Plaidoyer pour le maintien du statut fédéral de l'Onem
Plaidoyer pour le maintien du statut fédéral de l'Onem
Georges Debunne, ancien président FGTB13 maart 2007 – 10:45
Dans la perspective des élections, on examine toutes choses à l’aune du communautaire, alors qu’on laisse derrière soi l’émancipation flamande. Mais sans doute les partis politiques estiment-ils qu’il s’agit d’un sujet aisé pour s’adresser à leur public cible. Les francophones ont été gagnés par un répit communautaire et en ont profité pour consacrer davantage d’attention aux problèmes socioéconomiques. Mais, entre-temps, tout le monde se prépare à la nouvelle réforme de l’État.
C’est un domaine dans lequel il est facile d’exciter les esprits et d’adopter un ton irrationnel. Ici, le mot magique n’est autre que « scission ». Ici, le Vlaams Belang est le plus fort en gueule. Il continue à enfoncer son vieux clou : il faut scinder la Belgique à tous les niveaux sans exception. Le cartel CD&V/N-VA veut une « réforme substantielle de l’État » et exige que les impôts, les soins de santé, l’emploi, le savoir et la mobilité deviennent des compétences flamandes. Cela signifie la scission de presque toute la sécurité sociale. Et, de ces revendications, on fait des points de rupture pour la formation gouvernementale à venir. La ministre Moerman demande que la Flandre puisse appliquer des réductions sur l’impôt des sociétés.
Johan Vande Lanotte, lui aussi, tire à la charrette flamande : « Dans la prochaine réforme de l’État, j’entends surtout parler de la politique de l’emploi. Il serait hautement préférable qu’elle passe dans des mains flamandes. On ne peut comparer un chômeur de La Louvière avec un chômeur, disons, de Roelers, par exemple. Les marchés de l’emploi de Flandre et de Wallonie diffèrent fondamentalement l’un de l’autre. » (voir site Internet du SP.a)
On croirait entendre glapir Unizo et la Voka. Le 26 novembre 2006, les organisations patronales flamandes ont mis au point un mémorandum commun sur la réforme de l’État. Exigence numéro un : la régionalisation de la politique du marché de l’emploi. La Voka et Unizo veulent enterrer le statut fédéral de l’ONEM. L’argument de Karel Van Eetvelt, d’Unizo ? L’ONEM sanctionne trop peu. Se mettant en quête de partenaires, il tombe sur... son collègue wallon, Eric Domb. Le président de l’Union wallonne des Entreprises déclare : « Nous devons modifier notre système quasiment criminel qui incite les chômeurs à se calfeutrer dans un statut d’assistance éternelle. » (De Tijd, 24 janvier 2007) De son côté, le président de la Voka, Vandeurzen, entend accroître le taux d’activation des travailleurs plus âgés… via une réduction des cotisations sociales patronales. Mais la chose n’est provisoirement pas possible, car ces cotisations relèvent du fédéral. (De Tijd, 27 janvier 2007)
Dans toutes ces déclarations, il convient de chercher le lien entre les ambitions communautaires et la politique socioéconomique que l’on veut mener. Nous avons le pressentiment que la véritable raison de toutes ces « scissions » est estompée et que l’on s’adresse à l’électeur en travaillant avec un agenda caché.
Jadot, l’ancien patron de l’administration fédérale de l’Emploi, additionne le tout et conclut que la scission de l’ONEM ne rimerait à rien… « à moins que les hommes politiques de Flandre, Vande Lanotte en tête, entendent uniquement durcir le plan d’activation des chômeurs, supprimer toutes les prépensions et limiter les indemnités de chômage dans le temps. Mais si on présente les choses sous cet angle, le programme de régionalisation de la politique de l’emploi paraîtra déjà nettement moins « sexy », aux yeux de l’électeur flamand. » (Le Soir, 7 février 2007)
Il n’y a pas si longtemps, le ministre Landuyt qualifiait encore l’ONEM de « gardienne de la véritable sécurité sociale, dont nous estimons qu’elle devrait être organisée et protégée non seulement au niveau belge, mais même au niveau européen ». Mais son président de parti entend bien la sacquer, cette gardienne !
