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Contes, Légendes et symboles

Contes, Légendes et symboles

------------GRAND-PERE AVAIT UN ELEPHANT
Par le conteur Vaikom Muhammad Basheer (1908-1994)
Né à  Kerala (sud de l’Inde). Il s’est illustré dans l’Indépendance indienne. Ouvrage écrit en 1951. (Editions Zulma pour la version française)

Une petite fille nommée Kounnioupattoumma, insouciante, est élevée dans une famille aisée. Elle portait une tâche noire sur le visage, un signe de chance et qui voulait dire que son grand-père possédait un éléphant. Elle savait qu’elle était destinée depuis la naissance à  un bon mariage. Avec qui ? Peu lui importait, c’était la coutume. Elle suivait les enseignements destinés aux femmes musulmanes de l’époque. On disait qu’il n’existait que deux sortes d’humains, les musulmans et les kafir. Les femmes kafir que la jeune fille connaissaient étaient toutes maîtresses d’école. Sa mère avait comme préoccupations de chiquer et de parler de sa fille ou des sept sÅ“urs de son mari. Son sujet de conversation concernant sa fille était la marque noire qu’elle portait sur la joue.

A travers le comte on découvre la vision de la gamine qui devient vite une jeune femme, de l’Islam et des coutumes soi-disant liées à  cette religion. « Qui allait venir l’épouser ? Un homme jeune ou vieux ? A la peau sombre ou claire ? Elle ne savait rien de lui. Quelqu’un allait venir, un point c’est tout. ». La jeune fille, quand même se pose des questions existentielles « Mais Dieu parle-t-il ? Ou bien est-ce la tradition qui le fait parler ? Où est la vérité, où commence la fiction ?…..De toute façon, faire que ce qu’on vous disait de faire, accepter ce qu’on vous donnait, tel était le devoir d’une femme musulmane……Comme toujours et partout, au plus puissant, et pour l’être, il fallait de l’argent…… »

Jamais ses parents ne trouvaient de prétendant assez convenable. « Les jours passaient, s’étiraient sans fin. ». Mais un jour, le revers de la fortune fit que la famille perdit sa fortune dans une suite de procès intentée contre le chef de famille. Ils perdirent tout et durent quitter leur maison pour une modeste bicoque. C’était le déshonneur, ils devaient faire face à  la moquerie et la décadence de leur statut tant envié autrefois. Plus question de riche mariage. La jeune fille devenait une charge, notamment pour la mère qui trouvait que sa fille portait malheur et le vivait très mal. Ce changement de statut est assez révélateur. A suivre……….

------------LES 100 NOMS DE L’AMOUR
Textes de Malek Chebel : né à  Skikda en Algérie. Il a une formation universitaire, spécialiste de réputation internationale. Il a déjà  écrit une vingtaine d’ouvrages sur le même thème.
Calligraphies de Lassaâd Métoui : né à  Gabès en Tunisie. Depuis 1985, il expose dans plusieurs pays autant en Europe que dans des pays arabes. Il enseigne la calligraphie arabe et latine en France, en Europe et au Maghreb. A déjà  participé à  plusieurs publications.
Cet ouvrage est publié aux Editions alternatives

Les Arabes ont 99 noms pour Dieu et 100 pour l’Amour.
« Une telle richesse sémantique montre que dans la civilisation arabo-islamique, le bien-jouir et le bien-aimer ont atteint des niveaux extraordinaires. La maîtrise complète du lexique amoureux tel qu’il est d’usage dans la langue arabe depuis l’origine, permet d’embrasser l’imaginaire, de cette nation, à  tous les niveaux de son organisation : nature, religion, passion, poésie, Coran et tradition, jurisprudence, esthétique. »

« L’amour courtois connaît son apogée avec l’énoncé du fameux hadith de l’amour. En effet, le prophète Mohamed aurait dit : « Celui qui aime, reste chaste, préserve son secret et meurt, celui-là  meurt en martyr »…..Depuis lors, une littérature florissante va se développer autour du thème de l’éros positif et de ses trop nombreuses ambivalences et contradictions…..De nombreux auteurs anciens, essentiellement des juristes et des théologiens, investirent cette brèche inespérée en développant l’immense culture du lit qui ne cesse aujourd’hui de revenir à  la surface par petits fragments successifs. »

