étrangers et de l’autre on va ouvrir les frontières pour faire venir des gens qualifiés pour venir combler des manques de main-d’Å“uvre. On va pouvoir dire qu’on est ouvert et qu’on complète leur formation alors qu’on vide ces pays ». A la question de savoir si cela ne s’inscrit pas dans une logique néocoloniale, elle nous répond : « C’est horrible de se dire cela, qu’au XXIème siècle, on soit capable de faire cela ».

C’est vers 14h50 que le cortège démarre, empruntant le boulevard Lemonnier. A l’arrière, il y a ceux qui occupent l’église Ste Elizabeth à  Mons. Ils sont 25 environ. Les russophones y prédominent et on peut lire sur leur banderole : « Monsieur Dewael, combien de temps nos enfants doivent-ils attendre ? » En tête, il y a la banderole « Régularisation », qui est écrit dans les trois couleurs nationales. Mais un slogan particulièrement récurrent est : « Je suis belge et je vote pour la régularisation ». Et dans les deux langues.

Pour Colette, ex-enseignante, trouve inacceptable que l’on investisse de telles quantités d’argents pour appuyer les dispositifs répressifs de certains régimes, alors que l’argent pourrait servir à  « aider ces pays à  se développer et à  faire en sorte que ces gens n’aient plus besoin de quitter, aider les gouvernements à  créer des emplois, à  garder les populations dans des conditions démocratiques et socio-économiques favorables » . Elle conclut par : « L’Europe forteresse, je n’en ai rien à  faire. Ce n’est pas cette Europe-là  que je souhaite ».

C’est vers 16h15 que nous arrivons devant l’Office des Etrangers. Ali Guissé y prend la parole. Il avance le chiffre de 20 000 manifestants. « Cette réussite n’est pas celle de l’UDEP, ni celle des associations. C’est la vôtre et je vous en félicite ». Il présente ensuite les différents orateurs qui se succèderont. Il y a d’abord Mme Svetlana, de Gand. Elle se réjouit de voir le nombre élevé de participants et formule à  nouveau l’appel à  une régularisation massive sur base de critères clairs et permanents. Vient ensuite Hadim, qui annonce que le mouvement de solidarité fait tâche d’huile en Espagne et en France. Il dénonce le gouvernement qui « fait tout pour ne pas répondre aux revendications de l’UDEP » et qui « suit son agenda au mépris total de la détresse humaine ». Il dénonce la volonté du VLD de supprimer de facto l’ultime recours qu’est le Conseil d’Etat. Les sans-papiers « vont se retrouver à  la merci de l’arbitraire de ce ministère qui gère la violence d’Etat, entretient le sentiment d’insécurité des citoyens et les amalgames racistes et mène la lutte contre le terrorisme ». Il rappelle le sort des clandestins. Il souligne aussi que des Belges sont présents à  cette manifestation et attaque le ministre Dewael parce qu’il ignore leur voix.

Le représentant du FAM attaque la position de gouvernement, « celle de l’angoisse et de l’irréalisme » et affirme qu’ « une société démocratique ne peut se contenter d’un système complètement discrétionnaire ». Viennent ensuite les représentants syndicaux, dont Anne Demelenne, nouvelle secrétaire générale de la FGTB. Celle-ci dénonce le fait que nombre de sans-papiers doivent travailler au noir et n’ont aucun droit alors qu’ils contribuent au fonctionnement économique du pays. « Quand vous êtes pris dans un travail au noir, vous risquez l’expulsion. Mais l’employeur lui risque juste une sanction administrative ». Elle stigmatise « les nouvelles formes d’esclavagisme » et annonce aussi qu’ils auront un entrevue avec le Premier ministre mercredi prochain. Les orateurs suivants dénoncent la logique sécuritaire et utilitariste des options de politique d’asile européenne, sur laquelle le gouvernement belge calque la sienne, ainsi que l’extorsion des matières premières des pays pauvres. Les frères Dardenne, co-signataires de la Carte Blanche parue vendredi dans Le Soir appellent le gouvernement à  ne pas fermer la porte au dialogue et rappellent l’article 1er de la Déclaration de 1948. Il est aussi annoncé que si le gouvernement campe sur ses positions, une grève de la faim, à  laquelle participeront des Belges également, commencera la semaine du 26 juin.