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Congo / Bemba accusé de haute trahison. L’Occident met Bemba à couvert

Congo / Bemba accusé de haute trahison. L’Occident met Bemba à couvert

Le gouvernement congolais a accusé le sénateur et ancien rebelle Jean-Pierre Bemba de haute trahison et lancé contre lui un mandat d’arrêt. Entre-temps, la communauté internationale exige que le gouvernement congolais et Bemba entament un dialogue. Jeudi, la milice privée de Bemba a déclenché de violents combats dans la capitale Kinshasa. Bemba refuse d’intégrer sa milice dans l’armée congolaise. Jeudi soir, il a été accueilli à l’ambassade de l’Afrique du Sud.

(Situation le 23 mars à 14h)

Vendredi matin, le gouvernement de Kinshasa lançait un mandat d’arrêt contre Jean-Pierre Bemba. Le sénateur, ancien vice-président et ancien rebelle, est accusé de haute trahison. La raison invoquée, c’est que Bemba « a utilisé des éléments de l’armée à des fins personnelles ». Il s’agit d’une infraction à la constitution, qui stipule que « les troupes militaires appartiennent à la République » et qu’il est interdit d’entretenir des milices privées. Le gouvernement dit être fermement décidé à mettre un terme à la révolte et forcer la milice de Bemba à intégrer les rangs de l’armée.

L’armée congolaise (FARDC) est parvenue à s’assurer le contrôle de la commune de Gombe, où les combats ont éclaté jeudi. Vendredi matin, il était question de combats à Matonge et à Masina. Il paraîtrait que Bemba abritait quelque 200 miliciens lourdement armés dans ses résidences de Gombe. La FARDC aurait « neutralisé » des centaines d’autres miliciens à la périphérie de Kinshasa. Ces hommes avaient été dépêchés de Maluku – l’endroit où le gros de la milice de Bemba était caserné – pour prêter main forte aux insurgés.

Selon la RTBF, les combats de jeudi auraient fait une dizaine de tués. Il y a également eu des pillages, entre autres, dans les bureaux de Bravo Air Congo. Le gouvernement belge fait état de pillages sciemment antibelges, notamment dans les bureaux de la SNBA, situés sur l’artère principale de Gombe. Les Casques bleus de la MONUC ont déjà évacué plus de 600 personnes.

Jeudi, Jean-Pierre Bemba s’est réfugié à l’ambassade de l’Afrique du Sud à Kinshasa. Selon Kenneth Pedro, de l’ambassade, Bemba y réside en tant que « hôte provisoire ». Il n’a pas demandé asile. Jeudi soir, Bemba a lancé un appel en faveur d’un cessez-le-feu et d’une solution politique. À ce moment, il semblait encore vouloir faire le forcing en vue de pouvoir entamer des négociations à partir d’une position de force.

La milice privée

À la base des combats, il y a la décision du gouvernement d’intégrer les milices de l’ancien vice-président dans l’armée gouvernementale. Le général Kisempia, chef d’état-major de l’armée, avait convié récemment les milices à réintégrer leurs casernes à partir du 15 mars.

Mais, jeudi dernier, Jean-Pierre Bemba déclarait à la CCTV, l’une de ses stations de télévision, qu’il n’envisageait pas de dissoudre sa milice. Bemba faisait allusion à des accords « signés en présence de William Swing » (ancien ambassadeur des États-Unis à Kinshasa, aujourd’hui à la tête de la MONUC, rc), qui « garantissait au perdant (des élections, rc) une sécurité adaptée ». Certains journaux de Kinshasa ont interprété cette déclaration comme un appel à la mutinerie adressé à ses sympathisants dans l’armée. Elle aurait d’ailleurs provoqué une grande confusion au sein même de la FARDC.

Mercredi, un frère de Bemba a été impliqué dans un incident remarquable avec l’escorte du Premier ministre Antoine Gizenga. En début d’après-midi, deux lourdes jeeps Nissan ont tenté de tamponner la voiture de Gizenga. Cela se passait à proximité du siège du parlement. L’un des occupants des deux jeeps n’était autre que Bemba Tatia, un frère du sénateur Bemba. C’est ce que relate le journal Le Forum des As. Début mars, un autre frère, Jean-Jacques Bemba, a été condamné à Bruxelles à deux ans de prison ferme pour escroquerie.