Deux grands chapitres sont développés : la prééminence du Coran, de l’Amour à  la Calligraphie.
Une quantité incroyable de mots affiliés à  l’amour fleurissent dans le livre, j’en donne juste trois, de quoi avoir une idée :
= ) Djounoûn : amour – déraison ou folie d’amour
Le principe même sur lequel Majnoûn, « l’amant au cÅ“ur brisé », a aimé jusqu’à  la mort. La frontière entre l’amour heureux et l’amour malheureux est infiniment étroite. Avant d’être des Erotiques, les Arabes sont des sentimentaux qui collent à  l’amour les divers attributs de leurs états d’âme. L’un d’eux est cette folie particulière qui fait perdre la raison à  celui qui en est atteint.
= ) Al-Wahl : l’amour sublime, terrifiant, transfigurant.
S’applique au bien-aimé que l’on veut conquérir, de ne vouloir que lui et rien que lui. Il s’ensuit que lorsqu’on le voit, on est paralysé de peur, paniqué à  l’idée d’échouer, comme pétrifié par une beauté supérieure. Il en va de même pour une femme qui a envie d’un homme, mais qui est tétanisée par sa beauté, sa puissance ou son charisme.
= ) Balâbîl : toute pensée liée à  l’amour, ses réminiscences, ses obsessions et ses fantasmagories.

------------LA JOIE – LA POESIE PREND LE METRO
Sous la Direction de Danielle Shelton
Editions Le Temps des Cerises & Adages

Se trouvent dans l’ouvrage 102 extraits poétiques diffusés dans le métro de Montréal en 2004 – 2005. Une aide a été fournie par le Conseil des Arts du Canada et du Ministère du Patrimoine canadien. Un soutien aussi de la part du Ministère de la culture et des Communications du Québec.
J’ai juste pris deux extraits qui sont vraiment pris au hasard et qui ne donnent pas la réelle dimension de ce qui a été retranscris. A lire donc.
= ) « Que la joie devienne source
l’écrin des blessures la forme du regard
une poignée de terre la boue des gestes »
David Cantin
Le Cercle de l’oubli
Editions du Noroît
= ) « J’avais un devoir à  accomplir et la joie d’être
était ce devoir
Je n’ai pas failli »
Jean-Pierre Guay
Le premier Poisson Rouge
Editions Les herbes rouges

------------LE REPAS DE L’AME
Liens & Résonance
Par Swami Ambikananda, d’origine mauricienne, né le 2 novembre 1934 et mort en 1997. Son vrai nom est Meekaparsad Rambhajun. Son surnom était Mithi qui veut dire « le doux ».
Paroles recueillies par Ghislaine Raby
Editions Diabase

A propos de Swami Ambikananda :
« Il est des êtres pour qui le langage de la spiritualité est le parler quotidien car leur vie est entièrement ancrée dans cette dimension. L’âme avide de vérité, active le flot des paroles nourricières. »
L’auteur fut élevé dans la religion hindou, pratique la méditation intensive à  partir de l’âge de 17 ans. Il fait, en 1953, un pèlerinage de 6 mois en Inde avec son grand-père. S’installe en Grande-Bretagne à  l’âge de 21 ans.

« Il infuse les bases d’une spiritualité à  vivre dans le quotidien et il encourage la poursuite de la méditation dans toutes les activités de la vie. »

« Il commence à  transmette ses idées de façon informelle à  des individus ou des groupes. Il compose même des chants et pratique l’harmonium et la guitare.

« Ce livre a été écrit à  partir des notes et des enregistrements réalisés à  ces différentes occasions ou au fil des jours….Les propos ont été regroupés autour de quatre grands thèmes : le Sage qui transmet, Ses paroles et la Renaissance, l’Eveil à  la manifestation du Divin, la Nécessité d’une pratique régulière. »

------------QUATRE CHAPITRES
Par le Poète Rabindranath Tagore. Prix Nobel de Littérature pour « L’Offrande lyrique ». Il fut sujet à  un véritable engouement dans les années 1913 à  1920. Il écrivit : Gora, La Maison et le Monde entre autres. Ce roman avec les deux dernièrement nommés, sont des romans expliquant la société bengalaise de la première moitié du 20ème siècle.
Traduit du bengali par France Bhattacharya
Editions Zulma

