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Nous souhaitons une harmonie, une synergie entre associations

Nous souhaitons une harmonie, une synergie entre associations

En cette période de fin d’année de nombreuses personnes souffrent dans la précarité à l’interieur de leur foyer ou à l’extérieur, comme l'a pu constater récemment l’association namuroise “Une Main Tendue” à la Gare du Nord de Bruxelles. Un constat qui pousse à réfléchir sur l’éfficacité et l’importance de la collaboration entre associations.

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Interview avec Laurent Frémal de l’association namuroise Une Main Tendue

Lorsque le froid était annoncé différentes actions ont été entreprises pour les sans-abris à Bruxelles, plus particulièrement à la gare du Nord. Comment avez-vous été amenés à contribuer à cette action?
Nous avions reçu un mail mardi soir 15 décembre nous mentionnant qu’il y avait des familles avec enfants habitant la Gare du Nord. Nous avions décidé de former une équipe pour leur fournir des couvertures et des vivres. Et quand nous sommes arrivés sur place c’était le désastre, il y avait une douzaine d’enfants, le plus petit avait 4 mois et le plus âgé entre 10 et 11 ans, accompagnés d’une vingtaine d’adultes.

Beaucoup d’enfants en base âge dans une gare, n’est-ce pas dangereux?
Oui, c’était dangereux. Ils courraient partout, ils jouaient dans les escalators et les agents de sécurité demandaient que les enfants soient mieux surveillés.

Comment avez-vous essayé de sensibiliser les gens autour de votre projet d’aide?
En contactant différentes associations et les médias. Côté flamand il y a eu de l’attention médiatique par des articles dans De Standaard, Het Laatse Nieuws, De Morgen. Il y a eu une bonne retombée, à la différence est qu’ils mettaient en évidence les citoyens néerlandophones de leur participation à la solution qu’ils avaient trouvée pour ces familles en détresse. La ville de Saint-Nicolas a hébergé 25 personnes. Je comprends que les médias néerlandophones ont transmis cette information, vu la participation importante de la part de leurs citoyens. Malheureusement ils n’ont pas parlé des actions préalables qui avaient été menées depuis 2 jours pour manifester l’indignation et également pour empêcher, je dis bien empêcher la mise à la porte entre 1h et 4h du matin (heures de fermeture de la gare) des familles avec leurs enfants en bas âge. Si nous n'étions pas intervenus le premier soir, en negociant avec le chef de la gare – ce qui est exceptionnel - les familles auraient été mises dehors, avec -6°C à l’extérieur.

Y a-t-il d’autres associations qui sont intervenues à ce moment-là?
En fait, nous avons contacté beaucoup d’associations subsidiées par les communes et indépendante elles suivent un peu la logique du besoin, càd elles ont un problème, l’association téléphone au SAMU social qui leur répond “il n’y a pas de solution”. Puis elles téléphonent à FEDASIL, qui répond à son tour “il n’y a pas de solution”. En fin de compte personne ne trouve une solution, donc ils se disent “il n’y a pas de solution, donc tant pis”.

Normalement les associations subsidiées sont présentes pour trouver des solutions. Comment expliquez-vous que leur aide est parfois si restreinte?
Ce sont souvent des associations qui n’osent pas foncer, ni faire du bruit. Notre association n’est pas subsidiée, nous fonçons et nous n’avons pas peur de déranger un sénateur à minuit ou 1h du matin afin de trouver une solution. Notre association n’est pas comparable à l’action d’un assistant social qui doit d’abord appeler son chef de service, qui n’arrivera pas à le joindre et qui souvent dirait “on attendra demain matin, parce que on ou il ne travaille plus”.

Comme vous le décrivez, vous avez en comparaison une plus grande liberté d’action.
Tout à fait. Et une chose qui nous a choqué ce sont le nombre d’associations que nous avons appelées pour demander du renfort et qui ont clairement dit “après 16h nous ne travaillons plus”. Ou le SAMU social qui après une certaine heure n’a plus de places disponibles. J’en conclus que le SAMU social existe bien… de 8h à 16h et dès qu’il n’y a plus de place, il n’y a plus de pauvres, plus de sans-abris, à la limite. On remplit les lits, et les autres trainent en rue, on ne sait plus rien faire pour eux.

Et les familles que vous avez aidées à la gare du nord, de quelle façon se nourrissaient-elles?
Ces personnes avaient mangé que quelques repas complet depuis plus d’un mois et demi sauf pour les sandwiches qu’on leur donnait et de la soupe. Et il faut savoir qu’à la gare Centrale du mois de novembre au mois d’avril, tous les soirs des repas complets, potage, plat, dessert, café, sont disponibles pour tous les sans-abris de Bruxelles. Et il n'y a aucune association qui a pensé à conduire ces personnes de la Gare du Nord à la Gare Centrale pour leur donner un repas chaud.

