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La vergüenza: " L'illusion de nos désirs"

La vergüenza: " L'illusion de nos désirs"

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"La verguenza" de David Planell

Pepe et Lucia sont la parfaite publicité de la jeune bourgeoise madrilène. Ils sont jeunes, beaux et comble de la modernité suprême ils ont adopté Manu, un enfant péruvien. Mais voilà, on ne s'improvise pas parents par seul désir de conformisme social. Incapables de tisser la moindre relation avec leur fils, ils envisagent de rendre l'enfant à l'assistance.

Le jour de la visite de l'assistance sociale à son domicile, Pepe veut annoncer à celle-ci, sa décision de renoncer à l'adoption de Manu, mais Lucia va subitement violemment s'y opposer. Instinct maternel soudain? Regain d'amour pour l'enfant tant désiré ? Non, c'est le sentiment de honte qui l'étrangle. Le poids du regard de l'autre, le jugement moralisateur de la société la condamnerait sur le champ et elle ne peut s'y résoudre.

Manu, quant à lui, ne parvient à communiquer véritablement qu'avec Rosa, sa nounou, péruvienne comme lui. C'est elle qui l'habille, le nourrit ou encore l'emmène à l'école. C'est surtout la seule qui, contrairement à ses propres parents, ne soit pas terrifié à l'idée de rester seule avec lui.

"La verguenza" est bien évidemment une fable sur l'adoption, le film questionne ce " désir d'enfant" banalisé par la société. Pose la question de l'instinct parental, peut-il exister dans le fond sans la somme de nos égoismes? Il met en lumière la lien difficile entre parent-enfant, souligne également le chemin de croix absurde de l'adoptant. Mais le film est surtout une critique assassine de la bourgeoisie du XXIème avec ces jeunes trentenaires hyperactifs, sacrifiant tout sur l'autel de leur jouissance personnelle. Ces bobo ayant perdu tout sens des priorités.

Il y a une finesse remarquable dans l'écriture de David Planell, un oeil sans concession. La justesse des dialogues y est extraordinaire, malgré la lenteur peut-être de certaines. Le film est clairement maîtrisé, l'impact émotionnel ne cesse de croître tout le long de film avant qu'il vous assomme pour de bon. C'est un film qu'on pourrait qualifier de "moeurs" sans la lourdeur du genre.

Le film a été présenté dans le cadre du Brussels Film Festival
et sortira prochainement dans les salles

aude

Gepost door aude
05.07.2009