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« Stop à  l’agression israélo-américaine ».

« Stop à  l’agression israélo-américaine ».

Le ton était clairement à  la dénonciation de la récente agression israélienne contre le Liban, ainsi que de la complicité américaine. Mais au-delà  de cela, la manifestation entendait rappeler aussi ce que vivent les Palestiniens et plus généralement condamner le projet de « Nouveau Moyen-Orient » des néo-conservateurs. La revendication était celle d’une condamnation claire par la Belgique et l’Union européenne.

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La manifestation était organisée par la Coordination Solidarité Liban-Palestine, pluraliste. De nombreuses organisations en font partie, dont Stop USA et l’Association Belgo-Palestinienne, mais aussi des associations libanaises. Elle a débuté près de la gare du Nord au boulevard Albert II, avant d’emprunter un itinéraire qui passe par la place de Brouckère et le boulevard Anspach. La manifestation emprunte ensuite la boulevard de Berlaimont et s’achève au boulevard Pacheco, près du Botanique. Les slogans scandés et figurant sur les panneaux comme les discours tenus en fin de parcours illustrent bien les thèmes de la manifestation : « Israël terroriste ! Amérique complice ! » ; « Arrêtez le massacre » ; « Qui tue les enfants ? Israël ! Qui tue les femmes ? Israël ! » ; « Bush, Olmert, Blair : assassins ! » ; « Israël Etat terroriste !» ; « Evacuation totale par Israël des territoires occupés » ; « Une seule solution : arrêtez l’occupation ! ». De nombreux drapeaux flottent, mais de loin le plus présent est celui du Liban, avec son cèdre. Vient ensuite le drapeau palestinien.

L’arrivée au boulevard Pacheco, où les orateurs doivent prendre la parole, se fait quelques minutes avant 5 heures. Devant le podium, un parterre d’enfants assis. Le premier orateur, représentant francophone de la Coordination, prend la parole : « Au nom des organisateurs de la Coordination de Solidarité Liban-Palestine qui regroupe un certain nombre de personnes et d’organisations belges connues pour leur lutte pour les droits de l’homme et contre à  l’impérialisme, je vous remercie. Les enfants qui subissent la barbarie israélienne et américaine en Palestine et au Liban vous remercient également ». Il appelle ensuite à  faire une minute de silence en leur honneur. Celle-ci écoulée, il ajoute : « Je peux vous dire déjà  que selon la police, le nombre de manifestants a dépassé 9000 personnes ». On peut alors entendre de vifs applaudissements. « Mais selon les organisateurs, on est beaucoup plus de 15 000 », ajoute-t-il. Il fustige de façon particulière l’absence d’indépendance réelle de l’Europe à  l’égard des Etats-Unis. Vient ensuite la représentante néerlandophone de la Coordination. Remerciant, elle aussi les participants au nom de la Coordination, elle avance le chiffre de 10 000 personnes présentes. De vifs applaudissements sont alors audibles. « Nous sommes ici pour dire ‘non’. Non à  l’agression. Et pour demander à  notre gouvernement de condamner clairement cette agression ».

Le représentant francophone de la Coordination reprend alors la parole : « Avant le début de l’agression, de la boucherie, des enfants belges étaient présents au Liban, au camp de réfugiés palestiniens en vue d’établir certains projets d’animation et de peinture. Ils ont pu établir un lien très fort. Une semaine après, les bombardements ont commencé. Les enfants belges là -bas ne voulaient pas quitter les enfants libanais et palestiniens à  leur sort. Ils ne voulaient plus revenir, ils voulaient subir le même sort parce qu’ils savaient que les enfants là -bas vont rester sans outils ni attention. Mais finalement, ils ont dû revenir, empli de chagrin, et actuellement, ils sont toujours en communication avec ces enfants ».

Parmi ces huit jeunes, il y a Maha, qui lit son témoignage. Prenant la parole, elle évoque son travail d’animation avec 200 enfants et les liens d’amitié qu’elle a noué avec eux. Elle rappelle en outre ce que vivent les réfugiés dans ces camps, depuis 1948. Puis les bombardements. L’angoisse devant l’impossibilité de gagner Beyrouth, et face à  ce qu’allaient devenir les amis palestiniens. Elle dénonce le fait qu’ils s’en prennent à  des objectifs délibérement civils, comme les hopitaux et les ponts. Puis le retour en Belgique « avec nos amis laissés sous les bombes ». « Nous restons chaque jour en contact avec eux. Il y a deux semaines, elle a appris que leur camp avait été détruit et qu’ils avaient été chassés, avec les Libanais qui espéraient y trouver un peu de sécurité. L’un et l’autre chassés par le même ennemi ». Elle lance un appel au gouvernement pour qu’il condamne clairement les attitudes israéliennes vis-à -vis des Libanais comme « inhumaines » et pour qu’il exige un arrêt immédiat des bombardements. Elle affirme l’impératif de « solidarité avec les Palestiniens et les Libanais ainsi que celui de dire dire « non à  la politique d’agression » et oui au droit international ».