Vous mettez le doigt sur un problème de logistique et d’information.
Oui, personne voulait se mouiller. Devant ce problème, il n’y a pas de solution légale. Ces personnes sont des européens, se ne sont pas des sans-papiers, ni des demandeurs d’asile. Ce sont des européens qui ont le droit de venir en Belgique, mais s’ils viennent ici, ils doivent s’assumer tout seuls ou avoir un emploi. Si ils ont un emploi ils ont une aide du C.P.A.S. pour la caution locative etc. Comme ils ne parlent pas le français et qu’ils n’ont quasiment aucune formation, c’est pratiquement impossible. Donc il n’y a pas de solution.

S’agissait-il de nouveaux groupes qui vivraient dans la précarité en Belgique?
Le lendemain de notre première intervention, j’ai pris contact avec le service du centre d’action interculturel (CAI) de Namur l’immigration avec qui on travaille. Ils nous ont expliqué la situation. Ce sont des personnes qui ont demandé un statut de réfugié politique, qui a bien sûr été refusé. Il faut savoir que ce sont des Roms. Ils sont très mal-vus dans leur pays, où ils sont pratiquement exclus. Donc ce n’est pas un statut de réfugié politique qu’il leur faut, mais un statut de victime de racisme, car dans leur pays d’origine il y a beaucoup de racisme envers leur communauté. Mais le racisme n’est pas considéré comme un problème européen, cela doit se régler au niveau national de leur pays, donc ils n’ont aucun statut.

Avez-vous pu ainsi récolter suffisamment d’informations sur les Roms slovaques en Belgique?
Nous avons pris contact avec une association qui s’occupe des personnes slaves, qui les aident dans les démarches administratives et qui les aident à trouver un logement etc. Quand on a parlé de ce cas là à cette association, sachant qu’il s’agissait de personnes issues de la communauté rome, ils nous ont répondu que ces gens n’existaient pas pour eux et que ce n’étaient pas des slaves Donc le racisme existe bien envers eux, jusqu’en Belgique. On a collaboré avec l’éducateur de prévention de la commune de Saint-Josse qui m’a clairement dit qu’il n’avait plus d’imagination pour trouver une solution.
Maintenant que vous avez cerné la problématique, avez-vous pu rentrer en contact avec eux plus facilement, puisqu’ils ne parlaient pas le français?
Nous avons d’abord contacté le Foyer et d’autres associations sur Bruxelles pour leur demander un interprète, mais nous avons trouvé un interprète qui parlait le slovaque par le biais d’association namuroise “Centre de médiation des gens du voyages”. Le lendemain nous sommes repartis à Bruxelles et nous avons pu dialoguer ensemble sans problème. Un commissaire de la police fédéral du chemin de fer a tout fait pour trouver une solution. Grâce à l’interprète, qui était présent de façon bénévole, on a pu communiquer correctement avec les gens.

En faisant le bilan des actions, qu’en déduisez-vous?
Que grâce à différents acteurs, tels que le commissaire fédéral lié à la gare du Nord en collaboration étroite avec la commune de Schaerbeek, l’interprète et grâce aux nombreux citoyens qui nous ont soutenus, un travail sensationnel a pu être fait.
Jeudi, 17 décembre, les personnes étaient logées dans un commissariat sur la commune de Schaerbeek. Vendredi, 18 décembre au soir les familles étaient transférées à la ville de Saint-Nicolas et une dizaine de personnes étaient logées quelques nuits à l’hôtel au frais d’un entrepreneur qui a également payé des tickets de retour pour la Slovaquie pour les personnes qui avaient décidées de rentrer chez elles quelques jours plus tard. Et ce avec le soutien de la police de Schaerbeek et des autorités communales.

Comment percevez- vous l’entre-aide associative?
Comme notre association, Une Main Tendue, il y a pleins d’associations en Belgique, mais chacun travaille pour soi. On entend parfois dire “On a nos pauvres.” Pourtant il y a des associations qui ont des tas de potentiel, qui pourraient se mettre au service d’autres associations et vice versa. Nous souhaitons une harmonie, une synergie entre associations afin de travailler ensemble. Pour cette affaire nous avons pris contact avec 4 à 5 associations, pour travailler ensemble et ça a très bien marché. Nous voulons créer un annuaire social national, où toutes les associations proposent leurs services.

Quelle suite comptez-vous donner à votre action?
On va rendre visite aux Roms slovaques logés à Saint-Nicolas, en leur offrant des cadeaux avant la fin de l’année.

Qu’aimeriez-vous ajouter en cette fin d’interview?
Que l’année 2010 sera “l’année contre la pauvreté et l’exclusion sociale”, et j’espère que les associations travaillent plus et mieux ensemble. Qu’elles évitent de se concurrencer entre elles dans le nombre de colis alimentaires à distribuer par exemple. Le but est de ne plus devoir en distribuer du tout.

Liens:
www.unemaintendue.be
www.gerardjacobetcie.org