La régionalisation de l’ONEM constituerait une primeur européenne, avec les plus faibles comme victimes. Il y aurait diverses conditions séparées, pour avoir droit aux indemnités. Il y aurait également des niveaux séparés d’indemnisation et des critères séparés pour évaluer si un emploi est « décent ». Que se passerait-il alors en cas de chômage temporaire dans une entreprise comme VW qui emploie des travailleurs de Flandre, de Bruxelles et de Wallonie ? Recevraient-ils des indemnités de chômage séparées ? Recevraient-ils des indemnités séparées s’ils prenaient un crédit temps ? Au sein de la même entreprise, les travailleurs tomberaient sous le coup de réglementations différentes selon leur région d’origine.
Et la cascade tombe encore plus bas : de la différenciation des indemnités à celle des salaires, il n’a plus qu’un pas. Des CCT différentes pour la Flandre et la Wallonie ? Un AIP wallon et un AIP flamand ? Une fois que serait décidée la scission de la compétence de l’emploi et que le mouvement ouvrier de Belgique serait lui aussi scindé, la surenchère aurait les coudées franches. Au nom de la concurrence, on dresserait les uns contre les autres les travailleurs flamands et wallons afin de leur faire avaler une politique encore plus agressive de flexibilité, de chasse aux chômeurs, de restrictions dans la sécurité sociale et de réductions des charges patronales. Cela se terminerait par la scission du mouvement ouvrier et des syndicats.
Au sein du mouvement syndical, tant socialiste que chrétien, la résistance gagne en intensité. Avec le soutien du Mouvement du 15 Décembre, les signataires de la présente veulent soutenir de toutes leurs forces le rejet de toute scission à venir. Dans cette perspective, ils lancent un appel pour que se constitue, des deux côtés de la frontière linguistique, un large mouvement commun. L’avertissement lancé en 2004 par André Mordant, à l’époque président de la FGTB, et par Luc Cortebeeck, de la CSC, était clair : « Nous sommes absolument opposés à la régionalisation de l’ONEM. Nous prévenons le monde politique : ne prenez aucune décision susceptible de compromettre la solidarité entre les travailleurs de ce pays. La scission de l’ONEM se solderait par une discrimination inacceptable. » (Le Soir, 13 septembre 2004)
Prof. Mateo Alaluf ULB, Prof. Jan Blommaert, UG, Georges Debunne, ancien président FGTB, Luc Desmedt, directeur Association laïque humaniste , Ludo Dierickx, senateur honoraire, Charles Ducal, poète, Prof. Em. Henri Eisendrath, VUB, Eric Goeman, porte-parole ATTAC, Cecile Harnie, CSC, ex-senateur, Gui Heyrman, secrétaire FGTB-métal Brabant Flamand, Michel Jadot, Président honoraire du SPF Emploi, Gaby Jaenen, secrétaire Central Générale FGTB, Hugues Le Paige, journaliste – réalisateur, prof. Fred Louckx, VUB, Francine Mestrum, ATTAC, Prof. Anne Morelli, ULB, Prof. Em. Maxime Stroobant, VUB, ancien président ONEM, Paul Pataer, sénateur honoraire, Prof. Rik Pinxten, RUG, président Associations laïques humanistes, Ingrid Van Brabandt, coördinatrice fédérale CGSP ONEM, Dany Van Cauwenberghe, secr. FGTB- Alimentation, Anvers, Jan Vandeputte, président CGSP FL. ONEM, Eric Van Der Smissen, secrétaire Setca BHV, Geert Van Istendael, écrivain, Bruno Verlaeckt, président centrale générale FGTB Anvers – pays du Waes, Hendrik Vermeersch, secrétaire Setca BHV, Walter Zinzen, journaliste
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