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[Reportage] Manifestation pour VW: « Un certain ras-le-bol »

[Reportage] Manifestation pour VW: « Un certain ras-le-bol »

Le mot d’ordre de la manifestation était la solidarité, ainsi que l’on pouvait le voir dans de nombreux slogans scandés et dans les discours des dirigeants syndicaux. Solidarité entre les travailleurs de VW et des firmes sous-traitantes, entre tous les travailleurs belges de tous les secteurs, entre tous les travailleurs européens, … Si l’ambiance était assez bon enfant, la colère et la démoralisation étaient perceptibles dans certains comportements. Au-delà  de VW, c’est un malaise général par rapport au néolibéralisme et à  ses conséquences sociales qui s’est exprimé … ainsi que le besoin d’une nouvelle alternative.

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(photo Julie Fabry)

Vers 10h30, on peut voir sur l’esplanade de l’Europe des noyaux rouges et verts, dans une moindre mesure bleus. Un imposant cortège de militants CSC – ACV sort de la gare et traverse l’esplanade pour se diriger vers la place de la Constitution. La manifestation est organisée de la manière suivante. Il y a d’abord les ouvriers de VW et des firmes sous-traitantes, puis les dirigeants de l’interprofessionnel, puis la délégation syndicale internationale, puis les délégations des secteurs automobiles européens, enfin le cortège tous participants et syndicats confondus. Le but est d’encourager que les différents groupes se mélangent. Les participants et organisateurs s’attendent à  ce moment à  près de 20 000 personnes.

Il est vrai que des délégations de nombreux secteurs sont visibles. Il y a l’ABVV-ACOD-Spoor, la CGSP Poste, qui arbore « VW Postes : Maintenir l’emploi », la CSC Metal, la CNE, le SETCA, les métallos ABVV Oost-Vlaanderen, la CSGP Luxembourg, la FGTB Horeca, l’ACV Textura, la CGSP Enseignement Liège. On peut aussi voir des délégations d’Opel, de Ford, de Kraft foods, de Côte d’Or … Sont présents aussi des anciens de la Sabena, de Renault Comme le souligne Marc De Meyer (permanent CSC Brabant wallon), « nous sommes ici par solidarité avec les ouvriers de VW et par rapport aussi au manque d’emploi, au manque d’emploi de qualité. C’est aussi par rapport à  l’emploi chez les jeunes. Ils trouvent un emploi de plus en plus tard, et l’emploi trouvé est de plus en plus précaire. Prenons l’extension de l’intérim. De nombreux travailleurs chez VW par exemple sont des intérimaires depuis 7 ou 8 ans, ce qui est scandaleux. Je pense qu’il y a un certain ras-le-bol non seulement par rapport aux fermetures, mais aussi par rapport au manque de perspective. Il y a une crainte généralisée pour son emploi. Il y a VW bien sûr, qui licencie alors qu’il fait d’importants bénéfices mais il y a des tas d’autres exemples. En Brabant wallon, il y a Lily, qui fait des bénéfices astronomiques, qui est dans un secteur de pointe du plan Marshall et qui licencie quand même ». Une déléguée SETCA du Namurois est encore plus franche : « Je suis ici pour crier ma colère face au fait qu’on nous prend pour des cons et que l’écart se creuse de plus en plus entre pauvres et riches ».

On peut noter la présence de nombreuses organisations non syndicales, comme 11.11.11., Entraide et Fraternité, OXFAM, Attac l’ARLAC (Association des Réfugiés Latino-Américains et des Caraïbes ) ou encore l’UDEP. Nombreux étaient les sans-papiers qui étaient venus sous les couleurs syndicales manifester leur soutien aux travailleurs. Il y a aussi certains groupes politiques, comme le PS, Ecolo, Groen !, le POS, le PTB, Une Autre Gauche et Comité voor een Andere Politiek.

Vers 11h30, le cortège est passé tout entier au boulevard Lemonnier. On parle déjà  de plus de 20 000 participants. Dans le ciel, on peut voir et entendre l’hélicoptère de la police fédérale, ce qui donne un effet que certains travailleurs jugent irritant. Du cortège, c’est la seule manifestation visible du dispositif de surveillance, principalement concentré au boulevard Pacheco. Vers 12 h, au croisement entre le boulevard et la rue de Soignies, une partie du cortège, principalement composée de militants FGTB fait un sit-in, puis se lève et se rue. Le tout scandé par des sifflets, des crécelles et des pétards. Devant les locaux de la CGSP place Fontainas, un podium a été installé et une fanfare y joue des airs festifs. Une ambiance bon enfant, presque familiale – certains sont même venus avec leur animal de compagnie – mais qui cache mal amertume, colère et découragement.

A 12h15, un acte hautement symbolique : une série de militants syndicaux, dont beaucoup d’anciens de Renault, déposent une carcasse de voiture sur les escaliers de la Bourse. Ils jettent des fumigènes à  l’intérieur de la carcasse. On peut voir sur la carrosserie des autocollants : « Touche pas à  mon job », une photo d’un avion Sabena sur le tarmac de l’aéroport, « Renault », « Stop au dumping des travailleurs », « Sabena 5786 », « VW 4000 », « Stop », sans oublier des chiffres plus petits évoquant les nombreux autres licenciements. Point brandi, ils scandent : « Tous ensemble ! Tous ensemble ! Tous ensemble ! »

Arrivés au coin entre le boulevard Jacqmain et la petite ceinture vers 12h30, nous entendons d’abord les délégués VW. Puis à  12h36, c’est au tour des présidents des trois syndicats. Luc Cortebeeck (CSC-ACV) lance un appel à  la solidarité européenne et dénonce le « scandale » Volkswagen. Il souligne que VW était une bonne entreprise, que ses travailleurs étaient « brillants ». Il réclame pour les négociations une égalité de traitement entre les travailleurs de VW et les sous-traitants. « L’heure n’est pas aux belles paroles, ni aux larmes de crocodiles ». Vient ensuite Rudy De Leeuw, qui avance le chiffre de « plus de 25 000 » participants. Il dénonce « la prise d’otage de 10 000 familles » et ajoute que le seul moyen de créer une alternative à  celle-ci est la solidarité internationale. Vient ensuite J. Monks, secrétaire général de la CES. Il souligne la présence de travailleurs venus d’Allemagne, de France, d’Italie, du Portugal, des Pays-Bas et de Grande-Bretagne. Il dénonce le dumping social. Anne Demelenne, secrétaire de la FGTB, parle de la décision de licenciement comme d’ « un coup de massue ». La stupeur a ensuite laissé la place à  la colère. La colère face à  l’attitude de la direction de VW « qui a laissé les travailleurs dans l’angoisse avant de ne rien leur dire de plus que ce qui a déjà  été dit dans la presse ». La colère face aux « vautours de la finance qui se sont jetés sur l’action VW offrant ainsi une prime à  la casse sociale ». Claude Rollin, secrétaire de la CSC, ajoute que l’objectif primordial n’est pas un plan social, mais de donner au site de VW Belgique un avenir. Peter Scherrer souligne la solidarité de la FEM au combat des travailleurs ainsi que la dimension politique du combat. Un délégué allemand d’IG Metal, Frank Patta, réaffirme lui son opposition à  la stratégie patronale du diviser-pour-mieux-régner et défend qu’il y doit y avoir une issue globale.