L’auteur est poète, romancier, nouvelliste, dramaturge. Il écrivit le roman « Quatre Chapitres » en 1934, lors d’un voyage à  Ceylan (Sri Lanka). Il avait alors 73 ans. Les questions qu’il posent dans ses romans sont « la quête de l’identité et l’ouverture à  « l’étranger », la place et le rôle de la femme dans la société et, enfin, les ratés de l’idéal révolutionnaire, qu’il soit nationaliste ou religieux… »

L’auteur dit que le seul thème qu’il avait envie de traiter est l’histoire d’amour entre un garçon nommé Atinda et une fille Ela. Deux interprétations furent données au roman : d’abord une certaine opposition à  la présence anglaise et ensuite, la majorité pensait qu’il condamnait la violence nationaliste ; on ne pouvait pas critiquer les patriotes et c’était en quelque sorte impensable.

« Lu par les autorités britanniques comme un appel à  la lutte armée et par les nationalistes militants du Bengale comme une condamnation de la violence, ce roman de Tagore fut mal compris au moment de sa publication. Aujourd’hui encore, on peut s’étonner qu’à  cet âge avancé le romancier ait donné de son temps à  la rédaction d’un roman d’amour alors que son pays traversait une période très difficile de son histoire. »

Il s’intéressait beaucoup aux rapports hommes – femmes dans la société bengalaise. Depuis le début du 20ème siècle, l’Inde et le Bengale n’envisageaient plus une indépendance pacifique et tendaient à  se tourner vers les actions violentes. De plus en plus de jeunes de hautes castes s’engageaient dans l’activisme clandestin auprès de chefs charismatiques.

« Ils se livraient à  des meurtres de fonctionnaires anglais et de leurs collaborateurs indiens, ainsi qu’à  des vols à  main armée pour se procurer des fonds destinés à  acheter des armes et des munitions…..Si les Provinces du Pendjab et du Maharashta furent aussi concernées par cette agitation terroriste, le Bengale s’y livra avec passion. »

L’auteur avait des rapports indirects avec le nationalisme militant, notamment à  travers des membres de sa propre famille. Un des leaders de l’action violente Surya Sen (1894 – 1934) « croyait en l’usage de la force pour chasser les Anglais de l’Inde, il n’avait aucune confiance dans la pratique gandhienne de la non-violence qui était en train de s’imposer au plan national. »

« Tagore, par la bouche de son jeune héros, Atinda, portait un jugement très sévère sur la violence qu’exerçaient ces patriotes. Cette condamnation venait à  un moment particulier délicat, l’exécution de Surya Sen étant encore très présente dans les mémoires……L’auteur, conscient de l’incompréhension de beaucoup de Bengalis nationalistes, invoqua l’autonomie de la création artistique par rapport à  l’histoire nationale……Pour lui, la fin ne justifie en aucun cas les moyens….Il pensait que l’usage incontrôlé de la violence était opposé au génie propre de l’Inde…..Quatre Chemins se présente comme une histoire d’amour qui s’exprime dans une langue poétique et lyrique, parfois non dénuée d’ambiguïté….Mais la prédominance des dialogues permet aussi de lire le roman comme une tragédie en 4 actes. »

------------LE BABIROUSSA
Liens & Résonance
Par Pierre Fournier
Editions Diabase

Ce livre a été fait à  partir de phénomènes observés de février à  octobre 1999 Par l’auteur. Ce dernier a fait trois années de biologie pour devenir plus tard assistant au laboratoire des mammifères et des oiseaux du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris.

« Pendant 6 mois, je me suis efforcé de rassembler des souvenirs encore vifs et des éléments épars recueillis ça et là …..Aussi parfois pour rendre plus vivant le récit de certains épisodes dont je n’avais pas été le témoin direct, ai-je imaginé quelques détails secondaires : rien qui en altère de façon significative le déroulement et le sens. »

Je propose un petit extrait que je trouve attrayant dans un des contes offerts et qui vient du Conte « Cent mille spécimens » :

« Lorsqu’on se remémore après coup un épisode extraordinaire de notre vie, la tentation de conférer à  toutes choses la marque réconfortante d’une prédestination nous y fait trouver mille petits signes précurseurs, mille messages annonciateurs que, non instruits de ce qui allait suivre, nous n’aurions pas su décrypter à  temps. »