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Des métaphores sur différentes thématiques mélangées dans un album

Des métaphores sur différentes thématiques mélangées dans un album

Ayant deux albums et un maxi vinyl à son actif, R.E.D.A. montre qu’il produit un son bien particulier, incomparable au Hip Hop connu du grand public. Son style est souvent qualifié de ‘Hip Hop abstrait’, voire de ‘Hip Hop expérimental’. R.E.D.A. met surtout l’accent sur le message qu'il souhaite véhiculer à travers son art. Une interview avec un artiste hors du commun.

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R.E.D.A.

Est-ce que vos albums sont uniquement instrumentaux?
Mon premier album "Gemini" était instrumental, maintenant pour mon nouvel album intitulé "Da Blitzkrieg" j’ai également mis en avant des textes portés par des rappeurs.

Quand vous utilisez des textes, est-ce que ce sont des extraits de discours que vous choisissez ou des textes écrits?
J’ai demandé à des rappeurs d’écrire des textes basés sur le thème de l’album. Parfois ils font ce qu’ils veulent et ne produisent pas toujours des textes revendicateurs. Par exemple, avec la plage n°10 appelée "Play Tha Grind" issue du dernier album, j’ai collé avant et après le morceau, des séquences du film "The Road To Guantanamo" de Michael Winterbottom pour illustrer un des thèmes de l’album.

Quel message voulez-vous faire passer?
Mon dernier album est une métaphore sur la difficulté d'être musulman au XXIème siècle en Occident, et aussi sur les effets pervers de la mondialisation, les dérives de l’économie du marché, toutes ces thématiques m’interpellent.

Pourriez-vous nous décrire le public qui écoute votre musique?
C'est très varié, il y a aussi bien des gens du Hip Hop, du milieu techno, drum&bass, électro, rock également. Ce sont des gens qui ont une culture musicale affirmée, qui écoutent des choses avant-gardistes, donc ma musique leur parle. Egalement des gens du monde du cinéma.
Est-ce que votre musique a également été reprise dans des films?
Oui tout à fait, dans des films indépendants, courts et longs-métrages. Les réalisateurs sont tombés sur mon premier album, “Gemini”, sorti en 2003. Ils en ont pris des titres et m’en ont informé aussitôt.

Produisez-vous parfois des morceaux sur commande pour un film?
Cela m’est arrivé. Actuellement je travaille justement sur un long-métrage où j'ai carte blanche.

Et cela vous fait quoi d’entendre votre son dans un film?
C’est gratifiant. Il y a un film "Cannibal"qui va bientôt sortir et ils ont pris plusieurs titres de mon dernier album "Da Blitzkrieg" en plus des musiques que j'ai faites pour le film.

Est-ce que vous trouvez que l’esprit de votre son est respecté quand vous voyez le résultat à l’écran?
Oui, car il s’agit aussi de films avant-gardistes. C’est la même famille artistique. De plus je travaille étroitement avec le réalisateur, je donne aussi mon avis sur la musique à mettre sur telle ou telle séquence.

Quel réalisateur fait le plus appel à votre musique?
Benjamin Viré, un jeune réalisateur talentueux a repris ma musique dans "La Cicatrice"(extrait sur http://www.youtube.com/watch?v=gr8E2FvsLzE). Actuellement il prépare un long métrage ("Zone"). Ma musique est également incluse dans son dernier film "Cannibal", qui est en cours de montage.

Quelle est la différence entre vous et d’autres artistes Hip Hop?
Mon son est différent. J’ajoute des choses qu’on retrouve dans le rock progressif, dans la musique expérimentale et la musique industrielle. J'utilise un répertoire peu connu dans le Hip Hop.
Le Hip Hop traditionnel est basé sur la soul, le funk, le jazz et parfois le rock. Personnellement je voulais aller à contre sens et essayer d’être original. Le Hip Hop lié au soul, c’est de la belle musique, mais je pense qu’il y a d’autres musiques qui méritent d’être découvertes.

Comment et quand avez-vous débuté votre carrière dans la musique?
J’ai commencé en rencontrant des gens et en écoutant d’autres genres de musiques. J’ai suivi des cours d'ingénieur du Son en 2000-2001 et puis j’ai commencé à acheter le matériel. J’ai sorti mon premier album "Gemini" deux ans plus tard, en 2003.