Vient ensuite Ali, jeune garçon belgo-libanais en vacance chez sa famille lors du début des bombardements. « Comme chaque année, je vais au Liban en été dans le but premier d’y voir ma famille. Les premiers jours, ce fut le bonheur absolu. Mais très vite, tout bascule. Nous sommes plongés dans l’horreur de la guerre. Nous avons pour seule et unique compagnie le bruit des bombardements. Nous nous rassemblons tous dans une seule maison et nous dormons dans des conditions affreuses, inimaginables. Mais après tout les conditions dans lesquelles nous vivons ne sont pas très importantes. Non loin, des enfants meurent pendant que nous on dort. Dormir, manger à  notre faim ou regarder la télévision tout cela nous était impossible. Les bombardements rythmaient notre vie. C’était une véritable agression morale. Des nuages de fumée nous entouraient, les villages autour de nous étaient bombardés. Bientôt arriverait notre tour. Un matin retentit un boum. Un boum atroce. La maison du voisin vient d’être bombardée. Ils meurent, lui et sa famille. A 14 ans, était-il vraiment dangereux ? Pouvait-il faire du mal ? Non. Là , j’ai compris qu’il n’était pas question de tirer sur le Hezbollah, mais de détruire le Liban, notre Liban. Notre tour arriverait peut-être bientôt. Notre agresseur tuait sans pitié. Nous sommes livrés aux mains de notre agresseurs ; Le Liban devient une scène de massacre quotidienne. Après une semaine et demi de résistances et ce drame, nous fuyons donc pour la Syrie. Nous devons contourner de nombreux endroits dits ‘ à  risque’. Les routes sont bombardées. Les camions d’aide humanitaire sont retournés. Aujourd’hui, je suis présent devant vous, physiquement. Mais toutes mes pensées ne vont que dans une seule direction : vers le Liban ».

« Herzl a dit dans son livre : ‘Nous serons un rempart contre la barbarie’. Actuellement, je vois clairement qui est barbare. On voit clairement qui pratique la barbarie. Qui bombarde la population civile ? Qui bombarde des convois humanitaires ? Le bilan actuel fait état de plus d’un millier de victimes, sans oublier les autres victimes sous les décombres, qu’on ne connaît pas encore. Malgré le couloir humanitaire qu’on a établi, l’impitoyable armée israélienne bombarde ce couloir depuis dix jours. Des civils sont encerclés, isolés ».

M. Abdallah Koustani prend la parole et lit le texte de la coordination. « Chers amis, depuis mercredi 12 juillet, un pays souverain subit une sanglante agression par Israël, qui a déjà  coûté la vie à  plus d’un millier de civils, hommes, femmes, enfants, nourissons. Toute l’infrastructure du pays est détruite. Toutes les voies de communication sont détruites. Hopitaux, ambulances, convois d’aide humanitaires sont volontairement bombardés. Mais le sinistre duo Olmert-Péretz veut poursuivre la desctruction avec l’aval et le soutien des Etats-Unis et le silence complice des Européens. L’armée israélienne mène en même temps une guerre acharnée contre le peuple palestinien, qu’elle prive du droit le plus élémentaire, de vivre sur sa terre. Israël réoccupe militairement le territoire de Gaza et anéantit sa population. Là  aussi on dénombre des centaines de victimes ». Il ajoute : « un million de personnes sont jetées sur les routes de l’exil, sans logement, sans médicament, sans nourriture. Le massacre de Qana, qui a fait des dizaines de victimes innocentes dont un grand nombre d’enfants a montré clairement ce que pouvait faire la barbarie sioniste ». Il évoque en outre le bombardement de paysans au travail. « Quelle ironie que les deux pays qui se présentent comme les deux civilisations-phares de notre époque, Israël et les Etats-Unis exécutent un plan néo-colonialiste créé de longue date et qui fait partie de la stratégie américaine de Nouveau Moyen-Orient ». On peut alors entendre de vifs applaudissements. « Israël et les Etats-Unis prônent les droits de l’homme, la démocratie et le respect du droit international, mais ils bafouent sans vergogne les conventions internationationales ». Il réitère les objectifs de la manifestation : condamner l’agression, affirmer la solidarité avec Libanais et Palestiniens, exiger que Belgique et Europe la condamnent fermement. Il ajoute qu’Israël doit être condamné au regard du droit international pour crime de guerre.

Mme Anya lit ensuite le message en néerlandais. Il sera ensuite lu en arabeLe représentant francophone de la Coordination conclut en soulignant que « si l’agression continue comme il semble, il y aura d’autres actions. J’espère que vous y serez présent ».