Ensuite, jeudi, les combats ont éclaté lorsque des membres lourdement armés de la milice de Bemba ont quitté la résidence de Gombe. Selon un spécialiste occidental de la sécurité, ils se sont conduits « de façon belliqueuse » et ils cherchaient manifestement la provocation.
Protection pour un criminel

Jean-Pierre Bemba est un partisan de l’ancien dictateur Mobutu. En 1998, il est entré en révolte contre le président de l’époque, Laurent-Désiré Kabila. Il a collaboré avec des troupes ougandaises qui ont occupé et terrorisé certaines parties du Congo oriental. Sa propre milice du MLC s’est livrée à des actes de cannibalisme. Pourtant, sous pression de la communauté internationale, Bemba est devenu l’un des quatre vice-présidents du gouvernement de transition, de 2003 à la fin du processus électoral, en novembre 2006. Au cours de la campagne, avec ses déclarations et les agissements de sa milice en août, il a déclenché de violents combats. En novembre, sa milice a également assiégé et enfumé la Haute Cour de Justice.

Finalement, Bemba a perdu les élections présidentielles du président en fonction Joseph Kabila. Le gouvernement congolais rappelle aujourd’hui encore qu’à ce moment, Bemba avait promis de ne plus chercher d’issue dans la violence. Il vient donc de rompre cette promesse.

À la lumière de tout ce qui précède, la prétendue communauté internationale se profile de façon à tout le moins douteuse. Durant les combats de jeudi, les Caques bleus de la MONUC sont restés absents.

Des propos éloquents nous sont venus du patron de la MONUC, William Swing. Voici ce qu’il a déclaré sur Okapi, la radio de la MONUC : « Nous demandons de la discipline de la part des deux parties belligérantes afin qu’elles mettent un terme aux accrochages. » Swing ne considère pas le gouvernement récemment constitué, sorti des élections générales, comme un gouvernement légitime, mais comme l’une des « deux parties belligérantes ». « Les miliciens de Bemba doivent regagner la résidence de Bemba », a ajouté Swing jeudi soir, « et les autres doivent réintégrer leur caserne. »

Jeudi soir encore, la MONUC a appelé au calme et a « demandé au gouvernement et au sénateur Bemba de se concerter le plus rapidement possible afin d’en arriver à une solution pacifique de la crise. »

L’envoyé spécial de l’Union européenne, le Hollandais Roeland Van de Geer (successeur d’Aldo Ajello, rc) a déclaré mardi à Kinshasa que « le gouvernement congolais doit nouer un dialogue ouvert, franc et direct avec l’opposition afin de maintenir un climat de paix et de confiance ». Le refus catégorique de Bemba de désarmer était à ce moment très présent encore dans les esprits.

Plutôt que se s’en prendre à Bemba, une partie de la diplomatie occidentale semble donc plutôt vouloir le considérer comme un acteur important de la scène centrale du pouvoir. C’est sous cet angle également que le journal congolais Le Phare considère la chose. Mercredi, on pouvait en effet y lire que Bemba a été félicité par nombre de pays donateurs à l’issue de son discours vindicatif de dimanche, « parce qu’il continue à mettre le gouvernement au pied du mur ». Un tel opposant serait nécessaire pour pouvoir réclamer et obtenir du président congolais une bonne et saine gestion.

Au Conseil de sécurité de l’ONU, la Belgique a fait approuver une déclaration en faveur d’une cessation immédiate des combats et d’un dialogue entre le gouvernement et Bemba. Vendredi, à l’issue du cabinet restreint, le Premier ministre Verhofstadt a déclaré que « les dirigeants politiques congolais doivent trouver une solution durable au conflit qui est apparu ».

Sur les ondes de la VRT-Radio 1, le ministre des Affaires étrangères Karel De Gucht s’est ensuite montré une fois de plus partisan d’un organe permanent de dialogue politique au Congo. Durant la « Transition » des années précédentes, un tel organe existait, le fameux Comité d'Accompagnement International de la Transition (CIAT). Il était placé sous la direction de William Swing et était en outre composé des ambassadeurs occidentaux à Kinshasa ainsi d’un certain nombre de leurs collègues africains (dont celui de l’Afrique du Sud). Mais le CIAT s’est souvent immiscé de façon agressive dans la politique étrangère congolaise et il passe aux yeux de l’opinion publique congolaise pour un organe de la tutelle occidentale sur le Congo.

Sur ce point, la classe politique belge est divisée. Louis Michel (MR, commissaire européen) s’est encore exprimé la semaine dernière contre un organe permanent d’accompagnement. Dans les arrière-pensées de Michel joue le fait de savoir que c’étaient les États-Unis qui dirigeaient le CIAT, alors que lui-même tient à cœur les intérêts de l’élite belge et européenne. À preuve, le fait qu’Étienne Davignon, sommité de la multinationale Suez « d’utilité publique », est le conseiller spécial de Louis Michel pour l’Afrique.

De son côté, Karel De Gucht se sert peut-être bien de l’actuelle crise congolaise parce qu’à la mi-avril, le mandat de la force de paix de l’ONU, la MONUC, doit être renouvelé. Et, depuis des mois déjà, il est question que la MONUC pourrait patronne un CIAT-bis.

Merci JM pour la traduction

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un jour le congo RD sera libre!