Quand vous étiez plus jeune, aviez-vous déjà cette ambition de produire votre propre son?
J'ai commencé à vouloir produire ma propre musique vers l'âge de 15 ans. J'ai d'ailleurs été pour la première fois en studio à cet âge afin d'enregistrer un morceau dans le cadre du festival Babel 2000. Ensuite, j’ai suivi des études de médecine pour finalement revenir à la musique qui avait toujours une grande place dans ma vie.

Vivre de son art, c’est le rêve de tout artiste, mais continuer son art, tel que vous le faites, même si vous ne pouvez pas encore en vivre, cela demande quand même beaucoup de volonté.
Oui et surtout des sacrifices, car là je n’ai pas de vie de famille, je suis célibataire et mes dernières vacances remontent à loin. Il faut avoir les moyens pour réaliser ses ambitions. Sans sacrifices, je ne pense pas qu’on y arrive. Il y a pas mal d’amis qui ont commencé avec moi et ils ont dû abandonner car ils ont eu des enfants. C’est pour ça que je veux me forcer à rester sur ma ligne directrice.

Donc vous faites ce sacrifice car vous voulez éviter que les engagements qui pourraient découler d’une vie de famille risqueraient de ‘tuer’ votre art.
Oui tout à fait. La vie de famille ‘tue’ la disponibilité à la créativité mais ça n'engage que moi. Et puis chaque chose en son temps.

Pourtant il y a des artistes qui essaient de combiner les deux. Comment vous l’expliquez?
Tant mieux pour eux mais pour ceux qui en vivent, en général, ils sont déjà reconnus, ils ont un nom. De plus ils sont pris en charge par une maison de disques. Donc il y a une certaine routine qui s’installe. La machine promotionnelle est assurée. Pour ma part en tant qu'indépendant, je dois tout faire seul ce qui me demande beaucoup de temps. Outre tout le processus créatif permettant la réalisation d'un album, je passe mon temps à me faire connaître, à faire la promotion sur Internet et à la radio, et à imaginer et superviser tout le visuel qui servira à promotionner l'album. Donc actuellement ça serait injuste, si j'ai une famille, de leur faire subir mon absence parce que je veux gérer convenablement ma carrière.

De quelle façon êtes-vous le plus souvent contacté pour des collaborations, telles que celles pour des musiques de films? Bénéficiez-vous d'une distribution internationale pour vos oeuvres?
Le contact se fait essentiellement par le biais de mon site web (www.redahiphop.com). Maintenant pour tout ce qui concerne la distribution nationale et internationale, c’est Bangdistribution et Pias qui s’en occupent. Donc pour la Belgique, mon album est disponible à la Fnac, au Media Markt, etc. mais les gens peuvent aussi l'acheter directement via mon site web.

Est-ce que vous donnez également des concerts?
J’ai fait le Festival de Dour en 2004. L’année passée j'ai organisé à Bruxelles, avec la structure Bazikally, des concerts d'artistes étrangers et américains pour la plupart, dans le cadre de leur tournée européenne. J’ai fait quelques concerts à Recyclart, au Magasin 4, etc.
Le 6 février 2010 je donnerai un concert au Windows (rue Philippe de Champagne 50, 1000 Bruxelles)

Discographie

- "Gemini" [CD/2LP] IteM Records (2003)
- "R.E.D.A. Presents Kaleidoscope Of Power featuring Insight et Play Tha Grind featuring Main Flow et Donwill" [12" Vinyl Single] IteM Records (2006)
- "R.E.D.A. Presents Da Blitzkrieg" [CD] IteM Records (2009)

Liens:
http://www.redahiphop.com
http://www.myspace.com/redamusic
http://www.soundclick.com/reda
http://www.itemrecords.com
http://www.facebook.com/redamusic
http://twitter.com/redamusic

R.E.D.A. est sans doutes

R.E.D.A. est sans doutes l'artiste de la scène hip-hop le plus intéressant que je connaisse, il ouvre une nouvelle voie dans le hip-hop que bon nombre de producteur devrait explorer plus souvent! Aussi, tout en proposant des instrus alternatifs, il y pose des lyrics vraiment consciente, loin du bling-bling et du rap de bonne conscience, les raps mêlés aux extraits de films forment un tout subversif chez l'écoutant (l'extrait issu de "Fight Club" dans Gemini, suivi d'un beat dévastateur, est un de mes passages préférés).

Une véritable réflexion musicale, voilà ce que REDA remet au centre, Après, on aime ou on aime pas le style (quoique je trouve improbable qu'un mélomane attentif puisse renier ce son!), mais l'on se doit au moins de respecter l'artiste, le vrai, celui qui aime prendre des risques!

Keep it going REDA!