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Paris-Dakar: où sont les débats? A l'heure des ventes de 4X4 et du succes du salon de l'auto !

Paris-Dakar: où sont les débats? A l'heure des ventes de 4X4 et du succes du salon de l'auto !

Article de Moussa Bolly qui mérite votre attention.

Rallye Paris-Dakar, Un intérêt insignifiant à  côté de ses périls

La mort de deux enfants (en Guinée-Conakry et au Sénégal) relance le vieux débat sur l’utilité du Rallye Paris-Dakar. Aujourd’hui, de nombreuses voix s’élèvent contre cette aventure qui tourne souvent au drame pour les concurrents et surtout pour les curieux massés le long du trajet de ces bolides lancés à  tombeau ouvert. Une course mortelle dont les vainqueurs 2005 sont Luc Alphand (autos) et Marc Coma (motos).

«Du meilleur au pire» !

C’est ainsi que schématisait l’Equipe le Rallye Paris-Dakar samedi dernier. Nos confrères français s’appesantissaient ainsi sur la mort de Boubacar Diallo (10 ans), un enfant guinéen venu assister au passage du rallye motorisé, le 12 janvier dernier.

Il se trouvait près de son village, à  25 kilomètres de Labé, en Guinée. Traversant la piste pour rejoindre sa maman, il a été alors «percuté par le véhicule d’un équipage letton qui roulait à  130 kilomètres/heure».

Deux jours plus tard, c’est une fillette qui est écrasée par un camion d’assistance entre Tambacounda et Dakar (Sénégal). Ces deux innocentes victimes portent à  47, dont huit enfants, le nombre de personnes tuées sur le Dakar depuis 1979.

Le Paris-Dakar a le plus souvent tourné au drame. A commencer par la mort accidentelle de son initiateur. En effet, le 14 janvier 1986, Thierry Sabine se tuait dans un accident d’hélicoptère sur le Paris-Dakar avec le chanteur controversé Daniel Balavoine.

L’accident qui a causé la mort du petit Diallo est donc survenu à  la veille du 20è anniversaire de cet autre drame. Et celui qui a arraché à  une mère sénégalaise sa fillette le lendemain de ce triste anniversaire.

Des disparitions tragiques qui ne cessent de donner raison à  ceux qui pensent que l’Afrique n’a pas besoin de cette épreuve. Une position sans doute partagée par les nombreuses familles éplorées au Maroc, en Algérie, en Mauritanie, au Niger, au Mali, en Guinée et au Sénégal.

Les dommages payés ne consolent jamais du décès d’un proche, surtout d’un enfant candide. La caravane meurtrière est rarement montrée du doigt. Les victimes sont toujours les coupables selon les déclarations des organisateurs qui amassent des fortunes en profitant de la naïveté ou de la passivité des autorités africaines.

Elles ont toujours la malchance de se trouver à  la mauvaise place au mauvais moment. Les pilotes sont souverains sur les voies et ont le droit de traverser des villages et des agglomérations à  130 Km/h.

Quel est ce pays occidental qui peut permettre une telle folie sur son territoire ? L’Afrique et d’autres pays pauvres sont hélas devenus des terrains d’expérimentation pour des firmes automobiles.

Nous ne pouvons donc que nous rallier à  la position de La Provence (journal français) selon qui, «si ce petit garçon est mort, c’est parce que les pistes africaines continuent de servir de terrain de jeux à  des amateurs de vitesse européens qui ne peuvent pas assouvir chez eux leur passion violente... Leur course folle au milieu des villages du Mali, de Guinée ou du Sénégal est devenue criminelle».

Quel profit les pays africains tirent-ils réellement de cette aventure si ce n’est le faux prestige de figurer sur le trajet chaque année revu et corrigé au gré des intérêts des lobbies ?

Quel est l’intérêt sportif, social, et économique pour un pays pauvre ? Cet intérêt n’est pas en tout cas apparent dans un pays comme le Mali.

Nous mettons les autorités des pays respectifs au défi de nous prouver le contraire en montrant à  l’opinion nationale des retombées concrètes et pouvant soutenir la comparaison avec les risques que le rallye fait courir à  nos populations et le péril environnemental qu’il représente.

Il est vrai qu’un moment, on avait assisté à  certaines initiatives visant à  humaniser la compétition. Ce fut notamment le cas avec feu Daniel Balavoine avec son projet d’adduction d’eau.

En effet au moment de sa mort au Mali en 1986 (à  33 ans et à  l’apogée de sa carrière), le chanteur suivait le Dakar (course qu’il avait courue comme copilote en 1983 et 1985) pour étudier un projet d’installation de pompes hydrauliques au Sahel.

Le projet a abouti quelques années plus tard, grâce au travail de la fondation portant son nom et animée par sa sÅ“ur. Mais, les initiatives de ce genre sont de nos jours rares voire inexistantes. L’Afrique expose ses populations à  tous les risques tandis que les organisateurs partagent les bénéfices avec les sponsors.

Comme s’indignaient si pertinemment des confrères français, «l’Afrique, qui se débat dans des problèmes sociaux et sanitaires incommensurables, mérite autre chose. Les pseudos aventuriers du rallye Dakar seraient mieux inspirés d’investir leur argent et leur énergie dans des programmes d’aide efficaces et moins meurtriers».

Une indignation partagée par la République du Centre qui, dans sa parution du samedi 14 janvier 2006, dénonçait aussi «les méfaits de cette néo-colonisation motorisée. Il devient de plus en plus difficile de justifier une hécatombe inutile. Le petit Boubacar Diallo ne doit pas passer par les profits et pertes d’une compétition inhumanitaire. On préfèrerait qu’il soit vivant et faire notre deuil du Dakar».

Il en est de même pour la petite Sénégalaise. Une réflexion sage que les autorités des pays traversés, notamment celles du Mali, doivent sagement méditer avant la prochaine édition en décembre 2006.

Moussa Bolly

17 janvier 2006.
Le Reflet - Hebdo
Site : http://www.afribone.com/article.php3?id_article=2738

Je pense qu'il y a dans

Je pense qu'il y a dans cette compétition des intérêts bien plus que "sportifs" qui n'ont aucune volonté de remise en cause. Le Dakar est un excellent instrument pour les sponsors pour se faire un mégà  coup de pub (c'est la définition du sponsor, en tout cas leur but!). Regardez par exemple le temps pendant lequel vous voyez les inscription "Gauloises" sur la demi-heure quotidienne du journal du Dakar de la RTBF. Elle leur fait tout simplement de la pub gratos. Vous imaginer payer un spot publicitaire de plusieurs minutes à  cette heure-là  sur une chaîne nationale? Voilà  un beau moyen détourné pour vanter sa marque, et pour en faire une image "exotique", naturelle etc. Personne ne remet en cause cette "épreuve", et certainement pas les médias qui l'encouragent. Il est absolument révoltant de voir la place laissée à  cet événement qui n'est pas autre chose qu'une ballade pour bourgeois en mal de sensations fortes...